L'apprentissage pour tous âges
Les générations vieillissantes sont non seulement plus éduquées, mais plus branchées. Tout ce savoir forgé à l’enclume de la pratique constitue un trésor inépuisable, mais malheureusement voué à l’oubli si on en juge par le sort que nous réservons aux aînés qui les ont précédés. Or, ces générations représentent une ressource inestimable pour une Cité éducative. En plus de leur savoir, ils disposent d’un bien qui se fait rare : du temps libre. Ceux qui prétendent à une Cité éducative ne doivent pas répéter l’erreur des écoles de maintenir les parents à l’écart du processus éducationnel. …
Nos systèmes scolaires sont tellement conditionnés par les besoins sociaux que nous n’hésitons pas à y sacrifier les aspirations des individus. L’usinage commence très tôt : centres de la petite enfance, maternelle, école primaire, polyvalente, collège, université, formation continue au travail. Pour assurer un roulement continu, on décrète l’âge où le travailleur devient jetable. Flétrissure institutionnalisée à laquelle la plupart s’abandonnent. Perte de dignité humaine dont l’onde de choc s’étend jusqu’à la jeunesse. Fort heureusement (ou tristement, quand on y songe), c’est à la retraite que certains peuvent enfin apprendre selon leur nature.
Pourquoi ne pas organiser, et faciliter, l’accès aux institutions d’enseignement pour la vie ? En ce sens, j’applaudis les intentions du gouvernement britannique d’accorder des prêts étudiants aux plus âgés, voire l’éducation gratuite pour certains.
On peut espérer que les technologies de l’information et de la communication permettront aux générations montantes de préserver leur contemporanéité. Avec un peu de chance, nous éviterons le décrochage centrifuge de l’évolution, comme ces étoiles perdues aux confins des galaxies.
Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.
C’est vrai que c’est une bonne idée de multiplier les incitatifs pour l’éducation des aînés.
…malheureusement ici on est plus à diminuer l’aide financière même aux gens qui sont à l’âge normal/conventionnel pour être à l’école!
Dénier le droit au travail et à l’éducation aux personnes agées (peu importe l’âge ou l’on trace la ligne 50, 55, 60, etc.)est une forme de discrimination et d’exclusion sociale à laquelle je m’oppose chaque fois que j’en ai l’occasion.
Comme vous le dites si bien, une telle discrimination constitue une atteinte à la dignité humaine et un terrible gaspillage d’une grande richesse.
pour ma part,cette remarque me renvoie au problème type de l’oeuf ou de la poule.si je comprends bien ta remarque,tu crois que c’est l’école qui est la cause du désintérêt des adultes pour l’apprentissage.pour ma part,jeme demande si ce désintérêt des adultes pour l’apprentssage n’explique pas,au contraire,les difficultés de l’école àdonner le goût de l’apprentissage aux jeunes.dans ce cas précis,l’école se heurte à valoriser une chose qui ne l’est pas dans l’environnement social de plusieurs jeunes. l’école est à contre courant des pratiques sociales avérées.