Relief...contre la planéité

Rien ne prédispose plus au conformisme que le manque de formation. (Gustave Thibon)

Je garde un piètre souvenir de ma formation universitaire. Les honneurs ne m’ont pas préparé au constat d’incompétence et d’abandon au contact de l’enseignement. Le bombardement de contenus disciplinaires a fait de moi un éclopé sur le plan de la pédagogie et des compétences du métier. L’isolement a aggravé l’unijambiste que j’étais. Aussi suis-je sensible à une recherche qui souligne les carences de la formation des enseignants (EurekAlert! : Teaching the teachers).

Selon les chercheurs du Early Professional Learning Project (Grande-Bretagne), la formation actuelle ignore les questions d’ordre émotionnel, relationnel et personnel qui constituent les réels défis pour les nouveaux enseignants. Les chercheurs ciblent sept dimensions à couvrir dans une formation adéquate :

- affective (la gamme des émotions, de l’anxiété/désespoir à la joie/accomplissement);



- relationnelle (les interactions sociales avec les élèves et les collègues qui définissent l’identité professionnelle);



- structurelle (les facettes organisationnelles du système d’éducation, incluant les démarches, qui régissent les débuts dans l’enseignement);



- matérielle (les ressources, les lieux, etc.);



- cognitive (les connaissances explicites associées à la profession, par exemple les programmes de formation, l’évaluation et les méthodes pédagogiques);



- éthique (le sentiment d’engagement et d’attention qui habite les nouveaux enseignants);



- temporelle (la reconnaissance de la transformation des dimensions ci-dessus durant les premières années).

Sans doute serait-ce là un garrot à l’hémorragie des jeunes enseignants qui fuient l’éducation.

(Image thématique : Curriculum Vitaie – Specialist Training – Anxiety Addiction Depression, par Martin Maloney)

Par ricochet :

Ensemencer la réforme chez les futurs enseignants