La valeur d'une vie : 129 000 $ (US)


JongLife2.jpgUne vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie.
(André Malraux)

Je frémis chaque fois que l’on comptabilise la vie. Les compagnies d’assurance, semble-t-il, estiment à 50 000 $ la valeur annuelle d’une « vie de qualité ». Cette somme a aussi une portée internationale, un calcul qui dépasse mon entendement. Mais voici qu’un économiste évalue plutôt une vie à 129 000 $ (Time : The Value of a Human Life: $129,000). Cette forme de mesure, aussi biscornue soit-elle, mais présentée avec le plus grand sérieux du monde, me rappelle l’absurdité des bulletins de compétences chiffrées. Seul un esprit contaminé ignore que la valeur des choses réside dans leur incommensurable qualité.

L’histoire nous apprend que cette mentalité, sous le couvert de la raison spécifique, contamine peu à peu la pensée, jusqu’à teindre la fibre sociale. À ce compte, bien sûr, nous jouons notre humanité, un pas de plus vers la transformation de l’homme en produit de consommation.


(Image thématique : Life 2, par Peter de Jong)


Par ricochet :

La valeur des enseignants

La valeur d’un Canadien (en dollars)

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Une réponse

  • cfd dit :

    J’ai un professeur de finances publiques qui prenait un malin plaisir à donner tout un cours sur la valeur d’une vie humaine, à la fois par provocation, mais aussi pour démontrer l’absurdité de certaines méthodes d’évaluation.

    Mais pour contrer les affirmations de certain que la « vie n’a pas de prix » il posait alors la question: mais pourquoi les rues se croisent-elles dans ce cas? Le gouvernement ne devrait donc rien négliger pour éviter un accident, et donc investir dans des viaducs à toutes les intersections?



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