Relief...contre la planéité

Les partis sont toujours en retard sur les idées.
(Léon Bourgeois)

Le Québec joue à un jeu dangereux en négligeant d’investir dans les nouvelles technologies en éducation. Le renouveau pédagogique fait bien une place cohérente aux nouvelles technologies dans les compétences transversales et certaines compétences disciplinaires, mais la pénurie de ressources et de moyens handicape les écoles. Nos voisins du sud, cependant, s’engagent résolument dans le virage technologique et pédagogique, conscients des enjeux éducatifs et économiques des outils de communication. Quoique personne ne saurait prédire l’avenir, nous risquons de perdre notre place au soleil à vivre dans l’ombre d’un géant.

Dans un numéro spécial sur l’évolution des nouvelles technologies durant la dernière décennie, le magazine Education Week m’informe que 11 états américains possèdent déjà un programme d’ordinateurs portables pour les élèves (Education Week : Outside Interests; voir l’image ci-dessous). C’est plus d’un par année. Et c’est sans compter sur la popularité grandissante du e-learning, notamment en Floride (Education Week : E-Learning Curve).

Le Québec a pourtant lancé quelques initiatives en ce sens. Les programmes Stratégie d’apprentissage amélioré de la Commission scolaire Eastern Townships et PROTIC de la Commission scolaire des Découvreurs me viennent spontanément à l’esprit. Le premier donne déjà des résultats encourageants. Quant à PROTIC, on trouvera dans la mise à jour ci-dessous des résultats de recherche que Stéphane Allaire a eu l’amabilité de me communiquer.

Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, l’éducation est confrontée au fait que les élèves en savent généralement plus que les professeurs sur un sujet de pointe. Cela ne porterait pas à conséquence si ce n’est de l’immense portée des technologies concernées. Du coup, le sujet revêt une dimension sociale et éthique. Or, l’utilisation de la technologie sans considération des valeurs cardinales est un autre danger à long terme qui menace notre société. D’où l’importance de moderniser l’école.

Mise à jour, 12 septembre 2007 | J’ajoute les résultats de recherche que Stéphane Allaire, chercheur à l’Université du Québec à Chicoutimi, a eu l’obligeance de me faire parvenir pour rattraper mon ignorance :

Legault, F. et Laferrière, T. Impact d’une pédagogie de projet assistée par l’ordinateur en réseau sur les croyances motivationnelles et l’engagement au travail d’élèves du secondaire; (consulté le 12/09/2007).

Laferrière, T., Deschênes, M. et Gaudreault-Perron, J. Rapport sur la réussite au Cégep de Sainte-Foy des diplômés du programme PROTIC offert par l’école Les Compagnons-de-Cartier de la commission scolaire des Découvreurs; (consulté le 12/09/2007).

Ménard, L., & Laferrière, T. (2006). La communication pédagogique dans une communauté d’apprenants en réseau : Récit de pratique. L’éducation en débats : analyse comparée, Vol 4, (47-62).

Allaire, S. Les affordances socionumériques d’un environnement d’apprentissage hybride en soutien à des stagiaires en enseignement secondaire. De l’analyse réflexive à la coélaboration des connaissances; (consulté le 12/09/2007).

Laferrière, T. Un projet qui s’inscrit dans la durée et l’excellence: le projet PROTIC; (consulté le 12/09/2007).

Arsenault, N. et al. Gestion d’une classe, communauté d’apprentissage; (consulté le 12/09/2007).

Laferrière, T. (2000). Apprendre à organiser et à gérer la classe, communauté d’apprentissage assistée par l’ordinateur multimédia en réseau. Revue des sciences de l’éducation, 25(3), 571-592.

(Image thématique : Late Night Doodles, par Peter Germain)

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