L'information électronique accroît la productivité
Le savoir est le seul outil de production qui ne soit pas sujet aux rendements décroissants. (John M. Clark)
Dans une économie du savoir, c’est payant de tenir lieu de carrefour de l’information. Trois chercheurs du MIT Center for Digital Business ont découvert que « les travailleurs dont le réseau de courrier électronique permet de recevoir l’information avant leurs pairs sont généralement plus plus productifs que ceux qui sont moins maillés. Les travailleurs qui sont des concentrateurs de l’information électronique réalisent plus de projets dans un temps donné et ainsi génèrent plus de revenus pour leur firme. » (MIT Sloan School of Management : Understanding productivity in the Information Age).
Toutefois, comme le souligne George Siemens, les réseaux de courrier électronique prennent de l’âge en fait de maillage informatique (elearnspace : Productivity in an information age). Il appert que l’étude constitue un autre exemple de la difficulté de la science à produire des recherches empiriques pertinentes au moment de leur publication, du moins dans les domaines aux prises avec un changement débridé.
On peut se demander, par ailleurs, si la corrélation en est effectivement une de causalité. Il me semble que l’on se trouve devant un cas de poule et d’oeuf. Les travailleurs hypermaillés sont-ils plus productifs en raison de leur réseau d’information, ou sont-ils plus maillés parce que de nature plus productive au départ?
Néanmoins, les conclusions de l’étude ne sont pas dénuées d’intérêt pour ceux qui étudient l’interaction entre les nouvelles technologies de la communication et la productivité :
- Les technologies de l’information accroissent la productivité en facilitant le multitasking.
- Le multitasking peut être productif, mais seulement jusqu’à un point.
- L’accès à de nouvelles informations a des effets positifs sur la productivité.
- Les discussions par courrier électronique se produisent plus spontanément entre les gens qui ont des choses en commun.
- Un réseau diversifié de contacts est associé à une plus grande productivité.
Le dernier point, surtout, fait régulièrement surface dans les discussions depuis quelque temps. Dans une perspective d’objectivité et de pensée critique, il importe d’éviter la pensée de groupe (groupthink). Or, les nouvelles technologies de la communication ont cette capacité de faciliter la pensée de groupe, comme d’y remédier. D’où l’importance de cultiver la largeur d’esprit.
(Image thématique : Production Still – Women in the S-Bahn, par Eve Sussman)
Par ricochet :
Étude : les TIC favorisent l’apprentissage
Un plus grand écran accroît la productivité
L’humanité en réseau
L’apprentissage en réseau : un moyen sous-utilisé
La formation informelle et les réseaux
Un plus grand écran accroît la productivité
Une autre étude met en garde contre le multitasking
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Un formidable défi auquel nous sommes confrontés avec les technologies numériques, c’est de concilier profondeur d’esprit et largeur d’esprit. Il est tellement facile de se contenter d’une productivité à court terme qui n’est le plus souvent qu’une apparence de productivité.
Très bien dit, Jean. La dernière phrase, surtout, s’applique à tant d’activités humaines.