Ne pas craindre d'aborder le suicide
Par la force des choses, un prof apprend à devenir psychologue. Mais il y a des situations où il est désarçonné, comme lorsqu’il est confronté au suicide. Faut-il oui ou non parler à l’élève ? Risque-t-on de précipiter le geste fatal ? Une étude publiée dans The Journal of the American Medical Association conclut que le fait d’aborder la question avec les jeunes cause plus de bien que de mal (Globe and Mail : Asking teens about suicide does more good than harm: study). …
L’article du Globe and Mail comprend une liste de signes pour détecter les jeunes qui pourraient contempler le suicide :
- parler ou écrire à propos du suicide
une grande irritabilité
un changement important des habitudes de sommeil
une chute des résultats scolaires
l’abandon des activités préférées
éviter les amis
le don d’objets chers.
Évidemment, ce n’est pas tout que de parler aux jeunes. On ne joue pas aussi légèrement avec la vie. L’Association québécoise de prévention du suicide offre d’excellentes ressources à cet effet.
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Oui, il faut en parler. Et pas seulement aux jeunes, d’ailleurs. Le suicide est un de ces grands tabous. En fait, je dirais « faux tabou ». On s’empêche souvent d’en parler, en particulier de celui d’un proche. Mais quand on le fait, on se rend vite compte que c’est une réalité qui touche beaucoup plus de gens qu’on pourrait imaginer (on estime que, chaque année, environ 200 000 personnes sont touchées par le suicide d’un proche, aux États-Unis seulement). Il y a un stigma attaché au suicide, comme s’il s’agissait d’une tare contagieuse. Je ne veux pas minimiser les effets dévastateurs qu’un suicide peut avoir sur les proches (ceux-ci auraient quatre fois plus de chances de s’enlever la vie), ni certains effets d’entraînement. Mais de cacher cette réalité est bien plus dévastateur, car elle enferme ceux qui y sont confronté, ceux qui y voit une possibilité, dans un mutisme malsain.