Éduquer plutôt que filtrer
Souvent on filtre un moustique Tout en avalant un chameau. (Mikael Agricola)
Quand la télévision d’État s’intéresse à un phénomène Internet, c’est qu’il a pris une ampleur colossale. Mieux vaut tard que jamais. Les quelques reportages de Bruno Guglielminetti dressent un assez bon portrait de Facebook. En voulant sensibiliser les élèves aux risques de Facebook, d’abord quant à la cession de propriété des données personnelles, puis relativement à la recherche d’emploi (The Hilltop : Employers Look for Digital Dirt in Job Quest), j’ai eu la désagréable surprise de constater que le filtre Internet de mon école m’empêchait d’accéder à l’information. Il est difficile, par conséquent, d’éduquer les jeunes à la réalité Internet qu’est la leur quand l’école nous affuble d’oeillères.
Les réseaux sociaux, après tout, ne sont pas de la pornographie. Malgré les dangers qu’ils représentent, il y a des façons très éducatives de les utiliser. Mais encore faut-il en faire l’apprentissage et, surtout, en discuter collectivement. On n’aide pas les jeunes en les abandonnant dans le Far West de leur monde virtuel.
Histoire de remettre les pendules à l’heure, après la première vague Internet qu’on a d’abord endigué par des filtres, eSchool News présente une série d’articles pour mieux gérer les risques inhérents aux nouvelles technologies de la communication (eSchool News : Minimizing Classroom Disruptions). Parmi ceux qui ont retenu mon attention :
- Education the key to better security : Survey results suggest that schools need to focus less on technology, and more on teaching, to keep their networks and their buildings secure
Social-networking sites confound schools : At least half of school systems in a recent poll do not have policies to address students’ use of MySpace, Facebook, and other such sites
Despite filters, more kids exposed to online porn : Study suggests better methods are needed to stop deceptive marketing of internet smut
Schools use many ways to control web content but results are mixed : Just 39 percent of school technology decision-makers would give their districts an « A » for shielding students from inappropriate material online–and nearly one in five would give their districts a « C » or worse.
Study: Overzealous filters hinder research : The internet-content filters most commonly used by schools block needed, legitimate content more often than not, according to a study by a university librarian.
Tech gadgets challenge educators : In the affluent Aspen School District in Colorado, many students come in each day with a phone, iPod or other music player, and a handheld video game, says superintendent Diana Sirko. But they generally respect a turn-off policy during school hours.
Don’t write unacceptable acceptable-use policies : Every school district allowing the use of computers and the internet by students, faculty, and staff needs an acceptable-use policy (AUP) to establish the ground rules–and, in fact, most schools already have an AUP. In most cases, the AUP must be read and signed by each user and, if the user is a minor, the student’s parent or guardian also must give permission.
Opinion: No-cell-phone’ rules for students are out of touch : In fact, by welcoming instead of warding off technology, and by recognizing realities of the M-generation, schools can help students dismantle the wall between their education and their « life. » It is this wall that is a bigger problem than cell phones.
(Image thématique : Censorship, par Carole Estrup)
Par ricochet :
La culture des filtres Internet
Cochons d’Inde
Obstacles aux TIC pour un prof technophile
Un ado pénètre un filtre du gouvernement
Enseigner au futur
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Je trouve extrêmement stupide qu’on bloque des sites comme ratemyteacher.com ou facebook.com alors que des sites tels que xxx.com 18yearsold.com (etc etc etc) restent à accès ouvert car ils comportent des mots susceptibles de faire partie du cours de science…
Personnellement, je préfère faire une recherche sur les déboires de Facebook que sur (ce n’est qu’un exemple ;-P) le culte du vagin au 17e siècle…
Il y a quelque chose que les commissions scolaires n’ont pas compris…
À l’école, par contre, il ne me suffie que de rajouter un httpS pour passer la barrière.
Nous nous trouvons confrontés au même problème…
Nous avons fonctionné pendant plusieurs années dans notre établissement sans filtre particulier, mettant tout l’accent sur la prévention ainsi que sur la surveillance. Nous partons du principe qu’il est inutile de filtrer si les élèves vont dès le retour de l’école surfer sur le web sans aucun filtrage, ce qui est souvent le cas à la maison…
Mais l’Etat nous impose maintenant une connexion filtrée qui pose plus de problème qu’elle n’en résout.
Le plus grave à mon avis, c’est que les édiles qui imposent ces systèmes ne le font aucunement pour la sécurité des élèves, mais bien plutôt pour leur propre sécurité, terrifiés qu’ils sont de devoir un jour répondre devant un juge d’avoir laissé des élèves sur le web sans la protection d’un filtre…
C’est une question de bonne conscience, en fait…
Bref. En passant, il y a un bon dossier qui est sorti récemment sur le site educa.ch à propos de sécurité sur Internet:
Sécurité sur Internet et dans le tchat
« À l’école, par contre, il ne me suffit que de rajouter un httpS pour passer la barrière. »
Merci du tuyau, Félix. Je retiens l’astuce. Par ailleurs, je ne croyais pas qu’il vous était si facile d’accéder à des sites pornos. Je parie qu’il y a des parents qui ne savent même pas que ça existe.
Je souscris entièrement à l’opinion de Gabriel quant aux principaux motifs des gestionnaires pour imposer des coupe-feu. C’est horripilant de constater la quantité de gens dans le système scolaire qui se fichent réellement d’éducation.
L’éducation aux médias ne serait-elle pas un angle susceptible de rassembler les professionnels de l’éducation (toutes sensibilités confondues),de la formation et les enfants : elle s’inscrit dans le projet d’avenir durable qui nous tient à coeur ! Les échanges d’expériences permettraient de prendre confiance et d’avancer !