TIC : une typologie des utilisateurs
Et puis nos coutumes divergent, et divergent c’est énorme. (Pierre Desproges)
Dans son dernier rapport sur l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication, le centre Pew Internet propose une typologie des divers utilisateurs (Pew Internet : A Typology of Information and Communication Technology Users). Malgré les statistiques américaines, l’étude est intéressante pour la dizaine de catégories d’utilisateurs qu’elle identifie et qu’elle regroupe en trois paliers : l’élite, les modérés et les faiblement équipés (tableau ci-dessous; cliquez sur l’image pour un agrandissement). Cette diversité met en évidence la difficulté pour le système d’éducation de rassembler les enseignants autour de projets communs faisant appel aux nouvelles technologies.
Ce qui retient particulièrement mon attention, c’est la proportion des utilisateurs qui dénotent une culture de réseau. En réunissant les omnivores’, les connecteurs’ et les centrés sur la mobilité’ (Mobile Centrics), on arrive à un total de 25 % des utilisateurs. Cela devrait suffire à faire décoller un réseau. Mais mon expérience m’indique que le taux des éducateurs qui affichent une culture de réseau en ligne se situe bien en deçà des 25 %. Au jugé, c’est moins de 5 %. Il appert que le milieu de l’éducation accuse un retard funeste non seulement sur le plan des nouvelles technologies, mais de la collaboration.
(Image thématique : Digital DNA_Escape, par Barbara Greczny)
Par ricochet :
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Analyse des technologies de collaboration
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Les aléas du travail en équipe
Poussons plus loin la réflexion! (Fabulations réelles dans un monde virtuel)
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Les nouvelles technologies arrivent au moment où l’école se convertit aux pédagogies différenciées.
Les deux phénomènes font système. Je ne doute pas de la nécessité d’un enseignement de plus en plus personnalisé. Mais je remarque que, dans les écoles de commerce et d’administration d’entreprises les plus huppées et les plus chères, on exige des élèves qu’ils apprennent à collaborer à la conception et à la réalisation de projets.
Deux problèmes concernant les TIC à l’école. Les nouvelles technologies sont déjà périmées quand elles arrivent dans des « laboratoires informatiques » (Système d’appel d’offre ou de fournisseur unique et de délais bureaucratiques trop longs…)
L’autre problème concerne les enseignants : actuellement, seuls les volontaires s’équipent eux-mêmes (surtout de portables), sans aucune déduction fiscale possible… Alors ceux qui investissent sont les seuls « croyants » qui réalisent l’importance des TIC ou qui achètent l’équipement entre autres pour l’école, mais aussi pour d’autres usages personnels.
Bien sûr, ces deux raisons possibles ne valent que pour ceux qui utilisent ou veulent utiliser les TIC… Ce qui explique peut-être un peu le 5% auquel tu arrives à vue de nez…
Je partage entièrement l’opinion de Christian quant à l’immense potentiel des ordinateurs dans l’individualisation des apprentissages.
L’autre point, se rapportant à l’adoption des nouvelles technologies par les écoles plus riches, explique peut-être le silence des autorités publiques sur la question, eux qui croient sans doute qu’il serait trop onéreux de faire le virage technologique. Personnellement, je crois que c’est plutôt le refus d’entamer ce virage qui va nous coûter cher. Je suis persuadé que Sylvain opine.