Frais universitaires remboursés en échange de sédentarité
Le gouvernement du Manitoba envisage d’offrir des mesures fiscales qui, combinées aux programmes existants d’aide financière aux étudiants, dépasseraient le coût des études universitaires (Globe and Mail: Six years in Manitoba buys a free education). Les mesures fiscales à elles seules, étalées sur six ans, rembourseraient jusqu’à 60 % des frais de scolarité. Hormis l’accessibilité à l’université pour tous, certes un élément de motivation scolaire, plusieurs aspects de ce projet méritent d’être soulignés.
D’abord, le projet n’exclut pas les étudiants de l’extérieur de la province. En écartant la discrimination, le gouvernement affiche son ouverture d’esprit dans un contexte de globalisation. C’est d’ailleurs une mesure intelligente d’intégration à une politique démographique, sachant qu’après six ans la plupart des étudiants se seront solidement établis dans la communauté et qu’ils seront peu enclins à déménager.
Sur le plan éthique, le projet ne rend pas les étudiants captifs d’une mesure incitative. Les étudiants sont libres de se prévaloir des avantages fiscaux durant les six premières années qui suivent leur diplomation. Ils peuvent poursuivre leur carrière hors de la province quand bon leur semble.
Enfin, cette politique reconnaît la rentabilité économique d’un diplôme universitaire. Elle ne considère pas l’aide aux étudiants comme une dépense publique, mais comme un investissement à long terme. Il y a fort à parier que le projet repose sur des études actuarielles. Il est intéressant, si tel est le cas, qu’on estime à seulement six années de travail le coût social d’un diplôme universitaire.
Par ricochet :
Le Canada investit moins en éducation
L’université attire moins les Québécois
Le coût de l’ignorance
La rentabilité des universités
La valeur d’un diplôme universitaire à la baisse
La valeur monétaire d’un diplôme universitaire
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