Les enfants commencent-ils l'école trop tôt?
N’est-il pas un monstre détestable, l’enfant qui raisonne comme un homme fait? (Érasme)
Un enfant est une force en puissance, un Big Bang tempéré par les vicissitudes de la famille et de l’État. En dépit de toute la recherche en éducation, on n’a pas encore réussi à établir l’âge idéal pour commencer l’école. The Primary Review, une « vaste enquête indépendante pour déterminer les conditions et l’avenir de l’éducation en Angleterre », notamment par comparaison des systèmes scolaires à l’étranger, remarque qu’il n’y a pas de corrélation entre le temps passé à l’école et la réussite (BBC : Is five too soon to start school?). Il appert que l’on continue de négliger la dimension sociale de l’apprentissage.
L’article de la BBC rappelle plusieurs constats qui méritent notre attention :
La présomption qu’un départ scolaire à un jeune âge est bénéfique à long terme n’est pas très bien soutenue par la recherche et demeure une question ouverte.
La Finlande, qui possède pourtant l’un des systèmes scolaires les plus efficaces, retient les enfants à l’école beaucoup moins longtemps que la plupart des autres pays; ceux-ci commencent l’école à sept ans et jouissent de 11 semaines de vacances d’été.
La durée du temps passé à l’école ne nivelle guère les chances entre les classes sociales; au contraire, le fossé continue de se creuser jusqu’à 16 ans.
Malheureusement, le Québec n’offre qu’une voie unique. Sous le couvert de l’égalitarisme, nous engouffrons tous les enfants dans la même usine d’apprentissage. La violence de cette uniformité semble échapper aux politiciens, aux éducateurs et aux parents. Le degré de scolarité de la population et du réseau de l’éducation, dans lequel nous avons investi massivement depuis le rapport Parent, semble compter pour rien dans l’autonomie que l’on accorde au niveau local. En outre, les nouvelles technologies de la communication apportent de nouveaux moyens pour individualiser et réguler l’apprentissage. En éducation comme ailleurs, la diversité et l’initiative sont garantes de progrès.
(Image thématique : Children at the Water’s Edge, par Jessica Dunn)
Par ricochet :
La disposition des enfants à apprendre à l’école
La famille, la plus petite des écoles
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L’école, vous le dites au début, a une dimension importante d’apprentissage de la vie sociale. Dans chaque pays les préférences en ce domaine peuvent être différentes.
Je profite de cette occasion pour signaler le chapitre consacré à l’école de l’excellent livre de Charles Pépin, « Une semaine de philosophie » (Flammarion): l’école, « maternelle » notamment, apprend une certaine discipline, permet l’apprentissage d’une indispensable reconnaissance sociale, et doit nous apprendre à désirer le savoir.
Je n’est lu que la citation et je suis parti à rire…
La Finlande laisse 11 semaines de vacances à ses élèves?! Jalousie totale!
Une voie unique… c’est tellement vrai! J’ai déjà lu quelque part que 10% des décrocheurs ont une intelligence supérieure à la plupart, mais le Système ne leur convenait pas… c’est fou!
Comme moi, l’école me convient parafaitement et (pour la majorité des matières) j’ai beaucoup de facilité, mais je buche sur les travaux qu’ils nous donnent à l’extérieur des cours… et c’est jsutement ça qui baisse mes notes et qui augmente les mauvais commentaires. C’est triste, pour tous les autres comme moi et ceux dont c’est même pire…