Désabonnement de la liste edu-ressources
Finalement, j’ai décroché de la liste edu-ressources. Non pas en désaveu du service, car elle dessert un large éventail d’acteurs de la scène éducationnelle, mais parce qu’elle ne répond plus à ce que j’attends d’une source d’information. Après un abonnement de deux ans, il me semble que la liste n’évolue guère. Devant l’avalanche d’information que me procurent les nouvelles technologies de la communication, je dois nécessairement faire des choix. Comme je n’y trouve plus mon compte, je me suis résolu à couper le lien. Peut-être que certains s’y retrouveront dans les raisons qui ont guidé mon choix.
La modération n’a pas toujours meilleur goût. Le bon goût, par ailleurs, est plutôt assommant. Les efforts pour épurer la liste edu-ressources de la polémique l’ont affadi. Malgré l’agacement de certaines interventions, les échanges corsés suscitaient d’importantes réflexions et avaient le mérite de ramener à la surface un malaise de fond. Si l’endroit était mal choisi, il faut reconnaître que les tribunes spécialisées ne courent pas les rues. L’information sur les ressources éducatives ne saurait se faire à l’abri des discussions de fond ; cela est nécessaire pour juger de leur valeur. Je rejoins ainsi la position de Clément.
L’édulcoration de l’information est le fait des médias traditionnels. Elle a beaucoup plus de valeur quand elle est soumise à la critique. Tout comme Mario, je préfère les blogues. Pas tant le mien que ceux de ma communauté éducative, surtout pour l’information originale, parfois crue, que j’y récolte. Non pas qu’ils s’en soucient, mais il est remarquable de constater que les grands quotidiens en ligne permettent maintenant aux lecteurs, à l’instar des blogues, d’exprimer leur opinion à même les articles.
Depuis les récents efforts de modération, l’information me laisse sur mon appétit. Dans beaucoup de cas, j’ai l’impression que l’on véhicule encore des ressources conçues pour les laboratoires d’informatique. Nous n’en sommes plus là, quoique les maigres budgets consacrés à l’intégration des nouvelles technologies ne permettent pas de faire bien plus. Néanmoins, je n’ai aucune envie d’assister à cette stagnation.
Enfin, j’ai la perception que le contenu de la liste est filtré. Il m’est arrivé à quelques reprises que des envois sur la liste n’aboutissent jamais. Est-ce parce que je n’ai pas su bien faire ? Je ne saurais dire, malgré une analyse du problème. Si les messages étaient effectivement filtrés, ce serait fort malheureux de la part d’un organisme public.
On me répondra que j’aurais dû disséminer cette réflexion sur la liste. Primo, c’eut été jeter un pavé dans la mare, ce qui n’est nullement mon intention. Secondo, il m’a semblé que les tentatives en ce sens n’ont pas reçu un accueil favorable. Tertio, je n’aurais pas su dans quelle liste la publier après les consignes de diffusion. Ultimo, l’impression d’un filtrage m’en a dissuadé.
Mise à jour, 21 décembre 2006 | Didier Destatte se désabonne lui aussi d’une liste de diffusion tamisée par le ministère (Fouinayage: Les listes de diffusion pédagogiques des ministères: bof…). Le geste compte toujours, bien sûr, mais ne vaut pas tant que la réflexion qui le motive. Dans ce cas, celle de Didier vaut le détour: « l’absence de débats de fond (et de participation) sur des questions qui me semblent importantes (la cogestion, les didactiques, les stratégies éducatives, les évaluations centralisées, etc.) commençaient à me [déprimer] m’énerver sérieusement. »
Par ricochet :
edu-ressources vs les blogues
La liste edu-ressources est malade! (Remolino)
«Le médium est les message» (Mario tout de go)
Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.