L'intimidation et les blogs
L’année dernière, trois de mes élèves ont créé un site Web pour ridiculiser un autre élève. Ce dernier en a été traumatisé. Comme nous nous apprêtons à confier un blog à tous mes élèves, je m’inquiète d’apprendre que le harcèlement virtuel est à la hausse et que les blogs ne sont pas à l’abri (USA Today : Schoolyard bullies get nastier online). Comment faire pour empêcher, ou à tout le moins limiter, le harcèlement ? …
Naturellement, il faut assumer notre rôle d’éducateur. Une once de prévention vaut mieux qu’une livre de remède. Il ne s’agit pas de doter bêtement les élèves d’un outil de publication et espérer que tout se passe pour le mieux. Après avoir identifié les objectifs pédagogiques, il faut déterminer les moyens pour y arriver.
Je vois quatre moyens pour prévenir le harcèlement en ligne :
• recourir à une pédagogie du contrat
• informer les parents
• maintenir la vigilance
En ce qui concerne la pédagogie du contrat, elle devra nécessairement passer par une réflexion de l’utilisateur sur l’éthique et les conséquences néfastes de la publication. L’étendue de cette réflexion, ainsi que les moyens de la susciter, varieront en fonction de l’âge des élèves. Pour les élèves du secondaire, il est approprié de leur demander de composer leur propre code d’éthique, qu’ils afficheront ensuite dans leur blog (voir, par exemple, ceux de Allan Jenkins et David Weinberger). La rédaction d’un contrat d’engagement collectif peut aussi être envisagée.
Enfin, il faut instruire les élèves des mesures à prendre s’ils devaient être victimes de harcèlement. Le Center for Safe and Responsible Internet Use recommande de :
• conserver les preuves du harcèlement et essayer d’identifier l’agresseur;
• informer la direction de l’école;
• contacter les parents de l’agresseur et leur présenter les preuves;
• contacter un avocat;
• contacter la police s’il y a menace de violence, extorsion, haine ou exploitation sexuelle.
Évidemment, toute autre suggestion sera la bienvenue.
Par ricochet :
Nécessité d’enseigner l’éthique
Code d’éthique du blogueur
Blogs et pédophilie
Bloguer en sécurité pour les élèves
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Comme il s’agit de suggestions qui s’adressent aux victimes et qu’il s’agit ici de jeunes adolescents, je remplacerais « aviser la direction de l’école » par « aviser un adulte en qui vous avez confiance ou avec qui vous serez à l’aise pour le faire ; vos parents, un enseignant ou la direction de votre école » .
Pour les suggestions suivantes, il me semble qu’elles s’adressent davantage aux adultes qui prennent le problème en charge plutôt qu’au jeune lui-même. Vous ne croyez pas ?
Merci de la suggestion, André, concernant le troisième point recommandé par le Center for Safe and Responsible Internet Use, que je m’étais contenté de traduire. J’ai d’ailleurs amendé le billet.
Tu as raison de souligner l’incohérence des trois premières recommandations, à l’intention des élèves, et les trois dernières qui concernent les adultes. Néanmoins, je crois qu’il est important d’informer les adolescents des moyens que leur entourage peut utiliser.
Ton billet a beaucoup occupé mes pensées pendant le congé et je me suis offert une petite réflexion sur mon carnet au http://cyberportfolio.st-joseph.qc.ca/mario/archives/009847.html sour le titre de « Voir venir la pratique carnetière adolescente ». Merci pour la stimulation !
Pour devenir adulte, il faut apprendre que la liberté s’accompagne de la responsabilité. Mais, personnellement, je crois que chacun doit y faire l’apprentissage et non par interdictions et décrets.
J’ai survécu deux ans de moqueries de certains de mes collegues de classe dans la lycée de filles roumaines où on m’a mise, moi, de langue hongrois, ne sachant que des rudiments de roumains au début. Je n’ai pas aimé. Je n’ai pas pu dire (et même dans mon journal je n’en ai pas parlé). Il m’en reste des séquels probablement. Mais je suis devenue aussi plus forte.
Je remercie Julie de son témoignage. Tout comme elle, je préconise l’apprentissage à la coercition. Mais considérant la gravité du sujet, je crois que la sensibilisation et l’éducation doivent s’accompagner de sanctions dans les cas de délinquance.
S’il est vrai que les victimes en ressortent parfois endurcis, il reste que les séquelles sont durables, comme il a été rapporté dans ce billet plus récent. Par ailleurs, quand ce genre de harcèlement conduit au suicide, comme cela est arrivé dans mon école il y a quelques années, cela ne laisse que bien peu de marge de manoeuvre à la tolérance.
Wasjust serfing on net and found this site…want to say thanks. Great site and content!
Well, that’s very kind of you!
j’aimerais savoir si pendant votre recherche, vous avez trouvé une étude portant sur l’intimidation au college privée. Mon fils vit une situation qui perdure et que meme après suspension la situation ne cesse d’augmenter il n’a plus confiance en personne (profs direction etc…) il ne veut plus y aller mais nous sommes séparé et son père lui a fait reintégrer le meme college. Il va s’en sortir……. (son père) je recherche en faite des études récente ou des documents du MELS.
Je suis sensible à votre malheur. Je ne connais pas de recherche ou de ressources qui portent spécifiquement sur les écoles privées. Quoi qu’il en soit, je doute que le phénomène y soit si différent, du moins du point de vue de la victime.
Vous trouverez dans mes signets Delicious quelques ressources fondées sur la recherche qui traitent de la question, en français et en anglais.
Je vous recommande également les ressources ciblées par le RIRE, notamment parmi les signets Delicious.
En souhaitant bon courage à votre fils.