Rapport 2007 de l'indice d'apprentissage au Canada
Le salut est gratuit, mais l’apprentissage exigera votre existence toute entière. (Dietrich Bonhoeffer)
Le Conseil canadien sur l’apprentissage a rendu public les résultats 2007 de son Indice composite de l’apprentissage, un indice reposant largement sur quatre piliers : apprendre à savoir, apprendre à faire, apprendre à vivre ensemble, apprendre à être. Le rapport inclut une tapée de ressources pour chaque grand domaine d’apprentissage, ainsi qu’une présentation interactive en Flash très intéressante. Avant de juger des résultats, il faudra certainement analyser plus en détail l’ensemble des données et leur traitement.
De prime abord, il y a lieu de s’inquiéter de la faiblesse apparente du Québec (voir la carte ci-dessous). Tandis que les communiqués font état de l’éclatante performance en Colombie-Britannique, de l’amélioration dans plusieurs villes de l’Ontario et du Canada atlantique, on ne rapporte qu’une légère amélioration au Québec. On note une amélioration de l’indice « dans l’ensemble des villes québécoises, à l’exception de Trois-Rivières et de Saguenay. » et une hausse du décrochage scolaire (PDF) à Québec qui diminue sa capacité à Apprendre à savoir.
La principale critique que je fais, à première vue, concerne la prétention du CCA de mesurer l’apprentissage (« apprendre à… »). Il semble plutôt qu’on fait l’évaluation des apprentissages, c’est-à-dire qu’on s’arrête davantage aux résultats qu’au processus lui-même. C’est le cas, par exemple, des données sur les capacités de littératie des jeunes (PDF) ayant servi à mesurer le Apprendre à savoir et qui proviennent de tests de l’OCDE. Quoique les résultats soient un reflet de la manière d’apprendre, ils n’en sont pas le seul indicateur, ni le plus important. Dans l’éventualité où l’on met l’emphase sur le comment on apprend plutôt que sur le quoi, ce dernier s’avère fort variable et, par conséquent, relatif.
(Image thématique : Learning the Song, par Carol Grigg)
Par ricochet :
L’état de l’apprentissage au Canada
L’éducation dans un contexte de mondialisation
Rapport PISA sur les systèmes d’éducation
Le Canada investit moins en éducation
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Je n’arrive pas à lire la liste des critères sans y voir la définition d’un idéal qui appartient en propre à une certaine culture anglo-saxone. Il y a beaucoup d’emphase sur la communauté, mais assez peu pour la famille. On mentionne la participation à la communauté religieuse, mais on ne mentionne pas le bilinguisme.
Ce n’est pas un indice d’apprentissage, c’est un outil politique.