Les universités blâmées dans l'intégration des TIC
Ce n’est pas un secret, les professeurs plus âgés éprouvent de la difficulté à intégrer les nouvelles technologies de la communication. Néanmoins, je suis étonné de constater l’ampleur du virage chez ceux qui ont commencé à enseigner avant le déluge technologique. Par contre, je constate que la très grande majorité des futurs enseignants ne sont guère mieux préparés à l’intégration des nouvelles technologies. Malgré qu’ils arrivent à l’école avec leur portable, leur utilisation pédagogique ne va guère plus loin que le traitement de texte, le tableur, et le diaporama. Microsoft Office, quoi. Dans le meilleur des cas, on aura appris à faire une page Web statique.
Un rapport américain porte un regard très critique sur la formation des enseignants (eSchool News : Report slams teacher-education programs). Parmi les lacunes observées, on note l’usage des nouvelles technologies. Selon mes observations, les jeunes enseignants issus des universités québécoises ne font pas mieux. D’une part, je reproche aux universités de ne pas former les futurs enseignants à la réflexion pédagogique entre l’intention éducative et les moyens utilisés, notamment en portant un regard critique sur les ressources technologiques. Les stagiaires en anglais ont la tête pleine de projets, mais ils ont toujours l’air perdu quand on leur demande quelles sont les intentions/objectifs d’apprentissage.
D’autre part, les écoles sont arriérées sur le plan des ressources technologiques. En toute justice, on ne peut pas reprocher aux universités de négliger la formation des futurs enseignants aux nouvelles technologies quand celles-ci sont déficientes dans les écoles. On se retrouve ainsi devant un cercle vicieux, les universités formant les enseignants à un milieu pauvre en nouvelles technologies, et les écoles n’intégrant pas davantage les nouvelles technologies parce que les enseignants ignorent comment mieux les utiliser.
Par ricochet :
Intégrer les TIC en classe
Hypothèse sur les TIC en éducation
enGauge : théorie et intégration des TIC
L’intégration des TIC en éducation progresse
L’évolution des TIC en éducation
Les TIC : un indicateur de réussite scolaire
Pourquoi les profs ne bloguent pas
L’intégration des TIC : la métaphore du crayon
Étude : les TIC favorisent l’apprentissage [tableau]
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C’est tout à fait normal quand peut de comm. scolaire et les écoles gèrent très mal leurs budgets TIC. Parfois il faut se battre pour faire comprendre ce qu’est le GBS des TIC à une direction.
En tant que PRAPO et consultant, j’en ai marre de multiplier les demandes quand j’ai les compétences pour agir de façon autonome. Alors imaginez ceux qui n’ont pas les compétences. Démotivation totale.
C’est malheureux, mais c’est la réalité… Plusieurs nouveaux enseignants (sans compter les plus âgés) ne savent pas intégrer les TIC de façon pédagogique. Je suis mentor dans le cadre d’un projet un ordinateur portatif pour un élève. Nous avons quatre écoles qui en font partie cette année. Je suis aussi responsable de la formation des autres enseignants du District car, la province du N.-B. a offert à tous les enseignants qui le désiraient, un ordinateur portatif.
Première réaction… Difficile d’intégrer la pédagogie quand les notions de bases ne sont pas acquises, et ce, par plusieurs enseignants. Et effectivement, la suite Microsoft c’est ce qui est utilisé, à une fraction du potentiel.
Plusieurs stagiaires sont venus à notre école lors des deux dernières années, et plusieurs étaient déstabilisés devant des élèves ayant chacun leur ordinateur portatif. Comme on dit, c’est un choc de passer de la théorie à la pratique, surtout dans ce contexte!
La solution? Des ressources humaines pour aider ces enseignants à devenir autonomes (et non faire les choses pour eux)! Évidemment, cela coûte beaucoup de sous… Mais il faut aussi motiver ces enseignants et leur donner le goût d’intégrer les TIC qui pour eux, semble un obstacle insurmontable.
