Le facteur cool
Je sens les jeunes de plus en plus absents de l’école. L’ubiquité des médias a bouleversé leurs relations aux objets et aux personnes, et par conséquent à l’école. Leurs attitudes s’en trouvent métamorphosées. Ce fossé qui les sépare de l’école m’inquiète. Une vague de fond semble emporter la jeunesse, à tout le moins celle qui se la coule douce. En réaction, je seconde la National Union Teachers (Angleterre) qui dénonce une culture qui valorise le détachement (BBC : Teachers decry culture of cool’ et Parents’ views on cool culture’). Une société devrait s’inquiéter quand l’école est rabaissée. Encore davantage quand il n’est pas cool’ de travailler fort. Mais il n’y a pas que le facteur cool’ qui perturbe les jeunes adolescents.
La vulnérabilité prend plusieurs formes. En observant les jeunes du premier cycle du secondaire, et je les observe beaucoup, je constate que les influences hot’ marquent bien plus de jeunes que le facteur cool’. Je définis le premier comme les tendances à la mode que les forces du marché ou la sous-culture des jeunes rendent désirables, et le second comme une réaction adverse à l’autorité. Le premier répond à un besoin d’appartenir, le second à contester. Dans les deux cas, il s’agit de pulsions particulièrement fortes à un âge où l’identité se dessine. Je ne crois pas que les adolescents fassent la distinction entre ce qui est hot’ et ce qui est cool’, mais il demeure que le bombardement de messages médiatiques et publicitaires auquel ils sont soumis est sans précédent.
La question a tant piqué ma curiosité que j’ai tâché de dresser un bilan des éléments hot’ et cool’ qui affectent les adolescents de mon école. La liste ci-dessous ne représente qu’un portrait subjectif d’un milieu spécifique, à un moment donné.
Malgré qu’on puisse contester quelques éléments du tableau, il témoigne, dans l’ensemble, du fossé qui sépare les jeunes de l’école. Il y a lieu également de s’interroger sur les disparités entre les garçons et les filles relativement à la réussite scolaire, sachant que les facteurs cool’ attirent davantage les garçons, alors que les filles sont plus portées sur les tendances hot’.
Par ricochet :
L’éducation pénalise les garçons
Le clivage technologique
Le fossé technologique chez les jeunes
L’éducation de l’I-génération
Le fossé des générations
L’appropriation des TIC par les ados
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François, tu m’impressionneras toujours! Je n’ai rien à ajouter à cet article car il est déjà complet! N’as-tu déjà pensé à devenir thérapeute?
Merci du compliment, Félix. Mais n’est-ce pas ce que je fais tous les jours en guérissant de l’ignorance?