Que doit-on savoir des élèves ?
Pas facile d’individualiser les apprentissages. Malgré tout, je persiste. L’une des plus grandes difficultés réside dans la personnalisation de la relation maître-élève, notamment la connaissance des caractéristiques propre à chaque apprenant. Avec près de 200 élèves, cela relève de la prestidigitation. Heureusement, la plupart des enfants et des adolescents réfrènent leurs idiosyncrasies et s’adaptent au cadre normatif. Pour certains, toutefois, une approche plus personnelle du professeur peut favoriser l’apprentissage. Il y a de ces choses qu’on apprend souvent trop tard, et qui nous font dire « Si seulement j’avais su ! », après que le mal soit fait. Ne serait-il pas utile de disposer d’un profil de l’apprenant dès le début ?
Il y a un bon moment que je songe à un moyen de connaître les particularités de chaque apprenant dès le début de l’année. Comme j’utilise déjà une application pour gérer les activités éducatives, dont une base de données des élèves, j’ai eu l’idée d’y incorporer un profil d’apprentissage des élèves. Et qui d’autre que l’élève pour tracer ce profil et, du coup, prendre conscience de ses caractéristiques d’apprentissage et de son individualité ?
Avant d’élaborer un questionnaire, il fallait identifier les points à cibler. Mon analyse initiale a abouti à quatre facteurs importants : la motivation, la méthode, les ressources, et certains détails exceptionnels. Chacun de ces facteurs inclut plusieurs composantes dont j’ai retenu les plus pertinents en raison surtout de la concision souhaitée pour le questionnaire.
La motivation : Nonobstant la motivation par rapport à la tâche, il y a forcément une motivation initiale au regard de la discipline d’enseignement. En plus de la perception de la valeur de la discipline, j’ai retenu la perception de sa compétence en la matière, ainsi que la perception de son intelligence globale, un facteur de motivation scolaire cité par Jacques Tardif.
La méthode : Parmi les éléments de méthode qui me semblent les plus utiles à un professeur, j’ai ciblé l’écoute active, la régularité dans le travail, de même que l’habileté à collaborer avec ses pairs.
Les ressources extérieures : L’élève dispose-t-il de ressources dans son entourage pour l’aider dans son travail ? Si oui, vers qui peut-il se tourner, et quels instruments sont à portée de la main ?
Détails exceptionnels : Certains élèves prennent des médicaments (Ritalin, antidépresseur, etc.) qui affectent leur comportement. D’autres vivent des situations familiales ou personnelles difficiles qui entravent le travail scolaire. Dans les deux cas, le professeur peut mieux orienter ses interventions s’il en est informé.
Les éléments retenus ne constituent qu’un premier jet. Dans l’espoir que des lecteurs plus avisés parachèvent ma réflexion, j’ai conçu le mind-map ci-dessus dans Gliffy. À l’instar d’un wiki, chacun peut en modifier le contenu en accédant au fichier Profil-élève (usager : francoisguite[à]gmail.com ; mot de passe : relief). Je conserve l’illustration ci-dessus comme point de départ.
Dans la même foulée, le brouillon du questionnaire préparé dans Lumi devra être amélioré. Nénamoins, je crois utile de le présenter immédiatement pour montrer où j’en suis dans ma réflexion et pour d’éventuelles réactions (cliquez sur l’image pour un agrandissement).
Les élèves sont invités à remplir le formulaire par eux-mêmes. Notez que je prends bien soin d’informer les élèves de la confidentialité des informations et qu’ils peuvent sauter les questions embarrassantes. Il est bon également de leur rappeler qu’il n’y a pas de mauvaises réponses, à moins de mentir, et qu’ils ont tout à gagner à faire l’exercice dans la mesure où les informations permettront au professeur de mieux les comprendre et d’agir dans leur intérêt.
Par ricochet :
Synthèse de l’apprentissage individualisé
Types d’apprentissage
Types d’apprentissage II
L’apprentissage personnalisé
Gliffy : mind mapping collaboratif
Motivation, plaisir et gratification
Qualités d’un professeur qui motive les élèves
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Je trouve que la question sur l’inteligence n’est pas a sa place du tout. C’est une question dégradante comme si tu les classez par intelligence.
Ton indignation serait tout à fait justifiée, Louis-Vincent, si l’information servait à « classer » les élèves en fonction de leur intelligence, comme tu dis. La question de l’évaluation de l’intelligence, par ailleurs, est toujours fort délicate. C’est pourquoi j’invite les élèves à ne pas y répondre s’ils sont mal à l’aise.
La question pourrait effectivement être jugée « dégradante » si c’était le professeur qui portait le jugement. Dans ce cas-ci, toutefois, on est uniquement intéressé dans la perception que l’élève se fait de son intelligence. La question est importante au regard de la motivation scolaire. Dans le cas présent, on ne la pose pas pour établir un classement fondé sur l’intelligence, car il ne s’agit pas d’une mesure de l’intelligence, mais plutôt afin de mieux comprendre comment l’élève apprend et, ainsi, mieux l’aider.
En résumé, l’établissement d’un palmarès des élèves en fonction de leur intelligence, à partir de cette question, serait ridicule et sans fondement.
Merci d’apporter le point de vue d’un élève. Tu es d’ailleurs l’un des rares à le faire, et c’est tout à ton honneur. J’ose espérer, toutefois, que si tu avais été en classe pour entendre mes explications, tu verrais la chose autrement. Les élèves n’ont pas hésité à répondre à la question.
François, Connais-tu un outil du type Gliffy qui soit présenté en français?
En ligne (et gratuit de surcroît) ? Malheureusement, non. Je crois savoir que certains logiciels pour Windows, parmi les plus complèts, offrent la possibilité de collaborer sur des réseaux de concepts. Mais ils coûtent un bras (d’élève ?).
Toutefois, il me semble que la pictographie de Gliffy parle d’elle-même, du moins pour ceux qui sont familiers avec les logiciels de dessin. Pour les autres, une formation initiale avec un logiciel de dessin en français fera l’affaire.
Voici quelques caractéristiques identifiées, concernant les apprenant, lors de notre cours de TIC à l’Uqac.
-Âge
-Sexe (fille ou garçon)
-Intérêts
-Aptitudes particulières (intelligences multiples)
-Disposoition physique et/ou mentale
-Habiletés déjà acquises
-Sociabilité
-Ses propres stratégies d’étude
Voilà!
Excellents ajouts, Catherine. Tous ces points ont effectivement leur importance, même si les deux premiers sont une évidence pour l’enseignant. Les cinq derniers points demandent cependant un questionnaire assez élaboré pour guider les élèves ; néanmoins, ils seraient d’une grande utilité pour le professeur. Dans l’esprit de l’exercice que je fais passer aux élèves, par ailleurs, je crois utile d’ajouter une rubrique pour les intérêts. Cela peut certainement être utile pour motiver un élève.
Non aux fermetures de classes! Zéro arme nucléaire pour une Ecole de la réussite pour tous! la gratuité totale de la maternelle à l’Université! La sortie de l’ UE du capital et de l’ euro. PCF 50