Comment implanter des portables
L’adoption des ordinateurs portables dans une école a de quoi causer l’émoi. Education World rapporte comment une école a assuré la transition en misant sur trois stratégies : surfaire la planification, la formation et le soutien (Three Keys to Implementing a Laptop Program: Over-Plan, Over-Train, and Over-Support). Un cynique dirait que cela ressemble davantage à une stratégie militaire. Mais quoique j’aie des réserves à propos des deux premières, j’appuie entièrement la dernière. …
La planification d’un tel projet revient d’abord aux gestionnaires, en espérant toutefois qu’ils auront assez de jugeote pour y associer les enseignants. Malgré qu’il soit toujours prudent de bien planifier le changement, l’inconvénient d’une surplanification réside dans la rigidité d’une démarche prédéfinie. Il est plus difficile de corriger le cap après qu’on ait trouvé réconfort dans le tracé prévisible d’un plan.
Des trois stratégies, c’est la surformation qui me rebute le plus. Peut-être parce que j’ai le dédain des formations obligatoires où, inévitablement, on perd son temps. Ce genre de stratégie s’inscrit dans une sacro-sainte mentalité de maîtrise du savoir où l’enseignant n’a pas droit à l’erreur. Je préfère diablement la dynamique des communautés éducatives, surtout celles qui unissent les enseignants et les élèves. Je veux bien d’une formation immodérée, mais seulement si la participation est libre.
Je n’ai aucune réserve, toutefois, quant à l’amplitude du soutien. L’importance du soutien dans l’apprentissage a été amplement démontrée (Williams et Williams, 1983 ; Sarason, Sarson et Pierce, 1990). Parce que le soutien vient à un moment où le besoin est pertinent et la motivation très grande, l’apprentissage est plus marqué. Dans le cas des TIC, il est généralement de l’ordre du savoir-faire. L’ennui avec ces dernières, c’est que quand quelque chose cloche, cela cause généralement une panne généralisée de la productivité (du moins pour les non-initiés) ; le sentiment d’infériorité vis-à-vis de la machine nous pique au vif. Les ressources, dans ces moments-là, doivent être à portée de la main. Et y a-t-il ressource plus agréable qu’une main compatissante ?
Par ricochet :
Cas de transition facile aux TIC (et pensée)
L’anachronisme du matériel pédagogique
Un portable à 100 $
Élucubrations économiques
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