L'école publique : pas dans les vitrines
Mon école a fait appel à Opossum afin de créer des blogues pour l’école, les enseignants et les élèves de 2e secondaire du P.E.I. La direction de l’école, semble-t-il, a gratté les fonds de tiroir pour trouver les 6 000 $ nécessaires au projet. Et encore a-t-il fallu couper dans le gras pour économiser, le technicien et les enseignants ayant fait une partie du travail eux-mêmes. Considérant que notre école est parmi les plus grandes (2 000 élèves) et qu’elle bénéficie d’un budget relativement élevé, on peut en déduire que l’horizon est plutôt sombre pour les blogues scolaires au Québec. …
Comparons un instant les blogues de l’école de Rochebelle (école publique) aux autres réalisations d’Opossum. Ils n’ont certes pas l’envergure du projet de Cyberportfolios de l’Institut St-Joseph (école privée). Ils n’ont pas non plus l’attrait du blogue des Jeunes électeurs ou du Journal du siège de Québec. Enfin, ils n’ont pas la complexité du site Déjouer les allergies alimentaires. Apparemment, l’école publique doit se contenter du minimum.
Opossum n’a pas jugé bon de mettre les blogues de notre école en vitrine. Non pas que j’en sois offusqué, bien au contraire. Je suis plus que reconnaissant envers l’équipe d’Opossum, et plus particulièrement envers Clément, sans qui ce projet n’aurait jamais vu le jour. Elle a parfaitement livré la marchandise malgré la petitesse du budget. Je trouve seulement que cela illustre bien le paupérisme de l’école publique. On ne peut pas demander au secteur privé de lui faire la charité.
Il y a des avantages, dans ce cas-ci, à composer avec un produit de base. Ça encourage la débrouillardise. Et puis, à faire le travail soi-même, on a l’occasion d’apprendre.
Par ricochet :
Émergence des blogues dans les écoles
Les blogs comme outil de promotion
Blog réflexif et formation professionnelle
Références sur les blogs éducationnels
Laisser l’élève s’approprier son blogue
Agora pédagogique
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Aurait-il été envisageable que les services informatiques, accompagnés d’un représentant des RECIT par exemple, prennent en charge la mise en place de cette initiative? J’imagine bien que la justification pédagogique de l’initiative ait été mieux acceptée de par la présence d’une personne externe (on n’est souvent pas prophète en son propre pays malheureusement) mais j’ai peine à croire qu’il n’y a pas quelqu’un dans une CS qui soit en mesure de modifier le code source d’un blogue pour lui donner l’acabit d’une école et qu’il n’y en a pas une autre qui soit en mesure de procéder à l’installation de tout ça. Je me doute un peu de la réponse qu’on pourra me faire mais bon, pour etre encore plus franc: ça sert à quoi d’avoir des personnes responsables de l’implantation pédagogique des TIC si l’on doit s’en remettre à une entreprise privée pour ce genre de boulot? Ça sert à quoi d’avoir un service informatique s’il n’est pas en mesure d’assumer l’hébergement et la maintenance d’une telle initiative?
Pour moi, la question n’en est pas tant une de budget que d’utilisation des ressources qui sont déjà disponibles dans l’organisation pour soutenir l’innovation en question. Je mentionne cela sans vouloir enlever quoi que ce soit à l’expertise d’Opossum dans ce dossier. Mon point de vue est vraiment celui de l’exploitation des ressources en place.
Les services informatiques, on le sait, n’ont pas comme priorité l’appui aux projets pédagogiques. Ils doivent d’abord s’occuper de la paye, de la sécurité du réseau, de l’ordi de la secrétaire de l’école et du courriel du directeur…
Quant aux animateurs RÉCIT, ils sont souvent « pognés » avec les décisions des SI.
Le plus rapide et efficace est donc de faire appel au privé.
Peut-on faire autrement? Oui si la portion « services aux projets pédagogiques TIC » relevait des services pédagogiques (autrement dit, que les SP décidaient eux-mêmes des ressources informatiques); Oui si les animateurs RÉCIT avaient le droit de penser par eux-mêmes et de gérer eux-mêmes les services sur leur serveur pédagogique.
