Repenser les débuts du primaire
Une étude de la National Foundation for Educational Research laisse entendre que les jeunes enfants apprennent davantage si on leur permet de jouer, plutôt que de rester cloué sur une chaise à suivre un enseignement direct (BBC : Playing better than lessons’). Une fois de plus, la nature se joue de la logique humaine. …
Est-il raisonnable d’arracher des enfants à leurs jeux exploratoires pour les immobiliser derrière un pupitre ? Il faut faire une place plus grande au jeu, à la découverte, et à la créativité dans les premières années du primaire. Il y a lieu, il me semble, d’envisager un passage progressif de l’enfance au chantier scolaire.
Cela me rappelle l’excellent livre Orbiting the Giant Hairball, de Gordon MacKenzie, dans lequel l’auteur, un artiste invité à donner des ateliers d’art dans les écoles primaires, s’attriste que plus les élèves sont âgés, plus ils s’éteignent (voir pages 18-19).
Enfin, pour revenir à l’étude de la NFER, on peut certainement l’ajouter à la liste de celles qui justifient une approche socioconstructiviste et que les tenants de l’enseignement direct, dans le débat de la liste de diffusion edu-ressources, nous mettent au défi de produire (quoique cela ne prouve rien du tout dans un débat aussi dogmatique).
Par ricochet :
La platitude de l’école, dès la 2e année
Impact des jouets sur le cerveau
Le débat reprend de plus belle
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Je travaille cette année à un projet de mathématiques pour les élèves de la maternelle à la 3e année (et oui, un enseignant du secondaire lancé dans le merveilleux monde du primaire – nous sommes 2 «spécialistes» en mathématiques plus 4 enseignantes du primaire). Nous avons développé, entre autres, des jeux pour favoriser l’apprentissage de certains concepts de numération. Les élèves adorent tellement cela que lorsqu’ils ont une période «libre», ils veulent jouer à des jeux de mathématiques. Le rêve! Ils ont du plaisir à faire des maths. C’est tellement beau de les voir. Apprendre tout en s’amusant, pourquoi vouloir s’en priver
L’expérience de Patrick me confirme que la perception de plaisir est un élément qu’il faut ajouter à la théorie de la motivation scolaire. C’est une idée qui me trotte dans la tête depuis quelque temps déjà.