Le commerce des travaux universitaires
Le commerce des travaux universitaires est florissant, plus que je ne le croyais (The Guardian : Q: How do you make £1.6m a year and drive a Ferrari? A: Sell essays for £400). Un comité parlementaire britannique se penchera sur la vente en ligne de travaux d’étudiants, une industrie évaluée à plus de 400 millions $ (CDN). Pour contourner les logiciels et les services de détection de plagiat, des entrepreneurs paient des employés pour rédiger des travaux faits sur mesure, uniques et indétectables. L’une de ces entreprises emploie 3500 spécialistes pour rédiger des essais qui peuvent coûter jusqu’à 800 $. Un étudiant aurait ainsi dépensé plus de 35 000 $ pour échapper à son travail.
Il serait dommage de supprimer les travaux écrits, l’aboutissement de la mise en oeuvre de plusieurs compétences, pour retourner aux examens comme unique moyen de sanctionner les cours. Sans doute, d’autre part, devrait-on diversifier les moyens d’évaluation ; je crois que les étudiants développent très tôt une écoeurite pour les travaux écrits, un premier incitatif à la tricherie. Afin de contrecarrer la tricherie, le produit final ne doit plus représenter le seul objet d’évaluation. De plus, la motivation intrinsèque et la finalité de l’apprentissage doivent être inculquées en bas âge ; il ne s’agit pas d’attendre le secondaire pour souligner l’éthique scolaire.
Il y a lieu, par ailleurs, de dénoncer un phénomène qui privilégie les riches. Mais si cela peut être une consolation, on peut toujours compter sur les excès de la classe indolente pour mettre en lumière les failles d’un système.
Par ricochet :
Responsabilité éthique collective
Étude : les garçons plus sujets au plagiat
Le risque de punition est aussi source de motivation
La plagiat : quand l’école ne fait pas son boulot
Tricheurs qui ont la bosse des affaires
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