Dans le cas de Rochebelle, il eut été envisageable d’installer une application multi-blogs multi-utiliateurs du genre B2Evolution, dont la gestion aurait pu être laissée à quelques profs (ou des élèves???) de l’école, par exemple.
La question de François est extrêmement importante : quelle école pourrait se « payer » le « luxe » de faire des projets TIC significatifs? Devra-t-on encore se contenter de mettre du gras et des gros titres dans un traitement de texte en se disant que c’est ça, « intégrer » les TIC?
J’ose espérer que le projet de blogs à Rochebelle se poursuivra l’an prochain. La direction est-elle prête à y mettre un autre 6000$?
L’observation de Stéphane, au regard de l’utilisation des ressources existantes, est très pertinente. La réponse de Gilles l’est tout autant. Je trouve que les deux commentaires illustrent assez bien la différence de perspective qui sépare les intervenants qui bossent en dehors de la classe (sans vouloir offenser Stéphane) et les enseignants. Ce gap est certainement proportionnel à l’écart hiérarchique ; j’n’ose pas imaginer comment les fonctionnaires du ministère perçoivent la réalité scolaire.
Pour continuer dans l’élan de Gilles, je me permettrai de décrire la réalité de mon école. Le technicien en informatique est d’une rare efficacité. Mais, comme le souligne Gilles, il est gobé tout rond par les besoins administratifs, les nécessités des infrastructures, et les demandes des profs. Il en fait même pitié par moments. Il serait impensable de lui demander de mettre en place et de maintenir des blogues pour tous les élèves. Quant au RÉCIT, il est invisible. Non seulement j’ignore son nom, mais je ne sais même pas s’il existe ; et pourtant, je suis probablement celui qui le saurait. S’il existe, je ne porte pas de jugement sur son efficacité ; il doit sûrement être débordé lui aussi, à l’instar des techniciens dans les écoles.
Quand j’ai entrepris d’obtenir des blogues pour l’école, j’ai d’abord analysé la situation, puis j’ai choisi la solution la plus efficace. Le temps était un facteur important. Je n’avais nullement envie de me perdre dans les dédales de l’administration scolaire sans savoir si le projet verrait le jour, au bout de trois ou quatre ans. Chez nous, il faut une requête en trois copies, signée par un directeur, pour obtenir un crayon du magasin scolaire ; alors, vous imaginez.
B2evolution est effectivement une solution intéressante, car elle est en source libre et permet de multiples usagers. Mais elle était peu connue à l’époque (Opossum étudie actuellement la possibilité d’utiliser B2evolution). De toute façon, les ressources internes sont insuffisantes pour en faire l’installation et la gestion. L’école devrait quand même recourir aux services d’une firme spécialisée comme Opossum. Ce n’est pas toutes les écoles qui ont la chance d’avoir un prof saint-techno, mordu des TIC, qui prend en charge tout le leadership et le développement des nouvelles technologies. Le ratio doit être plutôt faible : dans mon école, sur 150 enseignants, il n’y en a aucun. Ce n’est certainement pas mon cas : ma priorité va à la pédagogie (ce qui explique sans doute mon aversion pour l’étiquette de prof-TIC qu’on m’associe).
Un mot, enfin, pour clarifier le coût d’un tel projet. D’abord, il s’agit d’une dépense unique et non récurrente qui comprend une licence Movable Type pour 1 000 usagers. Une fois la mise en place effectuée, il est relativement facile de gérer les blogues. Par ailleurs, il faut relativiser cette dépense : 6 000 $ ÷ 1 000 usagers ÷ 5 années d’étude = 1,20 $ sur la facture scolaire d’un élève. Considérant l’utilisation pédagogique multidisciplinaire qu’on peut faire d’un blogue, il est certainement possible d’économiser plus que cela en supprimant certains autres articles d’un usage douteux. Seulement en coût de photocopie, je compte bien voir combien j’aurai économisé l’année prochaine en mettant le matériel sur mon blogue de classe.
J’aimerais simplement préciser que mon intention n’était pas de remettre en question le choix qui a été fait à Rochebelle, pas plus que je ne voulais minimiser les questions soulevées par François. Je m’excuse si le ton employé a laissé transparaitre cela; ce n’était pas du tout mon intention. Bien au contraire, je salue l’initiative, d’autant plus qu’elle touche le secondaire!
