Revue : Habiliter les démunis avec des ordis
Bridging the digital divide by making computers for kids as common as pencils (EurekAlert!) | Le projet d’un ordinateur à moins de 100 $ gagne du terrain. Plus de détails seront connus la semaine prochaine, mais déjà cet article apporte une foule de détails inconnus. Par ailleurs, Marc André a attiré mon attention sur cette brève annonçant que « le gouvernement brésilien a annoncé un plan de subventions pour l’achat d’ordinateurs personnels à bas prix équipés de logiciels libres [...] Le programme de subventions, baptisé PC Conectado, vise à favoriser la pénétration des ordinateurs dans les classes moyennes et défavorisées » (Le Devoir : Le Brésil lance un plan informatique pour les pauvres). Il sera fascinant, dans 100 ans, de voir si les technologies de l’information et de la communication n’auront pas réussi là où des siècles de velléités internationales ont échoué. (7 autres items…)
Éducation :
Portfolio numérique (EducNet) | Dossier de ressources se rapportant au portfolio numérique, colligées sur un site du Ministère de l’éducation nationale (France). (via Café pédagogique)
Des profs formidables (L’Express) | Un article sur sept enseignants français qui se distinguent en classe. (via Café pédagogique)
Anderson, Reder et Simon (Sacco) | Réponse à une critique de l’approche par compétences exprimée par un tenant de l’enseignement direct.
Incorrect spelling will not be penalised in English tests (The Telegraph) | Réactions à une décision par les autorités anglaises de ne pas considérer les fautes lors d’un examen d’écriture. Je me demande comment les profs d’ici réagiraient si on leur ordonnait de ne pas faire attention à l’orthographe.
TIC :
Peut-on motiver quelqu’un à écrire un blog? (Martin Lessard) | Un billet qui cherche à comprendre comment motiver une personne à bloguer, notamment un étudiant. La théorie motivationnelle dira qu’il faut travailler sur la perception de la valeur de la tâche, la perception de sa compétence à bloguer, et sa perception de contrôlabilité dans le fait de bloguer. Dans la pratique, j’ajouterais qu’il n’y a rien comme de donner le ton. Un exemple, c’est une graine qu’on sème au vent et qui, beaucoup plus tard, pousse on ne sait trop où.
Communication :
Ten Ways to Improve Your Communications Skills (Bert Webb) | 10 conseils pratiques pour développer l’art oratoire. Savoir bien utiliser la voix… n’est-ce pas fichtrement important pour un enseignant ?
Individualisme :
Privé d’emploi d’été parce qu’Agriculture Canada veut ses empreintes (Le Soleil) | J’ai été renversé d’apprendre que tout employé fédéral doit soumettre ses empreintes digitales. Si le gouvernement le fait, est-ce que tout employeur n’est pas aussi en droit d’exiger la même chose ?
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L’article du Soleil nous dit que : « On l’a questionné sur ses allées et venues des cinq dernières années, adresses et numéros de téléphone à l’appui, et on a demandé une foule de renseignements personnels allant de la date de naissance au numéro d’assurance sociale. »
Il s’agit en fait, comme le journal le dit, d’une enquête de « sécurité approfondie », le niveau de sécurité minimale pour tout emploi dans la fonction publique canadienne. Les questions sur les allées et venues, si je me souviens bien, sont assez sommaires (une variante du formulaire de base, où on coche ce qu’il faut vérifier sur la personne, se trouve à http://www.terminator.tv/SCREENING.doc — sur le site d’un particulier (dans tous les sens du terme) ancien de l’Agence spatiale canadienne). Il y a toujours une chance pour que l’employé ait accès à des renseignements privilégiés, donc ils vérifient une couple de choses. Mais les empreintes digitales, ça c’est nouveau. Malheureusement, je n’ai pas pu lire l’article au complet, mais (à moins que l’étudiant portait le même nom qu’un autre individu fiché), j’imagine qu’il s’agit d’une nouvelle mesure un peu plus paranoïaque. Savoir si la personne pose un risque de sécurité (au privé comme au public) est une chose, le ficher en est une autre.
La prise d’empreintes digitales semble se répande de plus en plus : l’autre jour, un de mes amis a été avisé que les scouts, dont fait partie son fils, allaient prendre des empreintes de toute la troupe. L’argument probablement avancé : la sécurité des enfants, si l’un d’eux disparaît, il sera plus facile (désolé pour le côté macabre) d’identifier un éventuel cadavre.
Bien sûr, on dira toujours : « Pourquoi s’opposer à de tels contrôles si on n’a rien à se reprocher? » Je vois trois problèmes avec cette réponse.
Premièrement, il faudrait dire « si l’autorité n’a rien à nous reprocher ». Jaggi Singh n’a peut-être rien à personnellement se reprocher, mais le gouvernement en a beaucoup.
Deuxièmement, on a tous un petit quelque chose à se reprocher.
Troisièmement, il faut arrêter de ne penser qu’à nous-mêmes. (Je me souviens d’un poëme qui disait : « Au début, ils ont arrêté les Juifs / Je n’ai rien dit parce que je ne suis pas Juif / Puis ils ont arrêté les Noirs / Je n’ai rien dit parce que je ne suis pas Noir » etc.)
Concernant les empreintes digitales des enfants, je ne sais pas s’il s’agit du même programme, mais j’ai appris par l’école de ma fille que la police locale a lancé un projet de « passeport ». Il s’agit de visite des policiers dans les écoles pour constituer le passeport de chaque enfant, passeport dans lequel on retrouve plusieurs informantions sur l’enfant, notamment les empreintes digitales si ma mémoire ne me trahit pas. Mêmes justications: fugue, disparition,etc.
Toutefois, dans le programme « passeport » du service de police de ma municipalité, les parents devaient donner leur consentement pour l’établissement du passeport.
Pas étonnant que la GRC ne réussisse pas à répondre à la demande d’empreintes digitales (Le Soleil : La GRC croule sous les analyses d’empreintes digitales depuis le 11 septembre 2001). Les étudiants doivent-ils écoper en raison de la psychose des autorités ? Cultivez la paranoïa, et c’est que vous récolterez. Voyez un peu ce qui se passe chez nos voisins du sud.
Je retiens la réplique de Marc André au sempiternel argument « rien à craindre si on n’a rien à se reprocher ». Formidable.
Par ailleurs, les cas évoqués par Marc André (scouts) et André (passeport d’école) m’inquiètent. Quoique je reconnaisse l’importance de la prévention et de la sécurité, ce moyen-là est-il réellement nécessaire ? N’y a-t-il pas d’autres moyens d’identifier des individus ? J’ignore quelles sont les statistiques (fort minces, à ce qu’il me semble) de devoir recourir à cet expédient (1 sur 10 000 ?), mais le moyen me semble excessif. Ça doit coûter des bidous, toutes ces opérations. Il me semble qu’on peut recourir à de petits émetteurs GPS pour les rares fois où cela est requis, comme lors d’une sortie en nature.
Et est-ce qu’il n’y a pas un danger que d’éduquer les enfants à la normalité de donner leurs empreintes digitales ?
C’est un principe de base d’une société totalitérisante (mais je ne dis pas que c’est le cas avec la nôtre, loin de là) que d’éduquer, petit à petit, les gens à la normalité des mesures excessive. Sous couvert, évidemment, de prévention et de sécurité.