Qu’est-ce qu’un blogueur?
La seule critique définitive est la création.
(Maurice Lemaître)
L’accélération du changement bouleverse jusqu’à notre conception cartésienne des choses, un accélérant de plus sur l’attitude inflammatoire des conformistes. La définition que l’on donnait hier à un objet ne tient plus aujourd’hui, car on l’a transformé. Une fois libérée, la créativité se moque des restrictions de la classification ou de la définition. L’usage du cellulaire, par exemple, dépasse largement sa fonction première de radiotéléphonie.
Ces réflexions me viennent à la lecture d’un questionnement d’André Marois sur ce qu’est un blogueur, question sagement laissée sans réponse. Comment en effet définir un sujet dont la finalité varie en fonction des individus? Il ne suffit pas dans ce cas de le définir en rapport à l’outil.
Une définition, en raison de son caractère général, est imparfaite par défaut. Je n’oserai pas une définition, car je préfère le flou de l’imprécision qui oblige l’individu à l’effort de combler le vide cognitif.
On ne saurait, par conséquent, servir aux élèves trop de réponses. Pour les préparer à affronter l’inconnu, il faut plutôt leur servir des questions, histoire qu’ils apprennent à trouver eux-mêmes la vérité, d’autant plus vraie qu’elle sera partagée et malléable.
(Image thématique : Smudge Definition, par Sylvie Fleury)
Par ricochet :
Les blogues stimulent la pensée
Typologie des billets dans les blogues
Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.
Une chose au moins caractérise tous les blogueurs : ce sont des partageurs.
Pour faire un lien avec votre blogue sur la perte de l’esprit contestataire des étudiants, je pense que vous tenez peut-être une partie de la réponse dans ce blogue-ci…
«je préfère le flou de l’imprécision qui oblige l’individu à l’effort de combler le vide cognitif.
On ne saurait, par conséquent, servir aux élèves trop de réponses. Pour les préparer à affronter l’inconnu, il faut plutôt leur servir des questions, histoire qu’ils apprennent à trouver eux-mêmes la vérité, d’autant plus vraie qu’elle sera partagée et malléable.»
Voilà, je pense qu’aujourd’hui l’apprentissage des élèves est construit sur un cadre très rigide où on fournit des réponses et des affirmations catégoriques avant même que l’élève puisse amorcer la moindre réflexion. Et même si on fait appel à son opinion, comme par exemple au sein d’une production écrite, les règles pour argumenter sont si strictes qu’elles ne laissent pas place au développement de l’opinion personnelle. Cette façon de faire ne développe ni la curiosité intellectuelle, ni l’intérêt d’aller trouver des réponses soi-même ou de poser des questions au delà des réponses données.
J’ai l’impression justement que notre société contemporaine à une crainte du vide ou du flou, et impose des réponses définites pour ne pas perdre le contrôle ou reconsidérer ses façons de faire ou de voir le monde.
Toutefois, Internet et les blogues sont maintenant des outils à la disposition des élèves. Ces derniers ont donc un nouveau pouvoir de contestation face aux réponses construites par l’école.