Étude : les logiciels de lecture peu efficaces
Je n’aime pas lire à l’écran. Je préfère cent fois mieux le papier. La lumière électronique projette une énergie qui sape ma concentration. Et c’est sans compter toutes les gogosses qui polluent la page, comme les animations et la pub. Depuis le temps, et considérant les heures que je passe devant un écran, la cause n’est certainement pas un manque d’adaptation aux nouvelles technologies. Ce qui me porte à croire que l’effet doit être sensiblement le même sur les enfants. De plus, je me méfie de l’engouement aveugle pour les logiciels d’apprentissage.
Une recherche publiée dans la revue Education 3 to 13 laisse entendre que les programmes de lecture interactive à l’ordinateur ont des effets néfastes (The Sydney Morning Herald : Interactive learning fails reading test). L’étude porte, semble-t-il, sur la compréhension et la mémorisation du récit, lesquelles sont évidemment des volets importants de la lecture, et non sur les habiletés à décoder le texte. Néanmoins, il s’agit d’un grave bémol.
Par ricochet :
Le papier reste une technologie
Les écrans géants tapissent les villes
100 mots suffisent pour lire
Les TIC font de Seattle la ville américaine la plus lettrée
Lecture et jeux vidéo
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En ce qui concerne la luminosité de l’écran, c’est M. Jobin je crois qui avait attiré l’attention sur la technologie EInk (http://www.eink.com/). Il s’agit, si j’ai bien compris, d’une technologie qui permet un affichage similaire à celui du papier, sans compter d’autres avantages. Ce serait là un plus certainement.
En ce qui concerne les logiciels d’apprentissage, bien sûr, l’engouement aveugle… Mais y a-t-il un domaine où l’aveuglement est souhaitable?
Une fois la question de l’aveuglement mis de côté, je crois, au contraire, qu’on ne s’intéresse peut-être pas suffisamment à ces logiciels dans les écoles. Il y a des utilisations pertinentes qui peuvent être fait de ces logiciels.
J’avais bien aimé le logiciel Primo (didacticiel) que j’avais acheté pour ma fille. Elle a adoré cela.
Il y a assurément des didacticiels qui favorisent l’apprentissage. Mais comment espérer que les professeurs les utilisent quand on ne leur donne pas un ordinateur pour en explorer l’utilisation ?
Et pour continuer sur le thème de l’aveuglement, je crois qu’il est souhaitable dans tous les domaines, à condition de s’y abandonner avec discernement. C’est étonnant tout ce qu’on fait de découvertes quand on cherche à tâtons.
« Mais comment espérer que les professeurs les utilisent quand on ne leur donne pas un ordinateur pour en explorer l’utilisation ?
»
Poser la question c’est y répondre.
Je sais que l’expression fait un peu cliché, mais elle reste parfaitement appropriée.
Tiens, juste pour rire et parce que l’idée vient de surgir. Même dans l’usage de l’aveuglement, l’aveuglement est à proscrire. Car il faut, selon tes propres mots, en user avec discernement! :o)))
J’apprendrai jamais… j’aurais dû être plus précis. C’est le moment qui doit être choisi avec discernement, et non la manière. Oh la la ! comme il est difficile d’écrire.
En ce qui concerne le ebook ou les sytèmes de lecture, Nouvolivractu est un excellent blogue consacré à ces thèmes :
http://nouvolivractu.blogspot.com/
Les didacticiels (exerciseurs?) sont à mon avis très intéressant. Mais je me demande si l’école est l’endroit pour en faire. C’est le genre de bidules qu’on peut suggérer aux élèves de faire à la maison pour assurer certains pans de leurs connaissances. Par exemple, apprendre à accorder le participe passé, améliorer son calcul rapide, discriminer les formes géométriques, apprendre certaines dates, résoudre algoriquement des équations, etc. Ces apprentissages ne sont pas complexes et l’ordinateur peut ici donner un sérieux coup de main.
Aussi, il ne faut pas négliger les TUTORIELS qui permettent aux autodidactes des accès intéressants aux connaissances plus spécialisées.
En passant, que fait-on de nos autodidactes à l’école? Je pense qu’ils sont de grands oubliés de notre système.
Un commentaire rapide.
Je me pose toujours les mêmes questions lorsque quelqu’un rapporte des résultats au sujet des qualités ou des inconvénients liés à un logiciel. En gros, des questions au sujet du scénario pédagogique et de l’adéquation entre ce que le logiciel est capable de faire et l’évaluation.
Ce logiciel est-il conçu pour développer ce type de compétence? De quelle façon approche-t-on cette compétence dans le logiciel (type de tâche) et lors de l’évaluation. Est-ce cohérent? Si ce n’est pas cohérent, ce n’est pas le logiciel qui est fautif… C’est son utilisation!
Je suis d’accord avec Gilles quand il suggère que les didacticiels sont plus utiles comme outil d’apprentissage à la maison ou pour ceux qui font preuve d’autonomie dans leur travail scolaire. Et merci pour l’excellent et très joli blogue Nouvolivractu, que j’ai ajouté à mon agrégateur.
Par ailleurs, Patrick a raison de mettre en perspective l’étude soulignée dans le billet ci-dessus. Les résultats des études de ce genre sont généralement liés aux conditions particulières dont l’étude a été menée, et pas toujours transposables à un autre contexte. De là mon « bémol ». C’est, je crois, la principale faille de la recherche empirique et la raison majeure à l’origine du différent qui oppose les tenants de l’enseignement explicite et les réformistes, eux qui préfèrent une approche plus holistique.