Les effets secondaires des blogs
Maintenant que les blogs font partie de l’autoroute de l’information, il faut se garder des usages abusifs. Tom Hoffman y va de ses propres mises en garde sur le blog d’eSchool News. …
Voici les pièges à éviter selon Hoffman :
Éviter d’utiliser les blogs comme lieu de discussion. L’outil n’est pas conçu pour poser des questions, mais plutôt pour apporter des éléments de réponse. Si vous cherchez des réponses à vos questions, recourez à un forum de discussion.
Ne comptez pas sur les commentaires. Ceux qui comptent attirer une tapée de commentaires seront amèrement déçus. Même chose pour le trackback.
Les services de signets comme del.icio.us et Furl nuisent à la dynamique d’interaction qui a contribué à la popularité des blogs.
L’attrait de services multimédias connexes, comme le podcasting et le blogging vidéo, désenchantera des blogueurs qui se heurteront aux difficultés techniques de ce genre de contenu.
L’intégration des blogs dans les mégasystèmes d’apprentissage en ligne. Attendez-vous à ce que ces blogs soient de la merde.
L’usage des blogs par les extrémistes, tant de la droite que de la gauche.
Par ricochet :
Tout le monde en parle ?
Relation individu-groupe (encore!)
Blogue 101, ou comment ne plus avoir le goût de bloguer!
45 façons d’utiliser un blogue en éducation
Émergence des blogues dans les écoles
Bloguer vs diffuser
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Si vous cherchez des réponses à vos questions, recourez à un forum de discussion.
Et j’ajouterais: utilisez un moteur de recherche!
Qu’est-ce qu’un usage « abusif » ? (« Blogging Backlash ») À quoi reconnaître que des élèves abusent de l’outil ? Quels sont les signes qui font passer l’utilisation de cet outil de constructif à avilissant ? Toutes ces questions sont importantes et je suis attentif aux réponses à offrir. Par contre, j’ai des réserves sur les mises en garde de M. Hoffman.
« Éviter d’utiliser les blogs comme lieu de discussion. L’outil n’est pas conçu pour poser des questions… »; je crois qu’on peut échanger des opinions par le biais des commentaires. Il me semble même que ce soit souhaitable. En tout cas, nos pratiques à l’école et chez les Petits Carnetiers du Devoir sont à l’effet d’encourager les échanges. Le fait de donner des rétroactions, de poser des questions, de donner son opinion sur le billet ou sur un commentaire me semble constructif. Je comprends mal les réserves de M. Hoffman. Peut-être que l’utilisation des forums est plus efficace, sauf que pour nous qui avons à encadrer à posteriori les contributions des élèves, le fait que chaque contribution (billets et commentaires) peut être suivi par le biais d’un agrégateur est extrêmement important. Je ne crois pas que nous pourrions assurer un aussi bon suivi si un forum n’est pas équipé d’un fil de nouvelles.
« Ne comptez pas sur les commentaires. Ceux qui comptent attirer une tapée de commentaires seront amèrement déçus. Même chose pour le trackback »; Je suis d’accord de ne pas écrire pour susciter des commentaires, mais je crois que nous devons agir pour laisser de la place pour les accueillir. Les adultes qui encadrent l’utilisation des cyberportfolios à l’Institut encouragent la communauté (parents, éducateurs, autres élèves et contributeurs externes à l’école) à réagir par les commentaires parce que les rétroactions aident à l’apprentissage…
Pour ce qui est des trois autres items, ça me va. Pour revenir aux éléments de réponse des questions du début, je crois que le contexte scolaire de notre utilisation doit faire en sorte que nous centrions notre regard sur les apprentissages. Autrement dit, les utilisations qui favorisent des apprentissages doivent être encouragées et celles qui ne sont pas en lien avec cet objectif doivent être mises de côté. Quels sont les apprentissages acceptables ? En ce moment, nous constatons des apprentissages favorisés pour les compétences en français, celles qui sont plus transversales (motivation, méthode de travail, coopération, et inter-personnelle) et quelques-unes du côté de d’autres domaines de formation. Je suis sensible aussi aux apprentissages extra curriculaire dont parle souvent Gilles, car je suis de ceux qui croient que le programme de formation, il ne faut pas en faire « une panacée » !
Je ne crois pas que Hoffman faisait allusion à l’usage abusif des blogs par les élèves, mais plutôt au penchant de plusieurs enseignants d’abuser d’un instrument au détriment des élèves. Quand les enseignants s’approprient un instrument de travail, ils ont tendance à en faire un usage coercitif en classe. C’est aussi vrai du tableau que du cahier d’exercices ou des présentations PowerPoint. Le même danger guette les blogs. Un usage abusif, si je peux me permettre une explication, est celui qui répond davantage aux besoins de l’enseignant que des élèves.
Cela dit, l’usage qu’on en fait à l’école varie forcément selon l’âge des élèves. Le jugement métacognitif au regard des outils méthodologiques évolue au fil du temps. Ainsi donc, l’utilisation en classe sera différente au primaire et au secondaire, en ce sens qu’un usage plus dirigé et explicite (je dis bien plus, et non totalement) peut se justifier dans les débuts de l’écriture carnetière au primaire.
Quant aux commentaires, ils représentent la partie interactive essentielle des blogs. Sans cette fonction de dialogue, l’écriture carnetière ne serait que pur monologue. Et n’est-ce pas ce qui a longtemps rabaissé les pages Web personnelles ? Le commentaire est ce qui confère au blog sa dynamique socioconstructiviste. Peu importe qu’il ne constitue pas l’outil de discussion idéal. Mais vaut mieux un outil limité que rien du tout. Il y a ceci de remarquable dans l’utilisation des blogs par les élèves : ils trouveront de nouveaux moyens de l’utiliser en fonction de leurs besoins.
J’ai relu le billet sur « eSchool News » et je crois que ça fait du sens ce que tu dis François. À la première lecture, je n’avais pas saisi « cette nuance ». Pour le reste, je crois que tu apportes des points lumineux et fondamentaux !