On en aurait long à dire sur les causes de l’échec de l’intégration des TIC, mais je ne pense pas que ça nous avancerait. Le problème, actuellement, c’est que les TIC, c’est pas très « hot », et que tout le monde, à part quelques « croyants » s’en fiche éperdument. Autrement dit, le laisser-aller actuel indique un manque complet de vision (et de VOLONTÉ de vision) à court et à moyen terme. Je suis extrêmement pessimiste au regard des TIC scolaires. Il n’y a qu’une seule solution, et elle urge, à mon avis : réunir 10 ou 12 personnes les plus compétentes en TIC dans la province. Puisque ces personnes seraient compétentes, elles devraient arriver en quelques mois (2 ou 3 de travail intensif) à donner une vision claire, précise et chiffrée de l’implantation des TIC.
Tiens, pourquoi ne pas établir la liste de ces 10 personnes ici?
Monsieur Gilles, permettez-moi de douter du résultat de la pseudo-réunion. La solution réside avant tout dans l’encouragement de la formation des enseignants et du support technique et pédagogique, et ce multiplier par 5, voir 10.
Mais ça restera une utopie tant qu’on ne reconnaîtra pas du temps à un spécialiste (ou prof ayant une expérience)des TICs.
My 2 cents.
Patrick, je suis bien d’accord avec vous concernant la formation et le support pédago/technologique et le temps reconnu. Mais cela fait justement partie d’une vision qui est absolument inexistante, et qui le demeurera tant qu’il n’y aura pas un véritable leadership provincial, c’est-à-dire des gens qui ont les moyens (du cash) associés aux implications logiques de cette vision.
Selon moi, une des raisons explicant le peu d’utilisation des TICS par les enseignants dans les cours est le peu de support, et le fait que les ordinateurs mis à la disposition des enseignants sont souvent en mauvais état et lorsque l’on demande de l’aide – au présumé reponsable des services audio-visuel, lorsqu’il y en a un – on se retrouve devant quelqu’un qui a plus ou moins les mêmes compétences que nous, et qui est donc incapable de nous aider à régler notre problème.
Pour éviter de constamment devoir se retourner sur un trente sous lors d’un cours, car la technologie ne fonctionne pas adéquatemment, on revient plus souvent aux bonnes vieilles méthodes.
- Monsieur Gilles, n’est-ce pas le rôle de l’AQUOPS?
- J’aimerais bien savoir s’il existe des données ou un rapport qui démontre la gestion du budget attribué aux TICs. La English Montreal School Board fait des miracles comparativement aux comm. scolaires francophones.
Il semble que tout le monde s’entend pour décréter l’échec de l’intégration des TIC. Je partage également cet avis. Mathieu marque un bon point en soulignant la difficulté pour les enseignants à se convertir, considérant les obstacles à surmonter et le retour aux méthodes traditionnelles.
Je ne saurais dire si notre gouvernement est plus pauvre en termes de fiscalité ou de leadership. Par conséquent, je crois que la suggestion de Gilles est irréalisable.
Je réagis cependant à l’affirmation de Gilles selon laquelle « les TIC, c’est pas très hot ». À mon avis, il n’y a pas grand-chose de hot en éducation actuellement, sinon les bulletins qui sont une patate chaude. C’est pas ça qui va faire des enfants forts.
Je suis une étudiante en enseignement à l’université de Montréal et il est vrai que nous ne sommes pas assez bien outillés pour l’intégration des tic dans nos classes. On nous demande d’intégrer les tic dans nos stages quand nos enseignants associés n’ont même pas de courriel et ne savent pas comment cela fonctionne. De plus, nous allons dans des classes où il n’y a que 2 ordinateurs pour une classe de 25 élèves et nous ne savons pas toujours quoi faire avec les ordinateurs. Il faudrait que les universités et les écoles primaires travaillent ensemble pour que nous puissions futurs enseignants avoir l’heure juste sur comment faire pour intégrer les tic dans nos écoles. De toute façon, nous travaillons pour le bien être de nos élèves et nous voulons qu’eux puisses se servir des tic. ils sont les citoyens de demain alors il faut leur donner ler outils nécessaires à leurs apprentissages en regard aux tic.