Le bruit dans les classes néfaste aux élèves et professeurs
Une musique sans silence, qu’est-ce, sinon le bruit? (Hélène Grimaud)
La classe est un milieu usant. En plus de l’endurance physique que demande l’interaction dans un contexte d’individualisation et d’autonomie des apprentissages, le stress de stimuler 30 jeunes désabusés de l’école nous darde sans cesse. À ce stress s’ajoute le vacarme de la classe. Une étude révèle en effet que plusieurs écoles au Canada sont déficientes sur le plan de l’acoustique. Par conséquent, les élèves ont de la difficulté à entendre en raison du bruit ambiant (Globe and Mail : Noise harming pupils and teachers).
Le problème de sonorité affecte notamment 90 % des classes de première année. L’étude a également trouvé que les élèves de première, en moyenne, n’entendent pas un mot sur six. La situation est inquiétante, ne serait-ce que pour l’importance de de pouvoir déceler dès le début les enfants atteint d’une déficience auditive.
Les sources de bruit sont nombreuses : chaises et pupitres raclant le plancher ou s’entrechoquant, objets tombant sur un sol dur, ventilation, éclairage, projecteurs, ordinateurs ou classes voisines. Ma classe est régulièrement dérangée par le bruit du séchoir à mains des latrines attenantes. Les vieilles écoles sont sans doute plus misérables sur ce plan, considérant qu’elles ne bénéficient ni des nouveaux matériaux, ni des plus récentes normes architecturales.
La voix des enseignants en prend un coup, évidemment. Une collègue à moi est dorénavant obligée de parler dans un microphone portatif quand elle enseigne. Et je ne compte plus les laryngites qui érodent ma gorge depuis mes débuts dans le métier. Selon l’Association canadienne des orthophonistes et audiologistes, les enseignants constituent environ le quart des cas cliniques de traitement de la voix, un nombre disproportionnellement élevé par rapport aux autres professions.
(Image thématique : Ocean of Noise, par Perry Burns)
Par ricochet :
Les classes en tant que boîtes à sardines
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Ceci n’est pas une solution pour le bruit, mais il existe un truc qui aide l’enseignant à avoir moins souvent mal à la gorge : les techniques de respiration et de projection de voix que devrait (!) maîtriser tout chanteur qui se définit comme tel.
Bon point, Sylvain. Maintenant que tu en parles, il me semble que c’est le genre de chose très utile qui devrait être enseigné à l’université aux futurs enseignants.
Tout à fait François. Mais, comme dans plusieurs programmes universitaires, il y a certains cours au contenu plus ou moins utile ou douteux qui gagneraient à être remplacés par d’autres plus « pratiques » !
Mon dernier diplôme, un certificat, a été fait plus ou moins hors programme (Le programme était à l’agonie, puis carrément mort quand j’ai fini, même si j’ai pu avoir le diplôme), ce qui m’a permis de n’avoir que des cours vraiment utiles et pertinents pour moi, vu que j’avais presque le libre choix !
Je ne possède pas d’opinion personnelle sur ce sujet à part de confirmer le niveaux de décibels extrêmement élevé dans les classes de mon écoles… Lorsque je rentre à la maison après les cours, ma mère ne cesse de me répéter de baisser le ton de ma voix: c’est alors que je me rend compte comment il faut parler fort à l’école pour ce faire entendre…
Merci de ton commentaire, Félix. Quand ça vient d’un élève, cela a une tout autre portée. Ton observation est très pertinente; je n’avais jamais vu le problème sous cet angle de la différence entre le milieu scolaire et la maison.
Le problème pointé ici est de toute première importance. J’ai personnellement eu l’idée qu’il fallait aborder le problème du bruit de façon globale pour être en mesure de sensibiliser un maximum de citoyens.C’est pourquoi j’ai décidé de fonder le REGROUPEMENT QUÉBÉCOIS CONTRE LE BRUIT. Invitation à tous à visiter notre site et à travailler en collaboration avec nous.
Cordialement,
Patrick Leclerc
http://www.rqcb.ca