Avantage Q.I. masculin (et cerveau d'ado)
Une autre étude (PDF) confirme que les hommes, une fois que le cerveau a atteint sa maturité, ont un quotient intellectuel et un facteur g de 4 à 5 points supérieurs aux femmes (EurekAlert! : Males have greater G: sex differences in general mental ability). De plus, cette différence s’observe à tous les niveaux socio-économiques, peu importe le groupe ethnique. L’écart a été longtemps obnubilé par le fait que les filles se développent plus rapidement que les garçons, notamment durant les années scolaires, conséquence sans doute de l’évolution de l’espèce.
En guise d’hypothèse, je me demande si l’école ne contribue pas à cet écart en donnant précisément dans des méthodes pédagogiques qui façonnent le cerveau plutôt que de le stimuler. Sans rejeter complètement la mémorisation, les méthodes dirigées et les processus linéaires, auxquels les filles semblent mieux adaptées, il y a sans doute lieu de faire plus de place au raisonnement analytique, à la résolution de problème, à l’autonomie et à la créativité.
Dans une autre nouvelle se rapportant au cerveau, la BBC publie un article sur certaines caractéristiques du cerveau des adolescents (BBC : Seeing the teenager in the brain). On y explique entre autres comment le développement du cerveau explique le comportement typique de certains ados. L’information n’est pas nécessairement nouvelle, mais elle mérite d’être rappelée en ce début d’année scolaire.
Par ricochet :
Différences d’âge et d’intelligence
Différences de cerveau entre les sexes
L’effet Flynn : l’évolution du Q.I.
Le cerveau des enfants doués se développe autrement
Les garçons plus lents à traiter l’information
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En guise d’hypothèse… je dirais simplement que les tests de QI ont de tout temps été rédigés par des hommes. Cest que je demeure sceptique quant aux tests de QI…
Point de vue intéressant, Charles-Antoine, comme toujours.
À défaut de démontrer une supériorité de l’un ou l’autre des sexes, cela a au moins le mérite de signifier une différence. D’un point de vue éducationnel, ce n’est pas sans importance.
Les tests mettent en évidence sans doute une forme d’intelligence qui n’implique nécessairement, me semble-t-il, la créativité… Raison pour laquelle il ne devrait pas paraître ignominieux de dire de quelqu’un qu’il n’est pas très intelligent… L’affaire des enfants précoces tient d’ailleurs à cela… J’ai parfois l’impression que leur vive intelligence les bride dans la créativité, dans l’audace inventive. Et d’ailleurs, voyez en France les gens qui sortent de l’ENA ou de Sciences-Po. Personne ne peut douter qu’ils soient très intelligents. Mais cette intelligence ne semble pas les conduire souvent plus loin qu’un certain scepticisme, voire une forme de cynisme, qui leur vaudra beaucoup de succès dans les ministères mais ne fait guère avancer l’intérêt de la nation.
M. Guitef,
Moi, si j’étais vous, j’éviterais d’être le prochain Doc Mailloux…
Il est reconnu aujourd’hui que la plupart des tests de QI sont culturellement pervertis. C’est ce qui explique que certaines communautés culturelles (je déteste ces expressions) les réussissent plus que d’autres.
De plus, que faites-vous des intelligences multiples? Pour plusieurs analystes, les tests de QI sont des évaluations tout simplement dépassées. Je repense au visage ulcéré de mon prof d’université quand on lui parlait de QI… et c’était pourtant un homme!
Bon sang, que j’adore les blogues ! C’est fou ce qu’on apprend, entre autres qu’il faut ménager les susceptibilités des gens. Comme mon blogue tourne beaucoup autour de l’éducation, j’avais pris pour acquis que les lecteurs feraient la distinction entre Q.I. et intelligence. J’ai eu beau faire attention et me relire, je me suis bien gardé d’établir un lien entre le quotient intellectuel et l’intelligence, croyant que cela suffisait. Mal m’en a pris, à en juger par certains propos acérés qui sautent aux conclusions.
Clarifions : Dans le premier paragraphe, je me contente de rapporter les résultats d’une étude, qui me semble par ailleurs fort sérieuse, sur le Q.I. et le facteur d’intelligence général. Quoique ces deux mesures tentent de quantifier l’intelligence, je ne prétends certainement pas qu’elles y arrivent. C’est une vision simpliste de l’intelligence, elle-même trop complexe et immensurable. Luc souligne avec justesse une autre conception de l’intelligence, qui se rapproche davantage de celle que doit s’en faire un éducateur. L’étude n’a retenu mon attention que parce qu’elle indique une certaine différence entre les sexes, différence fondée sur deux facteurs seulement parmi plusieurs autres, mais qui peuvent servir à expliquer certains phénomènes en éducation. Je mets en italique le « peuvent » pour bien souligner le fait que rien n’est certain, d’où l’hypothèse avancée dans le second paragraphe et qui se voulait un apport personnel sur le sujet, question d’apporter un élément nouveau.
Enfin, je suis de l’avis de Christian qui met en doute la mesure de la créativité dans les tests d’intelligence standardisés. Or, la créativité est justement, à mes yeux, une caractéristique parmi tant d’autres (pour éviter les malentendus) de l’intelligence. De surcroît, elle est l’une des plus importantes. Mais elle ne peut être quantifiée avec certitude. Heureusement.