Intégration des TIC : Steve Jobs blâme les syndicats
Grève des enseignants: 30% des profs absents selon le ministère, 60% selon les syndicats et 100% selon ce que les élèves ont dit aux parents! (Laurent Ruquier)
Steve Jobs nous a habitués à plus de perspicacité. Lors d’une conférence sur les réformes en éducation, Jobs a condamné les syndicats d’enseignants, affirmant que les nouvelles technologies n’amélioreront jamais les écoles tant et aussi longtemps que les directions ne pourront pas congédier les mauvais profs (The Examiner : Apple CEO lambasts teacher unions). À juger par les applaudissements nourris et par les réactions dans les médias, il a touché une corde sensible. Cette logique de trash radio convient encore moins à un chef d’entreprise.
Jobs a raison sur un point : les syndicats ont acquis trop de pouvoir dans la défense des enseignants incompétents. Mais ceux-ci sont trop peu nombreux pour porter le blâme de l’échec dans l’intégration des nouvelles technologies en éducation. Il faut regarder ailleurs : la pénurie ou la vétusté de l’équipement, l’absence de volonté politique et de ressources financières (selon les régions), l’opposition ou le manque de vision des gestionnaires (dans certains cas), et la surcharge de travail des enseignants, pour ne nommer que quelques raisons.
Un enseignant qui n’utilise pas les nouvelles technologies est-il forcément incompétent? La réponse, évidemment, est non. Les parents en font très bien la démonstration. Toutefois, il deviendra de plus en plus difficile pour les enseignants d’en faire abstraction, considérant que les outils didactiques vont inévitablement se numériser. De toute évidence, il n’existe assez de Socrates pour toutes les écoles. Et il n’y a pas que les outils : les nouvelles méthodes tireront profit des avantages inhérents aux nouvelles technologies.
La véritable question porte sur l’engagement des syndicats : que font-ils pour favoriser l’intégration des nouvelles technologies en éducation? La FSE n’a rien ajouté à sa rubrique TIC depuis mai 2004! Je ne crois pas que leurs chefs ignorent les enjeux à venir. Si tel est le cas, ils ne sont pas à la hauteur. On me répondra qu’ils sont liés par la représentativité de la majorité. Certes, mais le mandat d’un dirigeant n’est pas d’obéir à l’équipage quand celui-ci manoeuvre droit sur un récif. En gardant le cap, on mine la crédibilité des enseignants. Il n’est pas dans l’intérêt des syndicats de dévaloriser la profession au point où les jeunes hésiteront à assurer la relève.
Les syndicats des secteurs industriels ont déjà entrepris des pressions pour augmenter les investissements technologiques (La Pressse : Les syndicats mèneront la bataille technologique). Dommage que le syndicat des enseignants ne soit pas de ce bateau-là.
(Image thématique : Manifestation, par Jacob Yonath-Sabajac)
Par ricochet :
L’image professionnelle des enseignants
Un syndicat d’enseignants pour la réforme
Steve Jobs plaide pour la libre circulation des fichiers musicaux (Remolino)
La résistance au changement (École et société)
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M. Guité, bon matin!
Le discours de M. Job semble désolant et il rejoint, dans la pensée, celui de Mme Elgrably dans le Journal de Montréal…
Au lieu de parler uniquement de syndicat qui protège l’incompétence, peut-on aussi parler de directions d’école qui n’ont ni le temps ni les moyens d’évaluer correctement les enseignants? peut-on parler des insuffisances du système scolaire en ce qui a trait aux TICS? du manque de perfectionnement?
Quant à ce qui a trait aux TICS, je dois vous donner raison. La FSE est d’une incurie totale. Si cela peut vous rassurer, j’ai tenté de sensibiliser cette dernière sur la mauvaise qualité de l’enseignement du français au Québec. Sans succès. La FSE et la pédagogie sur le terrain, c’est plutôt faible.
Lien vers le texte de Mme Elgrably
http://www2.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2007/02/20070208-090704.html
Merci de la référence, Luc. Décidément, cette Mme Elgrably a décidé de monter sur ses grands chevaux. Il n’y a pas de quoi fouetter un chat pour une seule lettre! Il arrive à tout le monde de commettre des erreurs.
Pour le reste, nous sommes sur la même longueur d’onde.