La solution à 65 %
L’idée d’abolir les commissions scolaires relève de l’utopie, du moins à court terme. Même si elle s’avérait viable, les enjeux politiques sont trop considérables pour qu’on veuille même y penser. Du coup, le ministère de l’Éducation en a déjà plein les bras de l’implantation de la réforme. Les Américains, plus pragmatiques, sont tentés par une solution plus politiquement acceptable : légiférer la part des budgets à l’éducation qui aboutit directement à l’élève (The Independant Record : The 65% solution for schools). Le mouvement, fondé par Patrick Byrne, a su s’organiser. Je ne sais trop quelle est, au Québec, la proportion du budget scolaire qui est dépensée dans la classe, mais il s’agit d’une idée intéressante pour limiter les coûts de l’administration scolaire. À la condition que cela n’engendre pas, en soi, une nouvelle bureaucratie.
Ajout, 7 janvier 2006 | Autre article sur le sujet, dans le New York Times : Here’s an Idea: Put 65% of the Money Into Classrooms.
Ajout, 23 mai 2006 | Dommage que des politiciens se soient emparer de cette idée pour la pousser à l’excès et menacer des services aux élèves. C’est du moins ce que rapporte eSchool News : New budget rules draw educators’ ire.
Par ricochet :
La caducité des commissions scolaires
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Cela fonctionnait comme ça avant dans les CS. Certaines mesures du MÉQ (oups, MELS…) avaient un contrôle plus sévère et les CS devaient en faire rapport.
C’est tout le contraire qui se produit maintenant. Les CS ont mis de la pression et ont finit par obtenir que toutes ces mesures soient versées dans l’enveloppe globale qui va à la CS. Ça donne des perles comme des CS qui financent leurs déficits avec l’argent qui est supposé servir à embaucher des animateurs du RÉCIT par exemple. Évidemment, les CS ne voient pas la chose comme celle là, et diront qu’ils ont dépensé l’argent en permettant à des profs de se former, etc. N’empêche que l’argent qui était destiné à l’usage X ne sert pas nécessairement à cela.
Il n’est pas étonnant, je suppose, que les CS veuillent s’approprier les budgets consacrés à l’éducation. Simple question de lutte de pouvoir et de rapports de force. Ça explique, entre autres, pourquoi la FCSQ constitue le souvent le principal obstacle dans les négociations entre le gouvernement et les syndicats des enseignants : plus il y en a pour les enseignants, moins il en reste pour les CS.