Chuchoter le renforcement
Il existe plusieurs façons d’user du renforcement positif. Soit qu’on annote un travail ou qu’on le mette en évidence, qu’on laisse échapper un compliment en classe, ou qu’on glisse un bon mot aux parents. Dave Pollard suggère qu’on ajoute du naturel à la chose en louant les élèves subrepticement, quand l’élève s’y attend le moins. Le compliment ne doit être ni intéressé, ni calculé, mais authentique. …
La technique fonctionne particulièrement bien avec les adolescents. Ceux-ci semblent mal à l’aise quand on les complimente en classe. C’est comme s’ils balançaient entre la fierté et la crainte de la réaction de leurs pairs. À cet âge, on se méfie de la jalousie et de l’envie. Et puis il semble planer un doute quant à l’intention du message : lui est-il vraiment adressé, ou s’agit-il plutôt d’un clin d’oeil à l’intention des autres ? Car les adolescents ne sont pas bêtes ; ils ont déjà un lourd bagage d’expériences scolaires, principalement de plombs. Mais jetez-leur une fleur de façon inattendue, sans rien attendre en retour et pendant que personne n’écoute, et vous verrez un sourire radieux succéder à l’abasourdissement. Détournez aussitôt l’attention, avant que l’élève ne se demande ce que vous désirez en retour.
Cette façon de faire est encore plus utile quand vient le temps d’adresser des reproches. L’ego d’un adolescent est fait de porcelaine. Dans la mesure du possible, il faut éviter de le rabaisser devant ses pairs. Ne donnez surtout pas libre cours à votre rage ; il vous vouera une haine durable. Tirez-le plutôt à l’écart, ou demandez à lui parler après le cours. Et n’enfoncez pas trop le clou. Les ados ne sont pas bêtes. Avec un peu d’adresse, la réflexion et le remords réussiront là ou le sermon a échoué.
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Voilà un billet qui devrait être affiché dans le « grand livre » des écoles associées (écoles qui accueillent des stagiaires). L’expérience des nombreuses interventions que tu as faites t’a bien servi; en tout cas, je ne peux que valider tes conclusions. Je trouve précieux que tu ais mis cela en mots !
Cela est effectivement inscrit dans mon petit livre des stagiaires. Mais il reste que la plupart d’entre eux préfèrent généralement l’intervention directe, car ils craignent qu’on ne leur mange la laine sur le dos. Néanmoins, je crois que c’est une subtilité qui leur sera utile un jour.