Alerte à la bombe…
L’histoire n’est pas faite pour rassurer l’homme, mais pour l’alerter. (Fred Vargas)
Fausse alerte à la bombe aujourd’hui à l’école. Ce n’est pas la première fois. L’école a été évacuée et nous en avons été quitte pour attendre une trentaine de minutes dans le froid de l’hiver, heureusement clément malgré la fin de l’après-midi. Je m’inquiétais tout de même de voir la plupart des élèves très légèrement vêtus, quelques-uns en tenue de gymnastique. Exception faite de quelques excités, car il y en a toujours, les élèves se sont comportés admirablement. Et il est rassurant de les voir dénoncer un geste aussi irresponsable (Michaël L.D. : Alerte à la bombe… encore!).
Hormis les désagréments de l’aventure, je ne réussis pas à m’expliquer qu’on ait demandé au personnel de l’école de fouiller les lieux pendant que des policiers demeuraient dans leurs voitures. Est-ce réellement aux professeurs et aux secrétaires à chercher des colis suspects pendant que ceux qui sont formés à ce travail restent à l’écart? Je comprends très bien que l’école est grande, que le personnel connaît bien les lieux, qu’il faut faire vite pour éviter que les élèves attendent trop longtemps à l’extérieur, et qu’il faut des experts tactiques à l’extérieur pour diriger les opérations, mais si la menace est assez sérieuse pour faire évacuer les bâtiments, doit-on envoyer des gens sans formation dans une situation dangereuse?
Ce genre d’événement est exceptionnel, et j’accepte de composer avec un certain niveau de risque. Considérant la hausse apparente de la violence dans notre société, je crois toutefois que l’occasion est belle de réévaluer les mesures d’urgence.
(Image thématique : Threat, par Franziska Turek)
Par ricochet :
La violence à l’école
Les armes dans les écoles et la violence chez les jeunes
L’école : un milieu violent
Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.
La pratique est étonnante, mais conforme aux politiques habituellement en vigueur. Les éducateurs sont des habitués des lieux, ce qui facilite le travail. De plus, on ne fait intervenir les policiers spécialisés que si on trouve un colis suspect.
Par contre, votre réflexion est juste et je refuserais de pratiquer une telle fouille. Je m’exposerai à une sanction, mais je la contesterai. Je ne crois pas qu’il m’appartienne de m’exposer à un danger potentiellement si important.
Une partie de la problématique dans ces histoires d’alerte à la bombe, c’est qu’il y en a depuis au moins 40 ans, et, probablement, plusieurs à chaque année. Mais, que je sache, jamais une seule bombe n’a explosé au QC, dans une école… Donc, quand ça arrive, tout le monde se dit : « Bon, encore une fausse alerte ! »
Or donc, quand notre logique nous dit que ce n’est qu’une (autre) plaisanterie d’élève du genre qui, par exemple, veut faire annuler un test trop difficile, on se dit que pour économiser le temps de tous, il est correct d’envoyer les enseignants et autres membres du personnel chercher une bombe qui, de toute façon, n’existe pas…
Espérons que cette « non-existence » continuera d’exister un autre 40 ans et que d’ici là, les personnels d’écoles auront appris à refuser de mettre leur vie en possible danger : cela, à mon sens, est, disons, innaceptable
Aucune bombe n’a peut-être explosé, mais on en a trouver des vrais dans des écoles, même une pas plus tard que ce mois-ci:
http://www.hebdorivenord.com/article-136906-Une-bombe-artisanale-a-lecole-de-la-Paix.html
Pour compléter l’information de François, les enseignants qui ont fouillé l’ont fait sur une base volontaire (confirmé par certains d’entre eux à qui j’ai parlé par la suite – confirmé par la direction également).
Pour ce qui est du comportement des policiers, bien assis dans leur « char de police » à jaser pendant au moins 15 minutes (Félix GG a même publié une énorme photo de cela sur son blogue scolaire), en attendant que leur supérieur arrive et vienne parler à la directrice générale de l’école (et éventuellement agir…), ce comportement a été dénoncé à l’officier supérieur par la directrice : elle nous l’a confirmé ce matin à une réunion où nous (enseignants présents) dénoncions nous mêmes ce comportement pour le moins questionnant. L’officier supérieur a promis à notre directrice d’évaluer ce comportement pour qu’il ne se reproduise pas à l’avenir…
Le pétard mouillé de Repentigny
Pour compléter l’information déposée par Marc André sous forme de lien vers un @rticle : l’@rticle explique que la dite « bombe » a été trouvée sur le terrain de l’école et non pas dans l’école ; qui plus est, il est presque exagéré, et définitivement journalistique, de parler d’une bombe : une bouteille d’eau mélangée avec du chlore ne se compare pas aux camions citernes utilisés lors d’attentats au chlore, en Irak. Fort possiblement un jeune qui s’était amusé, dans la cour d’école, à garrocher la bouteille dans les airs, pour qu’elle explose au contact du sol ?
Finalement, était-ce du volontariat de la part des profs ou ils en étaient obligés?
Pour ce qui est des photos sur mon blogue scolaire, je les ai toutes ôtées car, comme le dit Sylvain, elles étaient Énorme…
Cette alerte à la bombe, c’était la 3e que je vivais depuis mon entrée au secondaire… J’aime ces moments car ils brisent la routine, tout en les détestant car ils me rappellent qu’il y a toujours des zigotos qui prennent plaisir à briser l’ordre public, voire tuer du monde!