Courant émergent : la neuroéducation
J’aime trouver dans un livre de notes l’unité d’un esprit et le désordre d’un cerveau. (Jean Rostand)
Les découvertes en neurosciences ont forcément, de près ou de loin, une incidence pour l’éducation. Ce domaine est d’ailleurs si prometteur que l’OCDE parraine un vaste projet de recherche sur les applications pédagogiques de ces découvertes (La Presse : Neuroéducation: comprendre le cerveau pour enseigner). L’OCDE a déjà publié un premier rapport intitulé Comprendre le cerveau : vers une nouvelle science de l’apprentissage.
Malgré mon intérêt pour les neurosciences, je me méfie qu’un organisme à vocation économique vante les vertus d’une « nouvelle science de l’apprentissage [qui] permet d’envisager des stratégies pour améliorer l’enseignement de la lecture et des mathématiques, et analyse la distinction entre inné et acquis dans l’apprentissage et dans le développement du cerveau. » Je ne vois pas d’un très bon oeil cette obsession pour les disciplines à retombées économiques. Il ne faudrait pas tomber dans une sorte de neuro-behaviorisme par lequel la fin justifie les moyens.
On ne peut pas réduire l’éducation à des processus neuronaux. Je préfère l’ouverture de Steve Masson, doctorant en neuroéducation à l’UQAM, pour qui la les sciences du cerveau s’inscrivent dans une compréhension globale de l’éducation.
L’idée n’est pas de rejeter les autres théories d’apprentissage, comme le cognitivisme [...]. Par contre, on pourra les compléter et améliorer la formation des professeurs en approfondissant notre compréhension de ce qui se passe précisément dans le cerveau.
(Image thématique : Brain, par Eduardo Diaz)
Par ricochet :
Lequel est le meilleur gage de réussite ? le Q.I. ou l’effort ?
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10 mystères du cerveau encore à découvrir
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Entièrement d’accord avec ton point de vue !
Du côté apprentissage de la lecture, les connaissances en neuropsychologie sont très intéressantes. Elles démontrent clairement, dans des cas de troubles d’apprentissages, que des zones du cerveau sont moins développées. Ainsi, nous savons maintenant que les enfants peuvent apprendre à lire par assemblage, et d’autres par adressage. Si l’une voie est défaillante, il faut passer par l’autre voie afin de faire vivre des réussites à l’enfant.
J’ai assisté à une formation dernièrement au sujet de la dyslexie et des fonctions instrumentales. Des recherches sont en cours pour diagnostiquer la dyslexie par une prise sanguine. Pas demain la veille, mais la neuropsychologue était très confiante de voir cela à moyen terme.
Qui aurait cru, ou même prédit cela, il y a 30 ans!