Les maths à l'indienne
Si vous touchez aux maths, vous ne devez être ni pressés, ni cupides, fussiez-vous roi ou reine. (Euclide)
La Chine et l’Inde, qui rêvent de s’élever au rang de superpuissance, ont l’avantage du nombre et de l’ambition. Les États-Unis voudront maintenir leur hégémonie, d’où les nombreux cris d’alarme relativement à la baisse de résultats en mathématiques et sciences. Non sans surprise, le gouvernement s’y prend mal (University of Illinois : No Child’ law gets an F’ from education professor at Illinois). Dans cette peur qui les gagne, on n’hésite pas à recourir aux médias. L’initiative Two Million Minutes, avec ses stéréotypes et sa campagne de diffusion, en est un exemple.
L’un des producteurs de Two Million Minutes est si déterminé qu’il espère promouvoir la méthode indienne d’apprendre les mathématiques par le biais du site Indian Math Online (New York Times : Start-Up Teaches Math to Americans, Indian-Style). Un coup d’oeil aux principes qui sous-tendent cette fameuse méthode, dont la constance dans la pratique et les fréquentes évaluations, laisse entendre que la méthode est inconcevable dans nos systèmes scolaires. Tout comme les facteurs culturels, d’ailleurs.
Il saute aux yeux, à quiconque a une expérience de l’école, que les jeunes Nord-Américains ne peuvent pas s’astreindre au même régime pédagogique que les Indiens ou les Chinois, tel qu’illustré dans le documentaire. Et c’est tant mieux, car nous ne pouvons guère rivaliser avec ces pays sur ce terrain. La seule façon de faire contrepoids au surnombre est par la créativité.
(Image thématique : India, par Sandra Van Hove)
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et pourquoi les chinois ou les indiens ne seraient-ils pas eux aussi créatifs en plus de leur volonté à travailler ?
n’est-il pas un peu simple de se résoudre à ne pas trop fatiguer nos chers petits occidentaux sous prétexte qu’ils sont créatifs ?
Mais qu’est-ce au juste la créativité, comment se développe-t-elle ?
Je me méfie de cet angélisme qui consisté à dire que l’on peut-être créatif comme par enchantement sans effort. Mettre un violon dans les mains d’un enfant, sans travail ne produira pas grand-chose d’intéressant…
Mais j’ai bien peur que les mots travail, volonté, effort soient devenus tabous dommage on se prive de la joie que peut procurer l’ascension des sommets
Je crois qu’il est tout à fait envisageable qu’après un certain développement économique, les jeunes Chinois et Indiens voudront bénéficier de davantage de qualité de vie comme nous l’entendons en Occident. Peut-être deviendront-ils « paresseux » comme on le dit des jeunes d’ici. Ils nous rattraperont, mais nous dépasseront-ils vraiment ?