20 compétences TIC pour les éducateurs
On dénonce rondement l’incompétence de la majorité des enseignants en matière de nouvelles technologies. Mais quelles sont ces compétences, précisément ? Laura Turner tente de répondre à la question dans un article intitulé 20 Technology Skills Every Educator Should Have, et dans lequel elle se donne la peine de joindre des tutoriels en ligne pour chaque compétence. Quelques-unes sont superflues, à mon avis, tandis que d’autres sont absentes. Néanmoins, cela constitue un bon point de départ pour définir les compétences technologiques qu’un éducateur doit acquérir. Attention : l’article se limite aux compétences d’ordre technologique, sans égard aux compétences pédagogiques. Ça, c’est une autre histoire. …
Mise à jour, 18 juillet 2005 | David Penrose, un blogueur chez Educause, se propose de traiter individuellement chaque compétence énumérée dans l’article ci-dessus. Le traitement, cependant, s’avère très technique.
Quant aux considérations plus pédagogiques, je vous invite à lire les critiques dans les commentaires ci-dessous.
Par ricochet :
Le gouffre qui sépare enseignants et TIC
Future génération de profs (débranchés)
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C’est effectivement une autre histoire et c’est aussi ce qui me déprime le plus de cet article.
Ah oui, on a oublié d’inscrire qu’un enseignant doit être capable d’utiliser une craie aussi. Un photocopieur. Un rétroprojecteur. Un crayon…
Cet article représente exactement ce qu’on reproche souvent aux cours universitaires qui se concentrent sur l’intégration des technologies.
En vrac ( je suis en vacances après tout :-> ), ma réaction :
L’article cité est intéressant en ce sens qu’il nous permet de réfléchir aux connaissances techniques que « devraient » avoir les enseignants. J’ai passé rapidement en revue les 20 aptitudes et je ne pouvais qu’être assez d’accord. (Évidemment et tristement, les tutos sont à peu près tous dirigés vers les produits Mac ou MS…). Quand je dis « assez » d’accord, c’est si je me place au niveau du paradigme de l’enseignement dans lequel l’enseignant doit SAVOIR pour pouvoir TRANSMETTRE. Or, à mon avis, dans le contexte du paradigme d’apprentissage, il faut préparer les enseignants à ce que __les élèves__ utilisent (et pensent avec) les TICS; et ça, c’est bien différent que de les préparer à ce qu’eux-mêmes les utilisent. On pourrait, pour s’amuser, transposer l’article en commençant les habiletés par quelque chose du genre :
« À la fin de son parcours scolaire, l’enfant pourra ____ lorsque la situation s’y prêtera. »
Bon, ça demande à être phrasé, mais l’idée est de retourner le tout à l’élève. L’enseignant doit, lui, avoir l’esprit pédago-ouvert pour détecter, au niveau des apprentissages, le potentiel des outils et en permettre l’utilisation.
Comme Stéphane, l’absence du pédagogique m’achale au plus haut point dans cet article. Et on peut facilement supposer des universités qui s’accaparent de la chose et donnent un beau petit cours obligatoire dans la formation des maitres. Diable, un petit 3 heures sur Power Point, un autre sur Word, sur Excel, etc… vous croyez que c’est de niveau universitaire?
J’ai fait la découverte de l’expression DEEP WEB. Et j’ai trouvé un tutoriel qui disait une grosse fausseté : « The deep web is not really invisible, but __because searchable databases are not indexable or queryable by today’s search engines__… ». En fait Google trouve très bien les données dans les bases de données.
J’ai écrit cette notice très tard hier, alors que je n’avais pas vraiment le temps de préciser ma pensée. J’en profite pour me reprendre, maintenant que Stéphane et Gilles m’en donnent l’occasion.
D’abord, toute compétence qui s’exerce auprès des élèves doit nécessairement être examinée en fonction de son action pédagogique. Il n’y a pas à sortir de là ; j’appuie entièrement les remarques de Stéphane et de Gilles. C’est l’erreur qu’on fait généralement, même à l’université et dans la formation continue des enseignants. On isole les apprentissages en pensant que l’intégration et le transfert des connaissances vont suivre d’eux-mêmes. Vestige d’un système d’éducation habitué aux savoirs spécifiques, je présume.
Par ailleurs, il est inconcevable que les éducateurs puissent acquérir toutes les compétences de cet article. Il ne faut pas rêver en couleur. Il y aura toujours des enseignants plus doués ou plus motivés par les TIC pour y arriver, mais on ne peut pas espérer que la majorité développe pareille expertise. De toute façon, ce genre de liste est appelé à changer avec le temps. Peut-être même est-il souhaitable que les enseignants ne s’acharnent pas à atteindre un tel niveau d’expertise ; pour plusieurs, moins doués, cela exigerait un effort qui les détournerait de considérations pédagogiques plus importantes.
Il ne faut pas négliger non plus le rôle important des attitudes vis-à-vis des nouvelles technologies. Il n’est pas nécessaire de maîtriser toutes les compétences TIC si on sait travailler en collégialité et en collaboration. Il faut savoir compter sur les collègues qui ont des compétences complémentaires. L’ouverture d’esprit et la curiosité sont particulièrement utiles au regard des TIC, considérant le rythme effréné du changement.
Et même si on n’y connaît rien aux ordinateurs, cela ne signifie pas qu’il faille les éviter à tout prix. J’ai un collègue, dont c’est le cas, qui ne se gêne pas pour organiser des projets qui nécessitent l’usage des TIC. Il a vite compris que les élèves savent très bien se débrouiller tout seul ; il lui suffit de réserver la salle d’informatique. À tout prendre, c’est mieux que l’expert en TIC qui étale son savoir et dicte aux élèves la marche à suivre.
Les craintes exprimées par Stéphane et Gilles, à savoir que même les spécialistes de l’éducation tendent à abstraire les compétences TIC de leur utilisation pédagogique, s’avèrent malheureusement plus fondées que je ne l’aurais cru. David Penrose, un blogueur d’Educause, s’est mis dans la tête de traiter séparément chacune des 20 compétences de l’article, dans une perspective de design instructionnel. Le premier billet, sur le traitement de texte, est tout ce qu’il y a de plus geek.
J’arrive bien après la bataille … En France, des certificats de compétences informatiques on vu le jour ces dernières années : C2i niveau 1 (compétences instrumentales pour les étudiants des universités – avec une formation à distance sur http://www.c2imes.org/ qui s’affranchit des logiciels propriétaires …) et C2i niveau 2 spécifique à certains domaines (métiers du droit, de la santé et de l’enseignement – d’autres sont en gestation). J’interviens pour ma part dans la formation au C2i2e auprès des futurs professeurs. La composante pédagogique y est tout à fait mise en avant …
Voir sur http://c2i.education.fr/C2i2e/index.htm la présentation et le référentiel, et sur l’académie d’Aix-Marseille, quelques éléments de formation (tout n’est pas diffusé : nous finissons l’expérimentation !)
http://www.aix-mrs.iufm.fr/C2i/rubrique.php3?id_rubrique=30
Il n’est jamais trop tard pour ceux qui sont abonnés au flux RSS des commentaires
Les liens proposés par Françoise:
- C2imes, plus particulièrement le référentiel des compétences.
- C2i (Certificat informatique et internet)
- Le C2I2E (programme 2006-2007)
Il est intéressant d’avoir une liste de compétences qui intègre les plus récentes technologies.