Innovate : utilisation des wikis dans la classe


Plus que tout autre moyen issu des nouvelles technologies de la communication, les wikis ont un attrait didactique immédiatement perceptible. L’utilité de la collaboration en éducation n’est plus à démontrer. Récemment encore, l’APA (American Psychological Association) révélait que la collaboration favorisait la résolution de problèmes (APA : Groups perform better than the best individuals at solving complex problems; remerciements à Éric). Sur le plan socioconstructiviste, les wikis contribuent largement à la validation des connaissances et à la métacognition. Quoique les avantages didactiques des wikis ont maintes fois défrayé les chroniques ces derniers temps, je crois utile de signaler ce nouvel article d’Innovate : Uses and Potentials of Wikis in the Classroom.

J’ai été impressionné par la compréhension que Sharmila Pixy Ferris et Hilary Wilder ont du sujet et par l’ample bibliographie. Mais c’est surtout leur analyse des wikis sur le plan paradigmatique qui a capté mon attention. Plutôt que d’y voir un changement radical, comme on a trop souvent tendance à le faire, les auteurs proposent plutôt une extension et une amélioration de paradigmes existants.

D’abord, l’usage des wikis à des fins éducatives permet d’étendre les avantages du paradigme de l’impression, tout en le renforçant.

Using wikis [...] has several advantages over traditional writing support, especially in allowing students to trace their instructor’s and peers’ comments and feedback. Students appreciate the opportunity to work collaboratively across the boundaries of time and place while concurrently benefiting from wikis’ print-based features such as built-in backlinks and records of changes. Similarly, instructors can use wikis as a space for review, study, and ongoing discussion.

De plus, Ferris et Wilder dénotent dans les wikis une dynamique de communication qui s’apparente au paradigme oral inhérent aux communautés.

Wikis can be used to help students think about how information is organized and about the progressive changes in new technologies. Unlike traditional printed texts where information is accessed sequentially and as a linear whole (that is, read cover-to-cover), information in a wiki can be structured as a web of small chunks of text that may be accessed individually or navigated and understood as part of a bigger work. Wikis’ text inputting and linking functions lend themselves to creating a hypertext that is comprised of many small text modules that are linked together semantically.

Décidément, il faut que j’intègre les wikis dans ma pratique l’année prochaine. J’entrevois déjà une panoplie de situations où les élèves pourront en profiter. À suivre.


Par ricochet :

Wikinews

Jotspot : une application wiki

Pédagogie et wikis

Perceptions d’élèves sur les blogues et les wikis


Un Wiki au primaire (Blogue du RECIT)

WikiSym 2006, Symposium international sur les Wikis (esphères identitaires)

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3 réponses

  • Bonjour,

    je suis de ceux qui croient au potentiel du wiki dans l’apprentissage, et ce depuis quelques années. Mais, selon mes observations, les wikis ont plus de difficulté à pénétrer nos classes que les sites web dynamiques (gestionnaire de contenu comme SPIP par exemple) ou encore les blogues (bien que les blogues ne sont pas légions encore).

    Pourquoi? Hypothèse: un gestionnaire de contenu est un outil somme toute assez linéaire. On publie un article dans une section précise. Donc on a encore un classement du site qui ressemble à une table des matière classique (ce que nous les adultes connaissons parfaitement).

    Alors qu’un wiki, ho! Ce n’est plus linéaire (à moins de le forcer). Les pages peuvent se créer n’importe où dans l’espace du wiki. On peut relier une page à n’importe quelle autre. Le concepts de sections ou de table des matières sont pour le wiki plutôt flous.

    Ce qui a comme résultats que les adultes ont de la difficulté à comprendre un wiki (peu importe le logiciel derrière), et comme on veut comprendre avant d’importer en classe…

    Je parle des adultes car on remarque (ce n’est pas scientifique) que les élèves eux n’ont pas vraiment ce problème de non-linéarité. Ce que nous (adultes) appelons classement logique (style tables des matières d’un livre) n’est qu’un des modes de classement (le réseau de concepts en est un autre exemple) qu’un élèves peut comprendre.

    Donc je suivrai vos expériementations de près car le wiki me fascine.

    Au plaisir et merci pour ces références.

  • Je crois qu’il y a beaucoup de vrai dans ton hypothèse, Pierre. Par ricochet, je dirais également que le peu de convivialité des wikis (notamment en ce qui a trait à l’encodage) doit rebuter plusieurs professeurs. Peut-être même certains élèves.

    Les jeunes ont-ils une pensée moins linéaire ? La question est intéressante, et mérite des recherches plus approfondies. Comme la pensée des professeurs a été conditionnée par de nombreuses années d’une méthode particulière, généralement linéaire ou ordonnée, elle est forcément différente de celle qui se complaît dans le multitasking par exemple.

  • Je dois avouer que j’avais l’intention de noter ce point (l’encodage) aussi. Mais ce problème n’apparait selon moi parce qu’on perd rapidement le but d’un wiki. Et ce à cause des fonctions de mise en page disponibles.

    L’encodage d’un wiki se complique seulement si on veut faire de la mise en page (ce qui n’est pas le but d’un wiki même s’il peut le faire) ou joindre des fichiers à une page. Si on utilise le wiki pour coécrire du texte brute (ce pourquoi le wiki a été inventé) puis le transférer dans un outil de mise en page, le wiki est très simple.

    Un ami à moi dirait aussi que de voir du code ne peut qu’être positif pour l’apprentissage des TIC. Les TIC c’est aussi le code, pas seulemnt le résultat (la page).

    Au plaisir.



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