En apprentissage, l'émotion l'emporte sur la raison
L’enseignement s’est longtemps abêti au voisinage de la raison pure. En rabaissant les émotions à la frivolité, on affirmait la supériorité de l’esprit dans la gouverne des choses. Pas étonnant, considérant que l’éducation a été institutionnalisée par l’Église. L’intelligence était l’affaire des hommes ; les femmes pouvaient s’adonner aux sentiments. En fin de compte, l’enseignement a fini par se détacher de la réalité. Mais depuis son émancipation récente, nous comprenons mieux le rôle fondamental de l’affectivité dans l’apprentissage. Cela, d’ailleurs, a été l’une des plus importantes révélations de mes études postuniversitaires.
Une nouvelle étude (PDF) de deux chercheurs de l’Université Harvard, publiée dans la revue Neuropsychologia, confirme la supériorité des stimuli émotionnels sur les stimuli rationnels au regard de la mémorisation (Eide Neurolearning Blog : Get Real! Which is More Reliable, Emotional or Neutral Learning?). Non seulement les images et les mots qui évoquent une réaction affective sont-ils mémorisés plus longtemps, mais aussi plus justement.
La reconnaissance de la portée des stimuli émotionnels porte à conséquence sur le plan de la pédagogie. À brûle pourpoint, certaines applications me viennent spontanément à l’esprit :
Naturellement, cela colle parfaitement aux fondements de l’apprentissage. On ne saurait nier l’effet durable de l’émerveillement. Certainement plus, dans tous les cas, que les exercices répétés ad nauseam.
Il appert, enfin, que c’est une étude à retenir pour défendre la cause de la réforme.
Par ricochet :
Des « canons » plus que des livres
La création multimédia : une compétence ?
Des écoles communautaires pour le Québec ?
L’école devrait être un Cirque
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