Le prochain grand courant: le MoSoSo
Trois phénomènes concourent à faire du MoSoSo (mobile social software) une tendance en pleine expansion : la miniaturisation, la mobilité et les réseaux sociaux. Ce sera le prochain raz-de-marée à emporter les nouvelles technologies s’il faut en croire les étudiants sur les campus, ces précurseurs du changement (The Christian Science Monitor: Students’ new best friend: MoSoSo’; Topix: Social Networking Making Mobile Push). Les cellulaires évoluent à un train d’enfer en offrant caméra, vidéo, navigation internet, messagerie instantanée, courriel, téléconférence, cartographie, GPS, etc. Le iPhone, avec sa plate-forme d’ordinateur, son écran élargi et sa haute résolution, s’avère un autre bond technologique. Comme si ça ne suffisait pas, de nouvelles applications exploitent le wi-fi pour détecter les gens aux alentours qui correspondent à des critères prédéterminés (The Boston Globe: Locating pals at MIT, privately).
Beaucoup d’éducateurs croient que cette technologie n’a aucune utilité pédagogique. C’est qu’ils perçoivent encore l’enseignement comme une activité délimitée par les murs de la classe. Les TIC ne sont qu’une rangée d’ordinateurs boulonnés à des bureaux, le modernisme se résumant à l’illumination des manuels. Mais tout tend à libérer les élèves du carcan de la salle de classe : l’individualisation des apprentissages, l’habilitation (empowerment) des élèves par les nouvelles technologies de l’information et de la communication, le travail collaboratif, l’implication communautaire. Il suffit d’un blogue pour que les élèves apprennent à mettre leur travail en commun. Imaginez quand ils auront apprivoisé les outils de partage comme Studicious.
Ce n’est forcément qu’une question de temps avant que les écoles se mettent réellement au parfum des technologies de l’apprentissage. Certaines, plus dégourdies, ont déjà intégré les iPod et les assistants personnels. Cette vague finira bien par déferler sur l’éducation, et ce sera mieux qu’une réforme mitigée.
Mise à jour, 25 janvier 2007 | Il n’est pas nécessaire d’hypothéquer la maison pour disposer d’un cellulaire qui offre les fonctions les plus avancées. Un article du New York Times (Plain Cellphones Can Overachieve, With a Little Help) explique comment des ressources internet ou les services offerts par les compagnies de téléphone peuvent injecter une dose de stéroïdes à un portable quelconque.
Par ricochet :
M-learning
L’anachronisme du matériel pédagogique
Les technologies comme agents de réforme
La mobilité et l’inspiration
iPhone: un pas de géant pour le M-learning
Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.
Quelqu’un a déjà dit qu’au 20e siècle, être analphabète, c’était ne pas savoir lire et écrire (et compter). Vers la fin du 20e siècle, un autre a dit : être analphabète « fonctionnel », c’est ne pas savoir remplir soi-même son rapport d’impôt.
Au 21e siècle, être analphabète sera très probablement ne pas savoir utiliser pleinement les nouvelles technologies de communication…
… ou analphaTIC
Depuis le temps que je cherchais l’équivalent de «empowerment»!
Ceci étant dit, c’est vraiment sympathique cette histoire de Studicious! Il faut vraiment que je partage cette découverte. Merci.
Le Ifind du MIT est fait en grande parti par un gars du Qc, je sais pas si tu savais. Edito.qc.ca.
Intéressant, très intéressant !!
Je pousse l’argumentation un peu plus loin. Premièrement, l’apprentissage aura sans doute toujours besoin d’un guide (enseignants, parents, mentors, etc) Son action, son rôle se trouvera modifier par les TIC
Ces dernières permettent un décloisement, une ouverture une individualisation des apprentissages et un rapprochement. C’est sans doute leurs forces.
Deuxièment, je prévois la disparition des claviers d’ici au maximum une dizaine d’année. Pourquoi, quand une machine peut enregistrer notre message et le publier sur notre espace en quelques secondes. De plus, l’apprentissage des langues sera dépassé par les traducteurs électroniques. La connaissance de l’autre passera par l’étude de sa culture et de son histoire.
j’arrête au risque de semer la panique.
Préparez-vous !!! On n’a pas fini de vivre un boulversement.
Je continue à préférer empowerment à habilitation. Ce dernier n’a pas la même puissance. En contrepartie, la langue française a d’autres mots qui font toute sa beauté.
Merci à Benoît de me pister sur François Proulx, de iFind!. J’ignorais qu’il était de Montréal.
Je ne suis pas certain que le clavier soit appelé à disparaître aussi vite, pour la bonne raison que les taciturnes (et ils sont nombreux) préféreront écrire que dicter leur pensée. Par ailleurs, on ne voudra pas transformer les lieux publics en cacophonie. À mon avis, il faudra attendre que la technologie puisse convertir la pensée en texte avant que le clavier ne disparaisse réellement.
Ce qui ne veut pas dire que le bouleversement sera ralenti. J’adore cette boutade de Nelson : « j’arrête au risque de semer la panique. »