L'école pour les parents
Les parents sont dépassés par les bouleversements qui affectent le milieu scolaire. L’accélération de l’évolution, la frénésie de notre quotidien et le double emploi des familles font en sorte qu’ils ne savent trop plus comment aider leurs enfants. La réforme de l’enseignement a encore creusé le fossé. Les enseignants s’amusent à répéter qu’il faut aussi éduquer les parents. Or, c’est exactement ce qu’une école britannique a décidé de faire (BBC : Parenting classes attract all). Comme le désir d’apprendre semble inné, ne sous-estimons pas la volonté des parents d’améliorer leurs compétences en matière d’éducation des enfants, notamment en ce qui a trait au soutien.
Par ricochet :
Facteurs de réussite scolaire
L’apprentissage pour tous âges
Revue : Le gap TIC entre parents et enfants
Bloguer pour l’éducation des parents
L’école du repas familial
Pauvres parents
Les prunelles de la puce : GNs+GVp+Gcompl. = P
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Les parents ont parfois de la difficulté à accompagner leurs enfants. C’est vrai. Les enseignants du primaire ont de plus en plus de moyens à diffuser auprès des parents de leurs élèves. Plusieurs écoles offrent même des carnets d’info et des ateliers sur différents sujets concernant les enfants. Une question énorme se pose : les élèves devraient-ils apporter l’école à la maison? Devrait-il exister des périodes dédiées aux devoirs à l’école? Où se situe la période je jeu, d’échange, de loisir après l’heure de devoir, l’heure du bain, l’heure du souper? Les devoirs devraient-ils davantage impliquer la relation parent-enfant plutôt que la relation enfant-contenu disciplinaire?
Rions un peu: ta P ne contient pas de GV:-)
La recherche sur le soutien scolaire souligne l’importance de la contribution des parents à l’accompagnement éducationnel. À titre d’exemple, voyez le billet du Eide Neurolearning Blog : A Good Start at School: Helping with Homework.
Néanmoins, je suis tout à fait d’accord avec la crainte de Sylvie de voir les parents convertir leur compréhension de l’école en travaux forcés. Ma gestion de classe n’inclut jamais de devoirs, car les programmes scolaires ne constituent qu’une infime partie du savoir humain. Que diable ! il y a tout un univers à découvrir ; mais pour cela, il faut laisser aux enfants le temps de l’explorer. Accablés de devoirs, plusieurs enfants n’auront jamais l’occasion de dénicher les passions qu’ils recèlent. Mais cela aussi doit faire partie de l’éducation des parents.
Malheureusement, lors des réunions de parents, je dois passer une bonne partie de mon temps à justifier le fait que je m’objecte aux devoirs, tels qu’ils les ont connus. Ces parents, le plus souvent harassés de leur journée de travail, n’hésitent pas à soumettre leurs enfants à des heures supplémentaires.
Un peu comme toi, non pas que je m’objecte au devoir, mais ce que je mentionne aux parents est que le travail est souvent fait en classe, car les élèves ont du temps pour travailler, échanger entre elles et se questionner sur le travail à faire.
Bien sûr certaines d’entre elles ont du travail à faire car elles n’ont pas assez de temps pour tout terminer en classe, mais je ne donne que très rarement le 30 minutes de devoir par cours.
Quand les parents me demandent ce qu’ils peuvent faire pour aider leur fille dans l’apprentissage de l’anglais, ce qu’elles doivent connaître par coeur pour fonctionner. Je leur répond qu’il n’y a pas vraiment de par coeur, elles vont finir par connaître les mots selon leurs besoins. Et le meilleur moyen de les aider et des les encourager en leur faisant réaliser que ça peut être facile d’apprendre une autre langue. Mais il ne faut pas que cela devienne une tâche, il ne faut pas que les parents soit frustrés parce que leur fille a des résultats plus ou moins satisfaisants. Elles sont en apprentissage et elles doivent faire des erreurs pour apprendre.
