Les connaissances toxiques
Malheur à la connaissance stérile qui ne se tourne point à aimer ! (Jacques Bénigne Bossuet)
Les quinze minutes de cette présentation par Daniel Dennett, philosophe et professeur à l’Université Tufts, bouleverseront votre notion des connaissances si vous n’en avez pas déjà une conception ontologique. Elle vous questionnera sur la toxicité des connaissances quand elles sont gobées plutôt que méditées. Dennett souligne la nécessité de la pensée critique, sans quoi les idées s’avèrent dangereuses. Il réussit même à semer un doute sur le projet One Laptop per Child.
La philosophie contribue au développement de la pensée critique, comme on le fait à l’école primaire Eliot Bank (BBC : Philosophy for seven-year-olds). Elle forge la pensée individuelle, le contrepoids indispensable pour maintenir un rapport salutaire à la culture, les médias et toutes les idées collectives.
L’école diffuse plus que sa part d’idées préconçues. Michel, qui n’est pas mouton, se demande très pertinemment si elle est en mesure de former ses enfants aux enjeux qui se pointent à l’horizon. Vu l’état de la situation, je suis obligé de conclure que non, car l’école ne se soucie généralement que des dénominateurs communs. Poursuivant la métaphore mathématique, l’élève n’est pas une unité, mais une fraction infinitésimale du tout.
(Image thématique : Toxic Empire, par Chris Kettle)
Par ricochet :
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Comportements pro-connaissances
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J’admire la justesse de la métaphore de Denett : la virologie comme toile de fond pour la transmission de connaissances et de culture, avec nous les humains comme vecteurs; rhume bénin ou maladie grave? Ça dépend…
Très juste. C’est une trouvaille, ce philosophe. En attendant de le lire, je me promets bien d’écouter ses autres vidéoclips sur YouTube. J’ai du pain sur la planche : il y en a près d’une centaine!