Pour etre en contact de façon régulière avec une dizaine de CS, je crois etre en mesure de comprendre en bonne partie les frustrations vécues par François et je suis d’accord avec le fait que la consultation d’une entreprise externe pour la réalisation d’une telle initiative était, dans le contexte actuel, probablement incontournable dans la mesure où l’on désirait qu’elle voit le jour avant la semaine des quatre jeudis. J’ai moi aussi tendance à passer par-dessus le système pour ne pas m’enfarger dans les dédales bureaucratiques alors mon intervention n’était certainement pas pour donner une leçon à François et ses collègues enseignants qui ont décidé de se lancer dans l’aventure.
J’ai fait l’ironie de Socrate dans le but de stimuler les échanges et de faire émerger une problématique qui me semble plus profonde que celle de l’attribution d’un fond de tiroir de 6000$ pour soutenir une telle innovation.
Je me fous pas mal que les écoles fassent affaires avec des entreprises privées, surtout lorsque ces dernières véhiculent des valeurs qui concourent au bien-etre. Si ça peut permettre aux gens d’avoir du meilleur service, why not! Là où ça me chatouille, c’est lorsqu’on paie une fortune par année pour soutenir une structure qui est là pour répondre aux besoins des gens et que, malgré tout cela, on a tellement de difficulté à obtenir du service qu’on doit s’en remettre à des initiatives parallèles.
Les structures, c’est intéressant pour assurer une certaine homéostasie aux gens, mais lorsqu’elles nous enferment dans de telles routines qu’il devient alors pratiquement impossible de faire autrement que le B-A-BA, je ne marche plus. Et l’excuse du manque de temps est tellement souvent pratique comme alibi…
My 2 cent$
Je n’ai jamais senti, Stéphane, que tu remettais en question le choix que nous avions fait. Et même si c’était le cas, j’applaudirais ton intervention. Les blogues servent aussi à stimuler la réflexion, non ?
Comme je le disais dans mon premier commentaire, je trouve même que le point que tu soulèves est très pertinent. Voilà pourquoi l’apport des intervenants qui sont à l’extérieur des écoles est si important. Dans mon analyse de la situation, l’année dernière, je n’avais pas envisagé de recourir au RÉCIT. Cela ne m’avait pas même effleuré l’esprit, car j’ignorais qu’il y en avait un. Même la direction de l’école n’y a pas pensé. Comme tu as piqué ma curiosité, une recherche m’a permis de découvrir qu’il y a effectivement une personne à la CS affectée au RÉCIT (comme tu peux voir, ton intervention est plus constructive que tu ne t’en doutais). Un survol de son site laisse croire qu’elle s’occupe surtout du primaire. Par ailleurs, il faut admettre que le site est pathétique. Même si on l’avait porté à mon attention, j’aurais eu un sérieux préjugé quant à la capacité de ce RÉCIT à réaliser un projet de blogues pour une école secondaire.
Avant de jeter la pierre, cependant, j’attendrais de savoir ce qu’elle accomplit réellement. Je ne serais pas étonné que l’implantation de la réforme au primaire l’accapare complètement. Inutile de te rappeler que les ressources sur le plan des TIC sont très maigres, malgré que les besoins soient criants. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’on dilapide des fortunes pour maintenir les RÉCITs. Je crois plutôt que ces gens-là ont la langue à terre, comme la plupart des enseignants consciencieux. Peut-être est-ce la structure des RÉCITs qu’il faut réaménager, histoire d’accroître son efficacité… je ne sais pas. Mais cela me ramène au point initial, à savoir que le réseau des écoles publiques vit d’aide sociale.
Débat très franc. Pour ce qui est de la question de Stéphane, je me demande si, métaphoriquement, ce n’est pas la différence entre Architecte paysager et jardinier. Je vois les ressources informatiques internes comme des jardinier. On ne peut pas leur demander la même chose qu’à un architecte paysager. Installer un parc de blogues, me semble du même ordre. Et pourtant, placer des fleurs, ça a l’air simple…
Jolie métaphore, Martin. Ce n’est pas souvent, malheureusement, qu’on attribue aux TIC des propriétés naturelles. On a plutôt tendance à les réduire à leur volet mécanique. Et pourtant…
Je lis avec beaucoup d’intérêt la discussion…
Ma première réaction est un peu corporative, je vais vérifier ce qu’il en est, mais je serais TRÈS étonné qu’Opossum ait facturé 6000 $ pour les services rendus dans ce contrat. Je valide tout ça et vous reviens avec la précision (pour le fun!).
