La semaine d'école de 4 jours
Combien de temps dure une semaine, quand chacune de ses minutes recommence l’éternité? (Irène de Buisseret)
Un sénateur du Vermont propose de réduire la semaine de travail des employés de l’État et la semaine d’école à quatre jours (The Times Angus : Illuzzi proposes 4-day work week for state and schools). Le sénateur évoque l’économie d’essence, une obsession chez nos voisins du sud aux prises avec une dépendante à l’automobile, la hausse du coût de l’essence, une économie chancelante et quasi aucun filet de sécurité sociale. Un argument de politicien, certes, mais la proposition mérite considération au regard des avantages pour l’éducation.
La réduction de la semaine de travail à quatre jours forcerait un réaménagement de notre organisation sociale, un début d’adaptation aux profonds bouleversements qui s’annoncent. Si la conjoncture environnementale a sensibilisé la population à l’urgence d’agir, les nouveaux moyens de communication offrent des possibilités largement sous-utilisées. L’éducation, surtout, stagne dans un cercle vicieux qui se perpétue de lui-même, un système vieillissant qui, par instinct de survie, forme la relève à son archaïsme.
Les Finlandais ont montré que le temps de présence à l’école constitue un facteur de réussite scolaire bien secondaire. Ce n’est pas tant la durée de cette présence qui importe comme l’usage qu’on en fait. Par ailleurs, une semaine de 4 jours à l’école ne condamnerait pas nécessairement les élèves à l’inactivité le 5e jour. Ce serait l’occasion pour le Québec de déployer un réseau d’apprentissage en ligne (e-learning) qui, en plus de développer l’autonomie des élèves, les préparerait à une indispensable formation continue.
Les économies, notamment au regard du transport scolaire, de l’électricité et de la conciergerie pourraient être redirigées dans les milieux défavorisés de façon à ce que les jeunes puissent s’adonner à des activités d’apprentissage et de loisir, à l’instar de ces écoles qui ouvrent leurs portes à la communauté le week-end (Le Devoir : Ouvert le samedi).
Pour les professeurs, cette journée serait un cadeau tombé du ciel. En plus de se maintenir à jour dans leurs corrections, ils disposeraient enfin d’un peu de temps pour toutes ces activités, pourtant essentielles, que la tâche actuelle les oblige de sacrifier : formation continue, planification des cours, concertation entre collègues en vue de projets interdisciplinaires, communications aux parents, et que sais-je encore.
(Image thématique : Week, par Sasha Sementsev)
Par ricochet :
Doit-on aussi réformer le calendrier scolaire?
Les enfants commencent-ils l’école trop tôt?
Tableau comparatif des systèmes scolaires
Malade de corrections
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Et si c’était l’occasion de travailler sur une proposition concrète ?
On dirait que le débat suscite des questions aux problématiques voisines, des deux côtés de l’Atlantique (je suis enseignant en France).
En ce moment, il est question de généraliser la suppression des cours le samedi. L’argument économique n’est pas celui qui est mis en avant, mais c’est vrai que d’un choix politique peut résulter des modifications profondes des murs (il n’est qu’à considérer les conséquences de la réduction du temps de travail légal à 35 heures, sur les habitudes de consommation des Français).
Je n’ai pas le sentiment qu’ici l’on soit suffisamment mûrs pour l’enseignement à distance (nous avons sans doute beaucoup à apprendre de vous Québécois), mais si son développement résultait d’une telle politique, je serais prêt à signer tout de suite.
Où puis-je voter =^.^= !?
Le problème du samedi en France est que l’école est confondue par les parents avec la garderie…
Cela dit, il y a une profonde remise en question à ne pas avoir peur de mettre sur la table, avec cette histoire du temps de scolarisation. Dans l’Oise, département français du nord, un certain nombre de municipalités ont mis en place la semaine de quatre jours en réduisant les vacances pour aménager le même temps qu’avant. Or les premiers effets sont assez inattendus. Il a été remarqué que les élèves sont plus fatigués, pour tout un tas de raisons liées à la façon de concilier le temps à l’école et le temps à la maison, et désormais lors de ce « long » weekend de deux jours.
Pour ce qui est du temps de travail de l’adulte… le développement du télétravail est-il en bonne voie ? il y a-t-il des solutions connexes ?
Je vous lis tous les jours. J’aime vos idées qui font rêver d’un jour meilleur.
Si la recette du gâteau n’est pas bonne, ce n’est pas en le laissant au four plus longtemps qu’on va l’améliorer…
Bonjour François !
est-ce dans sa proposition ce monsieur remettait en question les grandes vacances d’été et évoquait la possibilité d’ouvrir les écoles toute l’année !
C’est drôle qu’on parle de ça. Juste hier j’écrivais un billet plutôt léger sur le calendrier scolaire agricole dont nous avons hérité de nos aïeux ruraux !!! C’est juste ici:
http://carnets.opossum.ca/LeNeuf/archives/2008/06/le_travail_des_champs.html
La proposition du sénateur du Vermont n’en est encore qu’au stade d’idée, mais je suis fasciné, entre autres, par l’esprit de collaboration de toutes les parties en cause, notamment les syndicats.
Pour répondre à la question de Michel, je ne crois pas qu’on envisage de prolonger l’année scolaire en compensation d’une semaine plus courte. Cela, il me semble, ne mènerait à aucune économie d’essence.
Les modifications au calendrier scolaire ont de grandes répercussions sur l’organisation sociale. Si on doit faire des réaménagements de calendrier, comme les Britanniques proposent de faire (voir ce billet), aussi bien considérer le long terme. Le prolongement du temps de présence à l’école n’a plus beaucoup de sens, sauf pour ceux qui ont une conception industrielle de l’éducation.
De ce côté-ci de l’Atlantique, l’école du samedi me semble un anachronisme. J’avais même oublié que cela existait encore, et je remercie Théophraste’ et Timuche’ de me l’avoir rappelé. Le commentaire de Timuche relativement à la fatigue des élèves rejoint celui de Maïté Roy dans le billet précédemment mentionné.
Nos prof sont super content il bosse une dmi jpournée en moins , N’allons sutout pas leur reproposer de retravailler .
Je tiens à dire que pour moi le samedi matin était loin dêtre la garderie mais quand je demandais à mon fils si il avait bien travaillé et ce qu’il avait fait il me repondait avec beaucoup d’entousiasme qu’il avait regardé deux dessin animé.
Donc quel intéré de faire lever mon fils à 7 heure pour allé regarder la télé le samedi matin à l’école ?
Une maman qui s’intéroge sur l’education scolaire?
Les jeunes ont besoin d’une variété d’activités pour enrichir leur éducation. Je ne crois pas que l’école soit le meilleur endroit pour toutes les concentrer. La communauté doit aussi jouer un rôle important sur ce plan.
Par ailleurs, il faut prendre garde de ne pas surcharger la tâche d’enseignement des enseignants. Celui-ci a aussi besoin de temps hors de la présence des élèves pour préparer ses cours. L’élève n’en sera que mieux servi.