Les jeunes et la caféine
Les jeunes commencent à découvrir les propriétés énergisantes de la caféine, que ce soit en ingérant des boissons énergisantes, du café, ou même des boissons gazeuses. Le désir de vouloir faire comme les adultes est irrésistible ; à moins que ce ne soit le besoin de stimulants pour composer avec les exigences d’une société obsédée par la productivité. Mais l’ignorance peut s’avérer néfaste, comme en fait foi « un nombre surprenant d’appels à un centre anti-poison provenant de jeunes qui se sont rendus malades en absorbant trop de caféine, notamment à cause [des boissons énergisantes] » (Cyberpresse : Les boissons énergisantes, une nouvelle forme de drogue?). La France a d’ailleurs interdit la vente de Red Bull.
Comme si les boissons énergisantes et les colas ne suffisaient pas, la consommation de café chez les jeunes est à la hausse. Certains en font une habitude dès l’âge de neuf ans (Globe and Mail : Wired teens’ latest fix: a jolt of java). L’article du Globe and Mail présente une longue énumération des dangers associés à une grande consommation de caféine, lesquels j’ai regroupés dans le schéma ci-dessous.
Selon Santé Canada, la dose quotidienne de caféine pour un enfant de 10 à 12 ans ne doit pas dépasser 85 mg, c’est-à-dire l’équivalent de deux canettes de cola. En outre, cela équivaut à une canette de Red Bull, et moins qu’un café de 8 onces.
Il revient à l’école d’aborder ce sujet avec les jeunes. Plusieurs prétendront que c’est plutôt l’affaire des parents. Mais la société ne peut pas espérer que tous les parents soient informés des enjeux de l’heure. La raison d’être de l’école réside justement dans l’éducation globale et complémentaire des jeunes. Il faut faire place, dans les programmes de formation, aux besoins immédiats, lesquels sont forcément absents des programmes arrêtés. Les domaines généraux de formation du nouveau programme de formation ne s’avèrent qu’une intention louable, les enseignants ayant déjà les mains pleines des compétences transversales et disciplinaires. C’est dans ce but que je suggèrais d’alléger les programmes.
La production de matériel didactique doit être assouplie de façon à répondre à des besoins émergents. Il est triste de voir à quel point les nouvelles technologies de la communication sont négligées dans la mécanique du matériel didactique. On reste empêtré dans un vieux paradigme où [1] les contenus sont déterminés par le ministère, puis [2] envoyés aux maisons d’édition pour la rédaction de manuels, lesquels sont [3] acheminés au ministère pour approbation, avant d’être [4] soumis aux enseignants pour utilisation. Et je passe par-dessus le long processus de chaque étape, ainsi que les étapes de correction des manuels, de marketing auprès des professeurs, d’essai en classe et d’agenouillements pour l’achat. Ne peut-on pas innover en complétant les manuels par du matériel à la pièce et produit à brève échéance pour traiter de sujets actuels ? Et ne peut-on pas rendre ce matériel accessible en ligne ?
J’hésitais à aborder le sujet de la caféine avec mes élèves de 13-14 ans. L’écriture de ce billet m’a convaincu de le traiter (à moins que les lecteurs m’en dissuadent). Bel exemple, me semble-t-il, de l’utilité d’un blogue pour un enseignant :-)
Par ricochet :
Faut-il révéler aux élèves le secret du café ?
Les nouveaux manuels scolaires : du pareil au même
Une maison d’édition offre son contenu sur le Web
Nouveau modèle de matériel didactique
Des « canons » plus que des livres
L’anachronisme du matériel didactique
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Et ce billet que tu avais écrit ? http://www.opossum.ca/guitef/archives/002810.html
Je pense que tout est une question d’abus. Il faut savoir se modérer, comme n’importe quelle substance.
Bien d’accord avec toi, Antoine. La modération, toutefois, est un concept fort élastique selon les sujets et les circonstances. Je crois qu’il faut aussi une bonne dose de discipline personnelle, soit en fixant des limites et en n’y dérogeant pas.
Le café n’a pas que des effets néfastes! C’est même très bon! Pris avec modération, il nous permet d’être plus alertes et plus réveillés. Il est recommandé de ne pas prendre plus de 5-6 tasses, donc si nous sommes en-dessous de cela, il n’y a pas de problème!!! Cependant, j’avoue que si on exagère, les effets sont mauvais pour la santé, mais n’en est-il pas ainsi pour toute chose?
Par souci d’objectivité, j’aurais dû faire valoir les effets positifs du café, comme vous le signalez. Dans le premier commentaire ci-dessus, Antoine me rappelle à cet autre billet dans lequel je vantais les vertus du café. 5 ou 6 tasses, cependant, ça me semble trop pour des jeunes.