Le RTC laisse monter Big Brother
La trop grande sécurité des peuples est toujours l’avant coureur de leur servitude. (Jean-Paul Marat)
Big Brother ne débarquera pas soudainement. Il s’installe sournoisement, sous ses plus beaux atours, comme un dandy qui charme un salon de ses artifices. Tôt ou tard, il fera la loi. Certains jouent le jeu plutôt qu’avouer leur duperie. C’est la démonstration, une fois de plus, que le pouvoir repose sur la faiblesse des autres. Ces derniers, funestement, en redemandent.
J’en ai contre le syndicat des chauffeurs du Réseau de transport de la Capitale (RTC) qui réclame des caméras de surveillance dans les autobus. Je rage surtout contre les dirigeants du RTC pour leur absence de vision d’un projet de société (Le Soleil : RTC: souriez, vous êtes filmés…). Mais ce ne sont que des élus. La sécurité, de nos jours, attire plus de votes que la liberté.
Où diable est la menace pour assujettir ainsi la population à un tel traitement? Mettons les choses en perspective : 39 cas d’agression dans toute l’année, dont certains banals. C’est moins d’un cas par semaine. Sur la quantité de passagers qui prennent l’autobus durant cette période, la proportion est infinitésimale. Et encore, tout porte à croire que la présence de caméras de surveillance ne diminuerait les agressions que de moitié.
On ne me fera pas accroire que les dépenses encourues par cette opération ne peuvent être utilisées à meilleur escient.
Qu’on ne s’y méprenne pas. Je compatis avec les chauffeurs d’autobus que je croise tous les jours. Je suis témoin de la rusticité de quelques passagers qui montent à bord. Toutefois, il existe certainement d’autres moyens de protéger les chauffeurs, à la fois plus efficaces et plus respectueux des citoyens. Une recherche rapide propose quelques solutions :
- - WUSA : Metro Instals Shields to Protect Bus Drivers
- WISN : County Leaders Discuss Plans to Protect Bus Drivers
- Write on Metro : What We’re Doing to Protect Bus Drivers
Par ailleurs, je suis persuadé que des mesures préventives, comme une campagne de sensibilisation, ainsi qu’une formation des chauffeurs pour anticiper et désamorcer des situations à risque, peuvent réduire le nombre des incidents.
Par ricochet :
Économie et transport en commun
(Image thématique : Big Brother Is Watching You, par Chris Harvey)
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«Ceux qui ont envie de troquer leur liberté contre leur sécurité n’obtiendront, et ne méritent, ni l’une ni l’autre.», disait Benjamin Franklin…
Ça me fait penser : les belles caméras qu’ils installent dans l’école, c’est désolant. Je passe devant le bureau du directeur et je vois que l’écran de son portable zoom sur des personnes en particulier… o_o
Abus? Discrimination? Je ne sais pas, c’est ce que je ferais moi aussi si j’étais directeur (car je vois bien les personnes qu’il zoom et je crois qu’il a raison de les watcher…).
Quoi qu’il en soit, ça change le décor. Une chance François que tu ne vois pas ça, ça te donnerait la nausée.
Ils ont aussi enlevé les portes des toilettes (que ce soit clair, pas des cabinets
)… un directeur m’a confirmé que c’était à cause que des jeunes allaient fumer dans les toilettes et à cause d’actes illicites de tout genre qui s’y étaient passés depuis un an.
Est-ce que bientôt on aura des cases transparantes?
Cet article (Spy cameras won’t make us safer – CNN.com) sorti quelques jours après les Big Brother Awards m’a fait penser à ta note.
Merci de ces deux références, Félix. Dans la même veine, je suggère l’article d’InternetACTU : Les apprentis sorciers de l’informatique ambiante.
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Il a beaucoup plus d’agression que ce qui est dit dans les médias. Je peux le certifier, je suis dans l’entourage du RTC, c’est beaucoup plus 5 par semaines.
Plusieurs ont le sentiment d’une augmentation de la violence dans nos sociétés. Sans nier le phénomène, je me demande par ailleurs si notre conception de la violence n’est pas plus large qu’auparavant et que, en quelque sorte, nous sommes un peu plus fragiles, pour ne pas dire peureux.
Je vous remercie de ces précisions sur le taux d’agressions au RTC. S’agit-il d’agressions physiques?
je dirais plutôt près de 3-5 par jours de toutes sortes, verbale et ou physique qui sont souvent faite par des gens, qui ne se rende pas compte de ce qu’il font…
Quelques cou de poings et gifle annuellement.
Des menace a l’arme blanche a 3 individus contre une chauffeure en fin de soirée et au moins un agression au couteau, dans les 4 ou cinq dernières années..Il y en a beaucoup d’autres quarts de métier qui peuvent se vanter d’un tel palmarès?
et j’oubliait, depuis décembre dernier au moins six chauffeur se sont faite tirer dessus, dans le pare-brise..plusieurs plomb on traversé la vitre avant près du visage du chauffeur et un un usagés fut presque touché lui_aussi. les policiers ont certifiés quelques faible calibre( fusil a plomb) par contre il y a une balle que les policiers n’ont pu identifiés!! un topo fut faite par des journaliste en décembre dernier mais depuis rien ..
et les formations sont choses communes au près des chauffeurs, plusieurs groupes paritaires travailles sur le sujets des agression, souvent en partenariats avec les autres société de transports urbain du Québec..plusieurs études et recommandation sont seront et ont été faites au cours des dernières années..si ont remarques, dans notre société, il y a de la prévention, de la sensibilisation, de l’éducation, de la rééducation et il y a toujours des agressions et de la violence. en faisant le tour des articles mentioné ci_haut, nous comprenons que les autres société de transport américaine n’ont pas réellement trouvé de solution…pourtant ca existe dans quelques payes, il mettre les chauffeurs dans des cages de verres et personnes n’a le droit de leurs parlés..!
Il est franchement agréable d’avoir ce genre de témoignage de ceux qui sont directement en cause. Pour ma part, je n’étais pas conscient de l’étendue des actes de violence dont sont victimes les chauffeurs d’autobus. Étant un usager régulier du RTC, je n’ai jamais perçu le moindre signe de nervosité ou de méfiance de la part des chauffeurs, même dans les quartiers réputés malfamés, tant à Québec que Montréal. Cela témoigne assurément de leur professionnalisme.
Je suis rassuré d’apprendre que les caméras de surveillance ne règlent pas la question de la violence et que l’on continue à chercher des solutions plus efficaces.