Les maths : pas si importants pour les parents et élèves?
La véritable solidarité du réel est d’essence mathématique. (Gaston Bachelard)
Voilà qui a de quoi étonner : une enquête (PDF) menée par un organisme indépendant révèle que seulement 23 % des parents et 26 % des élèves de deux états américains croient que les sciences et les mathématiques avancées à l’école sont nécessaires (eSchool News : Parents, kids don’t see need for math, science skills). Il faut dire que les états en question font partie du Bible Belt, le Kansas s’étant notamment rendu célèbre pour son rejet de l’évolutionnisme. Néanmoins, cela représente une gifle pour les économistes, les industriels et les politiciens qui réclament plus de mathématiques et de sciences à l’école pour alimenter le fourneau de l’économie.
Les parents, heureusement, ont des considérations plus larges que l’emploi. On ne fonde pas une nation uniquement sur des considérations économiques. L’amour parental injecte dans l’éducation une dose de sagesse que les politiciens, obsédés par le progrès, ne sauraient envisager.
Il y a lieu, tout de même, de cultiver les mathématiques et les sciences qui prodiguent une compréhension du monde et une source intarissable d’émerveillement. Sur le seul plan économique, le fait que l’Inde et la Chine produisent des ingénieurs à un rythme effréné devrait nous tirer de notre torpeur. Il est évident que le Canada, avec ses 33 millions d’habitants, ne pourra jamais produire autant d’ingénieurs et de scientifiques que des pays dont la population excède le milliard. La seule façon de rivaliser avec ces pays consiste à miser sur la créativité et l’originalité. C’est sans doute aussi la meilleure façon d’accrocher les élèves aux mathématiques et aux sciences.
Mise à jour, 29 septembre 2007 | Christopher D. Sessums jette un regard critique sur le rapport de Public Agenda. Son point de vue, comme d’habitude, est intéressant.
(Image thématique : New Geometry, par Vicky Brago-Mitchell)
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Ne serait-ce pas également une bonne façon d’accrocher les élèves aux arts et a la musique? L’Inde et la Chine peuvent se targuer de former un si grand nombre d’ingénieurs, mais le Québec a quant à lui un des plus haut taux de créateurs de renomée internationale per capita (quelle autre nation de 7 millions peut se vanter d’avoir, par exemple, une bonne demi-douzaine de chorégraphes vedettes?).
Ce qui ne veut en rien diminuer l’importance des mathématiques et de sciences. En fait, ces matières devraient servir, entre autres, à faire acquérir une méthode de travail et le plaisir du doute (ce qui va de pair avec la créativité), deux choses qui, à mon avis, font cruellement défaut dans notre société.