La valeur des enseignants
J’apprends aujourd’hui qu’un chauffeur de camion pour une compagnie de bière, avec un diplôme d’études du secondaire, obtient un salaire plus élevé qu’un enseignant. Est-ce à dire que le transport de la bière a plus de valeur que l’éducation des enfants ? Et moi qui croyais que notre société reposait sur la reconnaissance des études, du travail et du mérite. Pour ajouter à l’affront, les six années d’études additionnelles du professeur signifient que son entrée tardive dans la profession permettra au camionneur de profiter de sa retraite bien avant lui, la bière à la main, pendant qu’il s’échinera encore à réformer l’enseignement.
Par ricochet :
Quand on incite les profs au piratage
Conditions de travail = plus d’apprentissage
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On valorise aujourd’hui le travail du secteur secondaire au lieu du tertiaire, plus particulièrement le service à la population (santé, éducation, etc.).
Engagez-vous ils disaient. L’enseignement est une vocation disaient-ils aussi. Je commence à y croire vraiment.
P.S.: Pour ce qui est de la bière, j’aime autant boire celle qui provient ma pico-brasserie; meilleur goût et moins cher. Le camionnieur peut bien mourir d’une infection d’urine de moufette.
P.S. 2: Allez voir le nouveau programme d’ELS 1ère année. Il y a du pain sur la planche, c’est garantie.
http://www.mels.gouv.qc.ca/dgfj/dp/experimentationals.htm
Pour ma part, récemment, je faisais un constat comparable relativements aux enseignant-e-s en Suisse.
En effet, une enquête du journal suisse L’Hebdo mettait (involontairement?) côte à côte l’évolution salariale d’un-e enseignant-e et d’un-e gestionnaire de fortune. Il s’agissait pour le journal de mettre en évidence les gagnant-e-s et les perdant-e-s des prochaines augmentations salariales.
Le billet se trouve là : http://www.politis.ch/carnets/?p=39
Il y a effectivement du pain sur la planche pour les professeurs d’anglais au primaire, d’autant plus qu’il y a une pénurie d’enseignants en anglais. Remerciements à Patrick pour les références.
Le commentaire de Lyonel ne fait que souligner le fait que la sous-rémunération des professeurs est un phénomène répandu. Je lisais dernièrement un article à l’effet que plusieurs jeunes enseignants aux États-Unis délaissent la profession pour des emplois plus lucratifs.
L’autre chose effarante est le calcul du cumulatif de ses disparités salariales à la fin des années de service.
La situation est un peu plus épeurante ici. En effet, nos comparses de l’autre côté de la rivière gagnent en moyenne 10 000$ de plus que nous, sans avoir plus de travail à faire. Oui, le coût de la vie est un peu plus élevé en Ontario, mais je crois que ma situation financière est plus pénoble que celle d’un enseignant qui travaille à Ottawa.
Nous ne faisons pas ce métier pour le salaire, mais nous perdons plusieurs bons candidats qui ne peuvent survenir avec les conditions salariales actuelles.
Dans une société capitaliste, ce genre d’aberration pullule.
Si payait un cours le prix d’une caisse de 24, peut-être que les salaires des enseignants augmenteraient.
Malheureusement, il y a plus de monde prêt à payer pour se désaltérer le gosier qu’à se nourrir l’esprit.
« Nous ne faisons pas ce métier pour le salaire », tu as raison. Néanmoins, nous le ferions avec plus d’entrain, et donc mieux, s’il était adéquat. À la longue, c’est usant. Tu le verras bien plus tard, à la condition que tu sois encore dans le métier
Le capitalisme est effectivement une orgie d’aberrations. Malheureusement, le sort des enseignants n’est généralement guère mieux sous les autres systèmes politiques. Je crois surtout que les enseignants ne sont pas de très bons vendeurs de leur science. J’apprécie cependant le trait d’esprit de Martin.