Podcasts universitaires gratuits
On a beaucoup douté de l’utilité du podcasting dans les premiers temps de son éclosion. Plusieurs n’y voyaient qu’un phénomène éphémère, une hallucination d’une culture hyperbranchée magnétisée par une nouvelle technologie et qui devait tôt ou tard retrouver ses sens. Mais c’était sans compter sur le rôle essentiel de l’audition dans le rapport de l’Homme à son environnement. Depuis, le podcasting ne fait que prendre de l’ampleur.
Les universités, entre autres, ont rapidement compris tout le potentiel didactique de cette nouvelle technologie. À défaut de renouveler l’enseignement de professeurs qui, pour la plupart, n’ont que peu de formation pédagogique, il est plus pragmatique de moderniser leurs outils de travail. En créant des modules audio des cours, les étudiants peuvent dorénavant les écouter où, quand, et autant de fois qu’ils le désirent. Dans un excellent article du Chronicle of Higher Education (The Net Generation Goes to College), deux professeurs décrivent la singularité de la génération d’étudiants Internet :
Playing with gizmos and digital technology is second nature to [the students]. « They like portability, and they are frustrated by technology that tethers them to a specific location. » Studies show that Millennials don’t read as much as previous generations did. They prefer video, audio, and interactive media. They multitask. « They are much more likely to mix work and play than we are, playing a game or chatting while they are doing an assignment. »
« In grade school, they were pushed to collaboration, » which explains the popularity of group study in college today. « The collaboration, is both in-person and virtual. » Moreover, « they want to learn, but they want to learn only what they have to learn, and they want to learn it in a style that is best for them. »
L’université Duke a lancé le bal, suivie de Purdue, Princeton, Georgetown, Penn et l’université du Michigan. Récemment, Stanford s’est associée à Apple pour offrir au public ses podcasts.
Quand les universités ne craignent pas de s’associer à l’entreprise privée pour diffuser leurs savoirs, particulièrement par l’entremise d’un appareil et d’un service aussi bien intégrés que le iPod et iTunes, je crois que nous entrons dans une nouvelle ère de dissémination du savoir. L’intelligence collective s’enrichit et se globalise. Ces applications d’Apple ne sont que des moyens, aussi efficaces soient-ils. D’autres les supplanteront. Ce qui importe, surtout, est la libération et le partage du savoir. Pour contrer la mainmise des entreprises sur le savoir universitaire, il y aura toujours des initiatives en source libre, tel le projet de Wikiversité.
Quant aux sceptiques du podcasting, je les renvoie au billet du Eide Neurolearning Blog qui illustre magnifiquement pourquoi certains préféreront lire des blogues tandis que d’autres opteront pour les podcasts. On y rapporte une étude (PDF) qui analyse les différences de compréhension entre l’oral et l’écrit, dont je reproduis ci-dessous les images obtenues par résonance magnétique fonctionnelle (fMRI).
De toute évidence, nous aurions dû entrevoir qu’une technologie qui occupe la pensée tout en libérant les mains vaut son pesant d’or.
Ajout, 29 octobre 2005 | The Daily Princetonian rapporte que le service de podcasts de l’université Princeton offrira également des vodcasts. Le service veut profiter de la nouvelle fonction vidéo du iPod. On vient de gravir un autre échelon dans la diffusion de l’information.
Par ailleurs, un billet dans Educause fait un résumé intéressant de la première année d’expérimentation du projet de l’université Duke.
Ajout, 22 novembre 2005 | P.A. Robinson (University of Kent) tient un fameux répertoire en ligne d’enregistrements audio et vidéo de cours universitaires.
Par ricochet :
Une école adopte le iPod
Le texte vs le multimédia
L’éducation de l’I-génération
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merci pour le post! Très pertinent..