Problèmes vestimentaires : après les filles, les garçons


HerreraShockingPink.jpgL’indécent n’est pas le nu mais le troussé. (Denis Diderot)

L’habillement des jeunes est devenu un sujet récurrent du début de l’année scolaire. Dans la mire des éducateurs, on trouvait principalement les filles, affichant leurs poitrines débordantes ou leurs reins dénudés. Cette année, semble-t-il, le haut se couvre, tandis que les jambes s’exposent. Ailleurs, cependant, les garçons aussi commencent à se montrer provocants. Comme le phénomène est américain, jeune et excessif, il risque de se propager comme une traînée de poudre.

La mode en question, le sagging, a d’abord attiré mon attention quand j’ai appris qu’un élu d’Atlanta voulait adopter une loi interdisant les pantalons portés sous la taille (Athens Banner-Herald : Atlanta official plans ban on sagging pants). Trouvant la chose invraisemblable pour une si grande ville, je n’ai pas fouillé le sujet. Mais un autre article aujourd’hui m’apprend que des municipalités ont déjà voté de pareilles lois (New York Times : Are Your Jeans Sagging? Go Directly to Jail.). Le penchant lascif de la mode, révélé dans les vidéoclips YouTube, est la suite logique de l’hypersexualisation de la femme.

L’habillement est étroitement lié à la décence, une valeur floue et mouvante définie par le jugement collectif. Sauf dans les cas extrêmes, auxquels le sagging semble appartenir, nous avons avantage à critiquer les comportements inacceptables plutôt que de légiférer les valeurs. Il vaut mieux exercer son rôle de citoyen que d’allonger le mandat de l’État policier.

Les écoles sont promptes, elles aussi, à resserrer le code vestimentaire avant même de recourir à l’éducation. Non pas que certaines règles ne soient pas ultimement nécessaires, mais je trouve inquiétant ce modèle inculqué aux élèves que la solution d’un problème social repose forcément dans une loi.

(Image thématique : Shocking Pink #20, par Carmen Herrera)


Par ricochet :

Argumentation par la peur

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