OSP : un portfolio en source libre
Les portfolios électroniques ont le vent dans les voiles. La popularité grandissante du e-learning contribue sans doute au phénomène. Dans peu de temps, on en verra certainement de toutes les couleurs. Ainsi, le Open Source Portfolio Initiative offre OSP, un portfolio d’apprentissage de source libre. Malheureusement, l’outil est trop complexe (en dépit du fait que les exemples présentés s’adressent à des universitaires). …
Ce genre d’application en ligne qui tente de tout englober est trop élaboré et uniforme pour bien répondre aux idiosyncrasies des apprenants ; de plus, il tente d’intégrer des outils (tableaux, bases de données, carnets, etc.) qui sont mieux réussis sous leur forme indépendante. Un bon portfolio d’apprentissage doit se limiter à optimiser le processus d’apprentissage dans un environnement convivial. À cet égard, les portfolios développés par Opossum constituent de bons exemples. Pour le reste, il y a la panoplie des logiciels et des ressources en ligne que l’utilisateur trouve déjà sur son ordinateur.
Un portfolio d’apprentissage n’est pas quelque chose qu’on jette à la corbeille à la fin de l’année scolaire. Il devrait servir la vie durant, d’où l’importance qu’il soit mutable et aussi naturel que possible. En ce sens, les blogues peuvent, à la rigueur, servir d’élément de base à un portfolio.
Par ricochet :
Un portfolio de vie
Maître de son espace virtuel
Personalisation des blogs scolaires
Laisser l’élève s’approprier son blogue
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Hum…
Je crois qu’il faut d’abord se faire sa propre idée de ce qu’est un portfolio.
Ensuite, il faut définir « portfolio scolaire ».
Puis il faut se poser la question de la définition du portfolio électronique.
Le Cyberfolio (http://www.cyberfolio.org) portait au début portait de nom de portfolio multimédia. Nous ne voulions plus ce mot de « portfolio » dans le titre car chacun avait sa petite définition, ce qui en quelque sorte créait un malaise sur les différents outils qu’ils comprenaient (une application de prise de notes de travail ne va pas dans un portfolio, un outil de situation d’apprentissage ne va pas dans un portfolio, un système de courriel ne va pas dans un portfolio, etc., nous lancaient ces grands connaisseurs théoriques du portfolio). Cyberfolio est devenu un environnement pédago-electronique pour les enfants, les profs, les parents, les amis des enfants.
Un bon outil électronique n’est pas seulement un outil qui fait ce qu’on peut faire manuellement (le traitement de texte fait ce qu’une vieille Underwood faisait), c’est un outil qui « crée » de _nouvelles_ utilisations, permet de penser autrement, permet d’utiliser son imagination d’une manière à peu près impossible avec seulement des outils manuels.
C’est pourquoi la définition classique du portfolio (peu importe cette définition) ne peut s’appliquer qu’au portfolio « classique ». Le concepteur d’un portfolio électronique doit « penser à côté ».
Opossum parle de Cyberportfolio. Si ce cyberportfolio est cette nouvelle version de leur blogue, et bien, pour moi, ça reste un blogue. Un excellent blogue qui en quelque sorte pourrait servir de « blogfolio professionnel » (à définir, aussi!). Pour l’instant, je ne vois pas (mais je ne dis pas cela soit impossible – peut-être suis-je trop pogné et ai-je trop de difficultés à « penser à côté ») comment un enseignant pourra porter un jugement sur le développement des compétences des élèves avec cet outil. J’aimerais bien voir des exemples d’utilisation par des enseignants en mathématiques, en éducation physique. Mais ici, je touche au niveau du portfolio électronique « scolaire » et j’en ai déjà parlé sur le blogue de Stéphane, si ma mémoire est bonne.
Cette année, je vais expérimenter Dotclear (ou B2evolution) avec les CP et des profs « juste pour voir qu’ossa donne. »
Tu sais Gilles, chez Opossum, nous avons choisi de cheminer vers une utilisation plus portfolio des blogues. Je crois que cyberportfolio 2.0 est un bon pas dans ce sens, mais il y a encore beaucoup à faire. Par contre, nous envisageons de demeurer très centrés sur les apprenants avec cet outil en développement ce qui fait que nous sommes moins préoccupés par le « comment » les enseignants vont s’en servir pour évaluer les apprentissages que nous le sommes par le « comment » les élèves vont mieux construire leurs apprentissages à leurs yeux au départ et aux yeux de la communauté ensuite.
Je sais que les enseignants se servent de certaines traces (présentation et réflexion) pour apprécier les apprentissages des jeunes, mais l’outil n’a pas la prétention de servir beaucoup cette cause.
Comme tu l’écris, ce n’est pas banal de définir le portfolio électronique, en soi; mais je crois qu’il y a de la place pour plusieurs teintes dans la réprésentation qu’on se fait de cet outil.
Dans un commentaire suivant ce billet, http://carnets.opossum.ca/mario/archives/2005/08/apres_deux_sema.html (et suivant une rencontre de quelques dizaines de minutes), Robert Bibeau questionne et réfléchi sur cette question… Je crois que c’est en lien avec tes préoccupations (et les nôtres). Je retiens de son commentaire que nous avons avantage à échanger sur nos intentions et nos visées pour améliorer la compréhension, l’utilisation et le développement de nos outils au service de ceux qui les utilisent.
Ce faisant, nous disposerons de différentes solutions mieux adaptées aux usages et aux contextes pour lesquelles elles sont choisies et privilégiées. Aussi, je crois que cela nous permettra de s’inspirer les uns des autres par les découvertes et les embûches rencontrées par chacun.
Nous cherchons tous à mieux faire apprendre.
C’est dans la diversité des outils que nous rejoindrons la diversité des besoins peu importe les « étiquettes » portées par nos outils.
Mais il faut bien nommer un chat « un chat ». En ce sens, des outils comme « cyberfolio » et « cyberportfolio » permettent de laisser des traces de ses apprentissages, permettent un retour sur ceux-ci et en favorisent la construction. Parfois dosé différement en terme de contenu « présentation » et contenu « réflexion », je crois que chaque outil gagne à « appartenir » à la famille des portfolios numériques parce qu’en ce moment, le concept de portfolio commence à faire du sens pour les éducateurs centrés un peu plus sur le processus et un peu moins sur les stricts résultats. Je crois aussi que ce vocable (portfolio numérique) commence à offrir une représentation des apprentissages dans la tête des élèves, des étudiants et de leurs parents et, grand bien nous fasse, contribue à nous faire gagner du terrain sur le bulletin scolaire quand vient le temps d’apprécier ce qu’un apprenant a appris…
N’est-ce pas une bonne nouvelle pour « notre petit monde de l’éducation » ?