Je suis passablement d’accord avec la position de Mathieu, en ce sens qu’un devoir doit répondre à une intention éducative spécifique, et non à une règle aveugle. Pour utiliser une analogie, c’est une intervention chirurgicale unique plutôt qu’un supplément alimentaire journalier.
Et que faire dans les cas où les leçons, prenons par exemple les tables d’addition et de soustraction, ne sont apprises qu’à la maison?
Les parents qui ne sont pas présents ou qui ne connaissent pas les stratégies d’enseignement ou de moyens mnémotechniques appropriés pour leur enfant devraient-ils être formés? Réformés? Informés?
Les enfants sont-ils tous égaux devant ce genre de pratiques?
J’avoue ma surprise devant ces pratiques du primaire puisqu’en français, au secondaire, il était de mon ressort de présenter un maximum de ressources, dont des stratégies, aux élèves eux-mêmes, en salle de classe en ce qui concerne des connaissances déclaratives et non pas à leurs parents.
En fait, est-ce le lot de toutes les classes du primaire?
Je ne suis pas certain de bien comprendre tes objections, Sylvie. Il n’est pas question ici de reléguer aux parents les responsabilités qui incombent aux enseignants, mais seulement de mieux les préparer à assurer un soutien à la maison. L’enseignant demeurera toujours le spécialiste de la pédagogie. Le rôle des parents est davantage de superviser le travail qui est fait à l’extérieur de l’école.
En théorie, vous avez tous mille fois raison. En pratique il en va tout autrement et les statistiques montrent que les enfants d’enseignants réussissent mieux leurs études que les autres et que leurs parents les font travailler à la maison en plus de l’école. C’est tout le problème de l’enseignement à la française : il est régit par des considération idéologiques avec peu ou pas de prise en considération des résultats des méthodes choisies. La palme dans ce dommaine revient à la préface des test d’entrée en sixième (encore nommés familièrement tests Jospin), qui annonce fièrement qu’ils ne doivent PAS servir à évaluer les méthodes pédagogiques employées en primaire ; c’est la négation même de l’esprit scientifique !!! Ceci explique peut-être la reculade spectaculaire de la France au niveau mondial, que ce soit sur le plan académique ou économique. L’école a ses raisons que la raison ignore. Ceci étant je suis d’accord qu’il n’y a pas que le travail, la réussite scolaire et l’argent dans la vie.
Cela ne fait aucun doute : les élèves réussiront mieux aux examens si on les entraîne spécifiquement à accomplir des tâches en fonction desdits examens. La question est de savoir si les apprentissages mesurés lors des examens scolaires sont les seuls qui vaillent. Je ne crois pas que l’on puisse à ce point prescrire les apprentissages. Il y a trop d’exemples, dans les programmes scolaires, de savoirs inutiles.
Bonjour,
Depuis un bon moment, je vois le nom de ton blog près du miens, alors je me suis dit « il faut quand-même que j’aille y faire un p’tit tour » . Voilà, c’est chose faite.
En tant que formatrice j’avais déjà créé un module ( non virtuel, celui-là) pour les parents illettrés afin qu’ils puissent aider leurs enfants, aujourd’hui, je le fais sur le net… et je sais que les parents concernés ( par ce site, sont souvent privilégiés ) mais je continue « mon combat » en tant qu’instit et je veille à ce que les parents ne soient pas perdus.
Au plaisir de te lire
Pascaly
La politesse vous a été rendue, Pascaly, avec toute l’admiration qui s’en suit. Tant de dévouement est absolument admirable.
Merci, merci…
Je viens de lire ou relire quelques articles , aussi je pense que les parents ayant « envie » de creuser la question sur leur partenariat avec l’école devraient vous parcourir .. lire …
Je vous rajoute dans la liste de mes liens utiles sous l’intitulé » Réflexions sur l’école des parents »
Merci de votre passage