Ma seconde réaction est d’applaudir la métaphore de Martin Lessard. Je pense qu’il met tout à fait le doigt sur l’essentiel: les tâches sont plus variées et plus complexes qu’on peut le croire de prime abord.
Dans ce cas, le rôle d’Opossum a surtout été de « poser de bonnes questions » à l’équipe-école, de survoler l’ensemble des solutions, de composer avec les contraintes, de faire appel à des expériences variées, etc. Un rôle d’accompagnement quoi. La partie « technique » s’est dans ce cas résumée à presque rien: faire un gabarit visuel simple et aider le technicien de l’école à faire l’installation et les premiers débogages. L’intention était depuis le début de rendre l’école autonome, dans la mesure du possible.
La gestion de tout ça reste donc ensuite à l’école, qui peut toujours faire appel à Opossum si elle le souhaite. Et tant mieux si le RÉCIT peut assurer ce rôle de soutien!
Je pense que l’aide véritable que nous pouvions apporter à l’école est justement dans notre point de vue extérieur sur la communauté: la possibilité de poser des questions vautrements délicates, etc. La possibilité de présenter des palettes de possibles aussi, qu’il est difficile de connaître quand on est tous les jours avec les élèves, avec les contraintes que cela comporte.
Je pense effectivement que dans ce cas il aurait été souhaitable que ce rôle soit joué de façon un peu plus active, qu’on puisse observer de plus près, discuter plus régulièrement avec les acteurs-clés, interpeller plus facilement, signaler des pièges observer ailleurs, etc. Mais chacun fait avec ses contraintes et c’est correct ainsi.
Dans d’autres cas on fait la technique aussi et on s’y plaît aussi… ça permet de simplifier certaines étapes.
Et François, si le projet n’est pas en vitrine, ce n’est pas par honte, pas du tout. Je dirais que c’est surtout parce que:
1. il est difficile d’y faire référence pour un visiteur qui ne connaîtrait pas l’expérience (il faudrait une page d’entrée qui présente un peu l’ampleur de l’affaire et dirige vers les carnets des éléves).
2. parce qu’on ne voudrait pas non plus s’approprier injustement le succès d’un projet pour lequel nous n’avons en fait que jeter humblement les premières pierres… et pour lequel vous êtes les seuls responsables du succès (tu ne crois pas?).
Ça reste un exemple qu’on cite très souvent dans nos présentations, je te rassure!
Et je suis très fier que mon alma mater compte parmi les premières écoles secondaires au Québec à s’embarquer dans pareil projet.
Cette discussion m’interpelle énormément dans le contexte de mon passage chez Opossum…
Bravo pour l’audace du corps de ce billet d’abord et des commentaires ensuite ! J’ai accroché à l’utilisation du terme « paupérisme » que je crois exagéré. Il y a beaucoup d’argent au MEQ; il y en a beaucoup aussi au pallier des C.S. Il en reste un peu moins à celui des écoles, mais là-dessus encore, je crois que ça dépend de l’angle avec laquelle on regarde cette question. Mais je comprends le sens de ton argument François que je devine être « argent ($) disponible »…
Avant que cette année scolaire se termine, j’ai eu l’occasion de « contacter » quelques futurs clients d’Opossum (plusieurs écoles entre autres) que je souhaite « servir » cet automne. Pour compléter le commentaire de Clément, je dirais que le vécu de Rochebelle revient souvent dans les discussions. Votre expérience est très inspirante, (plus que vous ne le soupçonnez peut-être) et certaines écoles publiques et privées vont s’y mettre à l’automne, j’en suis maintenant convaincu…
Mon rôle dans le démarrage et le support de ces expériences risque de ressembler à celui que j’ai offert à la communauté de l’Institut St-Joseph, sans le titre de directeur et nourri de l’expertise développé. Je sens que je vais beaucoup oeuvrer avec les animateurs de RÉCIT, les directeurs, les enseignants et tout autres intervenants de bonne volonté des écoles, C.S. et ministères.
