Emploi : Montréal surpasse Toronto grâce à l'éducation
Ne vous souciez pas d’être sans emploi; souciez-vous plutôt d’être digne d’un emploi. (Confucius)
Pour qui a connu la disette d’un taux de chômage dépassant les 10 %, la nouvelle que le Québec affiche un taux inférieur à 7 % a de quoi réjouir (Statistique Canada : Dernier communiqué de l’Enquête sur la population active). Sur ce point, la province rivalise avec l’Ontario toute-puissante; et aussi étonnant que cela puisse paraître, Montréal fait mieux que Toronto. Sans ramener le contrat social à la seule question de l’emploi, ni négliger l’importante question de la qualité des emplois, la cause de cette remarquable baisse du chômage au Québec vaut d’être signalée.
Selon Pierre Fortin, professeur d’énonomie à l’UQAM, l’éducation serait principalement responsable de la diminution du chômage que connaît le Québec (Globe and Mail : How education narrowed the jobless gap between Quebec, Ontario). En 1977, alors que le taux de chômage dépassait 11 %, moins de la moitié des Québécois en âge de travailler avaient terminé leurs études secondaires. L’année dernière, près de 70 % des 25 à 44 ans détenaient un diplôme d’études collégiales ou universitaires.
Y en a-t-il encore pour douter de l’importance des investissements dans l’éducation, tant sur le plan individuel que social? Si je me souviens bien, cette vague de scolarisation fait suite au désespoir des jeunes qui préféraient poursuivre les études plutôt que de se retrouver sans emploi. La leçon mérite un rappel au moment où l’économie bat son plein et que le marché du travail happe certains jeunes indéfiniment, généralement dans la main-d’oeuvre. La mondialisation, l’externalisation des opérations (outsourcing) et la hausse de notre dollar sont autant de facteurs qui contribuent aux vicissitudes de l’économie. Il n’y a pas de meilleure garantie de travail que l’éducation, sans compter la qualité de vie, la contribution sociale, l’éthique…
(Image thématique : Jobs Not Dimes, par Philip Evergood)
Par ricochet :
Investir dans soi-même
Éducation et compétitivité économique
Investir dans l’innovation scolaire
Le passage à une économie de la créativité
Économie 2.0: investir dans le monde
Le dégel des frais universitaires
Les obstacles aux études postsecondaires
Rapport 2007 de l’indice d’apprentissage au Canada
Les investissements universitaires nuisent-ils à l’économie?
Futurologie et apprentissage
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« externalisation des opérations » ça s’appel de l’impartition.
Bon billet, mais le taux de chômage au Québec est aussi systématiquement + élevé parce qu’il y a plus de femmes sur le marché du travail que dans le ROC.
Ah la macroéconomie et ses milliers de facteurs…
A++
Merci d’enrichir mon vocabulaire, Guillaume. Ne sachant trop quel mot utiliser, j’ai cherché à traduire outsourcing (externalisation). Mais il se trouve qu’impartition est bien plus près de l’idée que je voulais exprimer.
Tiens, ça répond à une question de Montreal Tech Watch: http://montrealtechwatch.com/2007/07/22/poll-of-the-week-4-montreal-as-a-startup-and-innovation-hub/