La psychose des blogues d'ados
Les médias traditionnels ont largement répandu l’impression que les blogues d’adolescents sont des lieux où les jeunes s’abandonnent à leurs fantasmes, ridiculisent leurs professeurs et sont la proie de prédateurs sexuels. De fait, il s’agit d’un autre exemple de distorsion de la réalité véhiculé par les médias. Une étude (Adolescents in MySpace: Identity Formation, Friendship and Sexual Predators ; PDF) de Larry Rosen (California State University) révèle que seulement que seulement 7 % des adolescents interrogés ont été approchés avec une intention sexuelle et que presque tous ont ignoré l’intrusion et bloqué le gêneur de leur site (Apophenia : Study shows fear of MySpace predators is overblown ; Ed-tech Insider : New Study of MySpace). Alors que les deux tiers des parents sont d’avis que les reportages médiatiques à propos de MySpace sont exacts ou en deçà de la réalité, 58 % des adolescents croient au contraire qu’ils sont exagérés.
Cette psychose a des répercussions jusque dans mon école. Les filtres Internet interdisent l’accès aux blogues jeunesse les plus populaires. Du coup, les élèves et les enseignants ne peuvent pas accéder à des travaux présentés sur le blogue privé d’un élève. Les blogues s’avèrent un excellent moyen d’afficher des travaux (documents, vidéos, etc.) pour y accéder à distance, surtout les fichiers trop lourds pour être transmis par courrier électronique. De toute façon, c’est plus pratique que les courriels. Et puis, si l’élève préfère utiliser un blogue personnel comme portfolio d’apprentissage, l’école devrait-elle le lui interdire ?
Par ricochet :
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C’est effectivement un issu très pertinent et important à discuter: Où sont les limites des enseignant(e)s en classe? Et quelle est la responsabilité de l’enseignant(e) en utilisant le Web 2.0 en classe? Trop d’histoires dans les médias qui se concernent avec MySpace ont fait peur la publique générale, donc les parents (qui ne savent rien sur l’utilisation des blogues) ont peur. Cependant, j’ai pensé de quelque chose qu’on peut faire. Alors, ce qui intéresse les parents est que l’identité de leur(s) enfant(s) est cachée ou pas connue. Bon, je propose qu’on crée des pseudonymes pour leurs élèves. Par exemple dans une classe de français , on peut donner les élèves un choix de noms français et les faire en choisir un. (C’est bon pour leur participation) Dans une classe de littérature, les élèves peuvent choisir parmi des noms d’écrivains, et en science, noms des scientistes, etc.
Et oui, je vais mettre un billet sur mon blogue prochainement.
En effet, ce qui fait peur est souvent l’inconnu. et comme la plupart des parents n’ont pas la moindre idée de ce qu’est un blogue, certains ont presque peur d’aller sur Internet.
La solution des pseudonyme est intéressante, mais il faudrait en plus que les jeunes ne donnent pas d’information sur leur vie privée, i.e. leur adresse de courriel, car ils peuvent facilement être joints là. Le pseudonyme devrait être quelque chose qui peut représenter le jeune, au même titre que ceux que demandent certains enseignants afin de respecter la confidentialité des élèves lors de la correction d’examens ou encore pour afficher les notes – comme un matricule à l’université. Tout le monde en a un, mais personne ne veut en connaître un autre que le sien.
Les pseudonymes sont effectivement une solution intéressante, comme celui que la plupart d’entre eux utilisent pour Hotmail. Dommage, tout de même, que les générations futures devront apprendre à dissimuler leur identité dans le monde virtuel.
Pour revenir à MySpace, j’ignore si vous avez pris connaissance de cette nouvelle à l’effet que MySpace est devenu le site le plus fréquenté aux États-Unis, surpassant Google et Yahoo! (Globe and Mail : MySpace vaults past Net leaders to claim top spot). Incroyable, n’est-ce pas ?
Ce que tu dis François me fait penser à ce qui se passe avec des nouvelles comme ça. Je me demande si ici, aux États-Unis et dans d’autres pays, se sent-on comme on est tout seul et isolé et c’est la raison qu’on va sur MySpace, ou si on veut apprendre plus du monde et voir s’il y a des personnes qui pensent comme eux?
Je crois que les gens ne savent tout simplement pas évoluer au rythme des changements mus par les générations plus jeunes, plus dynamiques, et plus aptes à embrasser le changement. Tout ce qui est perçu comme un changement dans la structure des réseaux sociaux est une menace. Pour moi, c’est un cas typique de fossé générationnel, accentué par l’accélération de l’évolution.