Mes premiers contatcs m’indiquent qu’il y a des sous ($) disponibles, davantage qu’on pourrait être porté à le croire. Ce sera sûrement une grande limite au développement des projets, mais chez Op, nous faisons avec ce que chacun met comme budget. Une petite école primaire publique de Saint-Hyacinthe m’a fait venir pour que je les soutienne et je vais faire de mon mieux pour utiliser le budget qu’ils auront pour des choses qu’ils ne peuvent pas faire eux-mêmes (ou que quelqu’un d’autres de leur C.S. ne peuvent faire pour eux comme ils veulent que ce soit fait…) Force est d’admettre que l’expertise en cette matière est récente et Opossum est « un joueur » motivé dans ce créneau !
Je m’avance peut-être, mais j’aurais beaucoup de plaisir à travailler avec des multiplicateurs et des personnes leviers qui pourraient en aider d’autres après, mais cela pourrait se faire s’il y avait « une personne de vision » à quelque part en haut, ce que je ne vois pas actuellement. Je ne dis pas cela pour blâmer les autorités; je dis cela parce que l’utilisation de logiciels sociaux, des blogues et des TIC tout court est encore un sujet sur lequel l’appropriation est à vitesse variable et a encore à être démontrée en terme de gain sur les apprentissages. Ce qui est évident pour certains ne l’est pas du tout pour d’autres et il faut respecter cela même si ça génère « une tonne » d’émotions diverses…
Je prends juste à témoin notre discussion sur le devenir des blogues comme de véritables portfolios électroniques
Nous sommes des initiés et nous ne voyons pas les choses de façons semblables… Voilà pourquoi il est souhaitable que les gens qui veulent avancer plus vite puissent avoir accès aux services de l’entreprises privées (où se tromper plus vite dépendemment de l’angle avec laquelle on regarde cela !)
De mon côté, je crois tellement que ce que nous avons découvert avec l’expérience des blogues, des wikis (et beaucoup d’autres outils dans le paradigme de l’apprentissage) vaut la peine et les sous ($) investis (si petits soient-ils) que j’ai décidé de quitter ma fonction d’emploi pour m’y consacrer à temps plein étant sollicité de plus en plus au fil des quinze derniers mois !
Je puis donc témoigner que certaines écoles publiques sont « dans le coup » ! Le MELS aussi, certaines C.S. peut-être également. Comment et où vont-ils trouver les ressources ? J’ai ma petite idée là-dessus, mais je vais me garder « une petite gêne » pour le moment sur ce sujet. Des écoles privées sont aussi attirées par les services que nous proposons et je sais que l’argent n’est pas plus facile à trouver quoiqu’on en pense quand on est au public !
Une chose reste étonnante tout de même (et ça ne l’est pas tant que cela quand on regarde comment les décisions se prennent en éducation…) : Au Québec et au Canada, nous sommes un des pays du G8 à investir le plus en éducation et nous n’obtenons pas les résultats que plusieurs pays hors de ce groupe obtiennent avec beaucoup beaucoup moins de ressources. Et je ne parle pas de notre taux de décrochage et de suicides chez les jeunes qui fait pitié… En France et aux U.S.A. c’est encore pire que nous dans une perspective globale… (pour les suicides, je ne sais pas, mais pour la qualité des services en éducation j’en suis assez sûr).
- Alors si on continue de faire ce qu’on faisait, on va continuer d’avoir ce qu’on avait !
- Il faut souvent chercher en périphérie des organisations pour trouver les gens qui vont incarner les nouveaux paradigmes; les gens au centre des organisations ont souvent trop investi dans le « paradigme sortant » pour en décrocher rapidement !
- J’ai choisi le chemin qui me semble le plus court et le plus puissant pour rejoindre les gens là où ils sont parce que je crois beaucoup à ce que je fais; mais personne n’est obligé de me croire ni de faire « affaire avec moi » et c’est bien ainsi ! Je ne connais pas l’avenir, mais je fais le pari que notre petite entreprise actuellement est bien placé pour apporter de bons services aux gens des réseaux public et privé (avec les gens du public et du privé) et apporter à moyen et long termes des changements qui marqueront l’éducation.
Quelle prétention j’ai n’est-ce pas !!!
