OIRS : Observatoire international de la réussite scolaire
Il n’y a pas de réussite facile ni d’échecs définitifs.
(Marcel Proust)
J’apprends, par le biais de l’Infobourg, l’existence de l’Observatoire international de la réussite scolaire (OIRS), parrainé par le Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire (CRIRES) (L’Infobourg : Collaboration école-famille-communauté). J’accueille très favorablement un regroupement universitaire qui fait de la veille documentaire sur des thèmes aussi importants que les problèmes de comportement, les inégalités scolaires, le décrochage scolaire, les politiques éducatives et la collaboration école-famille-communauté. Ce dernier sujet, surtout, me ravit. Par conséquent, je me suis immédiatement abonné au bulletin électronique, quoique je regrette l’absence de fil RSS. Néanmoins, certaines questions me chicotent.
Dans le climat tendu qui divise le Québec sur la réforme de l’éducation, on serait naïf d’ignorer la mission qui anime tout organisme éducationnel. Peu familier du milieu universitaire, je ne connais aucun des membres de l’équipe de l’OIRS et je constate qu’aucun n’a adhéré au RAEQ. Je n’en tire aucune conclusion. J’espère sa vocation purement scientifique, comme sa mission le laisse entendre. Toutefois, je m’étonne de trouver parmi ses partenaires financiers la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), lesquelles ne sont pas connues pour leur impartialité.
Le seul bulletin de veille en ligne, celui d’avril 2007, révèle une propension à l’empirisme. Quoique l’apport de la recherche empirique soit indispensable d’un point de vue épistémologique, j’évite de réduire l’éducation à des considérations expérientielles. Les pratiques, aussi pragmatiques soient-elles, découlent d’une abstraction de la pensée. Quoi qu’il en soit, je sais gré à OIRS de présenter des fiches étoffées en français des travaux qu’il diffuse. On regrette toutefois l’absence d’hyperliens.
(Image thématique : Birth of Success II, par Jensen)
Par ricochet :
Facteurs de réussite scolaire
L’intégration économique pour accroître la réussite scolaire
Les TIC : un indicateur de réussite scolaire
Lequel est le meilleur gage de réussite ? le Q.I. ou l’effort ?
La commercialisation de la réussite scolaire
Étude : le rejet affecte la réussite scolaire
La communauté au secours de la réussite scolaire
Corrélation entre l’autodiscipline et la réussite scolaire
Élargir la publication universitaire
Le Réseau pour l’avancement de l’éducation au Québec
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Honnêtement, M. Guité, et sans aucune méchanceté, peut-on dire que M. Proulx, du RAEQ, est impartial? Existe-t-il quelqu’un d’impartial en éducation actuellement?
Je ne peux pas juger de l’impartialité de Jean-Pierre Proulx, ne le connaissant pas assez. Par contre, je dirais qu’il est un homme de convictions, comme la plupart des blogueurs en éducation au Québec. Je ne crois pas qu’il y ait de mal à défendre ses convictions, dans la mesure où l’on tâche de garder l’esprit ouvert. En toute honnêteté, je suis impressionné par son penchant à ne pas donner dans les fausses prétentions, à douter de lui-même et à poser les bonnes questions.
Néanmoins, votre question est très pertinente. C’est précisément le point que je voulais marquer par rapport à l’OIRS, dont la position sur la réforme m’est inconnue. Je crois malgré tout qu’il est possible pour certains de se tenir au-dessus de la mêlée. La question est de savoir si on a raison de rester à l’écart d’un enjeu aussi important.
Vous dites: « je constate qu’aucun n’a adhéré au RAEQ ». Tant mieux, puisque le RAEQ est un groupe tout à fait partisan qui n’a rien à voir avec une approche « scientifique » et qui ne s’intéresse pas non plus aux résultats de recherches.
Je comprends par ailleurs tout à fait votre réserve face à l’empirisme. Non pas que je la partage, mais parce que les recherches scientifiques et les mesures empiriques ont plutôt desservi la réforme jusqu’à présent. « Chat échaudé craint l’eau chaude », dit-on.
Moi je trouve plutôt rafraîchissant de voir des gens qui s’intéressent à la recherche en éducation. J’en étais venu à croire qu’il s’agissait d’une espèce en voie de disparition sur le territoire québécois.
En passant, Marc-André Deniger (membre du OIRS) est un de signataire d’une lettre pour appuyer la réforme.
Cependant, sa facheuse manie de mesurer les choses l’a amené à produire un rapport qui a documenter ses failles.