Constructivisme vs connectivisme
Je me méfie de l’absolutisme des théories de l’apprentissage. Qu’il s’agisse de cognitivisme, de constructivisme, de behaviorisme ou de connectivisme, peu m’en chaut : elles ont toutes leurs fondements et leurs limites. L’apprentissage est une activité trop complexe pour être réduite à un seul type de processus. C’est pourquoi un professeur devrait maîtriser plusieurs méthodes pédagogiques, de façon à appliquer celles qui correspondent le mieux à une tâche et aux besoins de l’élève. Dans Constructivism vs. Connectivism, George Siemens présente un aperçu intéressant des limites du constructivisme en tant que méthode pédagogique. Naturellement, Siemens défend sa théorie du connectivisme. Tout de même, j’ai particulièrement aimé le passage suivant :
The act of learning itself is still perceived to be in the head of the individual. Most learning needs today are becoming too complex to be addressed in « our heads ». We need to rely on a network of people (and increasingly, technology) to store, access, and retrieve knowledge and motivate its use. The network itself becomes the learning. This is critical today; the rapid development of knowledge means that we need to find new ways of learning and staying current. We cannot increase our capacity for learning ad infinitum. We must begin to conceive learning as socially networked and enhanced by technology (it’s a symbiosis of people and technology that forms our learning networks). We need to acknowledge our learning context not only as an enabler of learning, but as a participant of the learning itself.
Par ricochet :
Au-delà du socioconstructivisme : le connectivisme
Synthèse des théories éducationnelles
Le site du connectivisme
Le constructivisme, en trois phrases
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Bonjour,
vous dites quelque chose d’intéressant et de vrai, varier nos approches est un meilleur moyen d’aider nos élèves que l’adoption d’une seule approche. On pourrait nommer ça le variationisme ;o)
… le variationisme…
Ou le professionnalisme. L’idée est de faire notre job (donc, d’appliquer le programme de formation) et d’adapter notre pédagogie, nos moyens d’interventions, nos approches aux élèves.
Je n’ai pas vu dans le PDF où le MELS obligeait une approche pédagogique particulière.
Dans la mesure ou la pédagogie par projets est un critère important dans la conception des manuels scolaires et du type de l’évaluation que préconise le MELS, la commande est assez claire merci… Pas besoin de l’écrire nulle part, je crois.
On doit d’abord enseigner à partir du programme, et non des manuels! C’est vraiment terminé le temps où les maisons d’édition décidaient de l’enseignement.
Quant à l’évaluation, encore là, le programme est, pour une fois, très clair : il faut ABSOLUMENT (et ils sont prescriptifs, je le rappelle) évaluer à partir des critères d’évaluation des compétences. Aucun rapport obligatoire avec la « pédagogie par projets ».
Il faut lire le programme, le relire… et le relire pour, à partir de ses propres forces, imaginer une manière de l’appliquer. Les publications des maisons d’édition sont, à cet égard, généralement parlant, le résultat d’une lecture classique (ils font du « neuf » avec du vieux) du PDF.
Je ne peux pas répondre pour les autres disciplines, mais les nouveaux manuels que j’ai eu l’occasion de consulter pour l’anglais du premier cycle du secondaire ne font pas une très large place aux projets.
Entièrement d’accord avec Gilles qu’il ne faut pas laisser les maisons d’éditions dicter la conduite de notre enseignement. Il faut varier nos façons de travailler avec les jeunes, car les jeunes se tannent de plus en plus rapidement de toujours fonctionner de la même façon.
En effet, les manuels en général, ceux en anglais sont différents, contiennent une majorité de projets à réaliser par les élèves. Et bien souvent les éléves ne comprennent pas la pertinence de faire le projet recommandé par les manuels.
Mes collègues à l’école cette année ont essayé – ceux qui les avaient – d’utiliser les projets inclus dans les nouveaux manuels, mais bien souvent ils ont dû revenir à des choses plus concrètes.
Très intéressant, Mathieu. Merci. Je ne crois pas, non plus, en la pertinence des projets qui ne collent pas à la réalité des élèves.
Quant aux manuels, puisqu’il en est question, je suis tombé ce matin sur un article savoureux rédigé par un auteur désillusionné par la culture des éditeurs scolaires (Edutopia : The Muddle Machine). Voyez entre autres la caricature au haut de la page.
J’aime bien votre approche, mais j’ai un faible pour Hilgard et Bower, qui m’ont permis de mettre au point ma propre Optimal Efficiency Learning Theory (Theorie d’apprentissage de l’efficacite optimale) fondee sur deux concepts de base : la coherence polyfonctionnelle et la repetition discriminatoire. La theorie s’applique a tous les domaines – sports, techniques, sciences, etc. Essayez-la.
Vous piquez ma curiosité, Alain. Auriez-vous une ressource en ligne qui me permettrait d’en apprendre un peu plus sur votre Optimal Efficiency Learning Theory ? Le nom à lui seul s’apparente énormément à mon sujet de thèse.
La theorie n’est pas encore sur mon site (www.altramsportsdev.com)Elle y est cependant mais en arriere-plan dans la description de mon modele d’entrainement global-active. Je peux vous faire parvenir avec plaisir une copie du document descriptif de la theorie ainsi que du programme pedagogique qui l’accompagne (derniere annee primaire et premiere annee secondaire). Avez-vous une adresse?
Merci de votre générosité. Vous pouvez me faire parvenir le document en question par retour de courriel. Je vous lirai avec grand intérêt, d’autant plus que je suis diplômé en éducation physique (Ottawa).