À bien y repenser, je ne pense pas qu’il serait correct de ma part de publier ici le montant facturé à un client sans demander d’abord son assentiment.
Mais je peux quand même vous dire que c’est beaucoup moins que les 6 000 $ auquel François faisait référence d’entrée de jeu.
Les précisions de Clément jettent un peu plus de lumière sur le coût des blogues à l’école de Rochebelle. Je trouve ça intéressant, parce que j’ignorais tout de ces changements. Il y a un fichu manque de transparence dans les écoles pour tout ce qui touche à l’argent. Il s’agit pourtant de fonds publics. Il y aurait de quoi lancer un fameux fil de discussion sur ce sujet.
Avant d’aborder le vif du sujet, je tiens à remercier Clément et Mario d’avoir pris le temps d’expliquer le rôle d’Opossum dans ce projet. Leur lanterne porte beaucoup plus loin que la mienne sur ce point (comme sur tant d’autres). Du point de vue du client, je ne peux que confirmer l’importance de cet apport. Et au risque de me répéter, je comprends fort bien le choix d’Opossum de ne pas avoir mis en vitrine les blogues de mon école. À leur place, j’aurais probablement fait comme eux. J’ai seulement saisi cet exemple comme point de départ pour la discussion.
Mais revenons sur le coût du projet. La dernière fois que tous les intervenants (Opossum, direction, enseignants, technicien) se sont réunis, la soumission d’Opossum que les enseignants avaient remis à la direction, aussi réduite qu’ils le jugeaient possible, était de 6 000 $. Il appert que la direction, par la suite, a négocié le contrat à la baisse sans prévenir les enseignants et le technicien. Ces derniers ont donc dû se farcir le travail qui avait été retiré à Opossum. Je comprends mieux, maintenant, pourquoi nous avons ont tant bêché pour concrétiser le projet. Je devine également que cela ne doit pas être étranger à la décision de notre excellent technicien de demander une mutation de poste.
Tout cela me ramène à la thèse de départ, c’est-à-dire la paupérisation de l’école publique et l’impact sur l’intégration des TIC, notamment les blogues, pour optimiser les apprentissages. Que la direction coupe l’herbe sous le pied de ces meneurs de projets sans leur en parler, voilà qui me hérisse royalement. De deux choses l’une : ou bien l’école est très pauvre, ou bien la direction a commis une satanée maladresse. Dans les deux cas, il n’y a pas de quoi rigoler. J’ai déjà indiqué plus haut que le coût de ce projet, pour chaque élève, était de 1,20 $ ; seulement pour ma discipline, je vois une réduction de 5 $ de la facture scolaire pour ce que les blogues me permettent de faire. Ça ne prend pas la tête à Papineau pour voir qu’un projet comme ça représente des économies plutôt que des dépenses.
Mario est plutôt d’avis que l’école publique n’est pas si pauvre qu’elle en a l’air. Tout dépend du point de comparaison, naturellement. En outre, il semble savoir des choses que les enseignants ignorent. Peut-être a-t-il raison ; mais du point de vue des enseignants, comme il l’a si bien deviné, c’est la misère. Toujours ce foutu obscurantisme dans lequel on maintient les enseignants… c’est irritant à la longue. Comment peut-on espérer que les enseignants initient des projets quand on cultive cette perception qu’il n’y a jamais de ressources ? Y a-t-il quelque chose de plus démotivant ? Pas étonnant, dans ces conditions, que les enseignants s’en tiennent à la routine. Que Mario et Clément se gardent tous deux « une petite gêne », je ne leur en tiendrai pas rigueur ; c’est la prérogative de l’entreprise privée. Mais quand les institutions publiques jouent aussi à ce petit jeu, ça fait vraiment trop de mystère pour que les choses progressent.
Peut-être le problème tient-il à la structure du système scolaire qui aurait besoin d’une réorganisation. C’est un sujet que j’ai déjà abordé lorsque j’ai suggéré d’abolir les commissions scolaires. Il faut faire en sorte qu’une plus large part du budget de l’éducation se rende jusqu’à l’élève. Je ne crois pas qu’il y a une seule entreprise privée qui accepterait pareille gabegie.
« J’ai longuement hésité avant de publier ce billet, mais bon… c’est fait. Si certains croient que je m’égare, les commentaires sont là pour ça! »
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